Il y a douze ans, le 31 mai 2002, de jeunes footballeurs sénégalais au culot incommodant, battaient les étoilés de la France (1-0), alors championne du monde en titre, en ouverture de la Coupe du monde de football de la même année, en Corée et au Ja-pon.
Plus qu’un succès sportif, une victoire historique d’une ancienne colonie sur l’ex-colon. Jamais le Sénégal du foot n’avait enregistré un succès plus retentissant. Cette victoire de Bruno Metsu et de ses hommes sur la bande à Zinedine Zidane avait rendu à tout un peuple sa fierté. Un peuple décomplexé qui venait de prendre une revanche remarquable sur ses ancêtres gaulois. Comme une fusée, le nom du Sénégal transperçait les frontières. L’on cherchait sur toutes les cartes du monde où se nichait ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest. L’on cherchait à connaître qui étaient ces jeunes footballeurs dont les noms sonnaient creux au pays des surdoués du ballon rond. Et pourtant, ironie du sort, El Hadji Ousseynou Diouf, Henri Camara, Khalilou Fadiga, Pape Bouba Diop, Tony Syla, ou encore Aliou Cissé, Pape Malick Diop, Moussa Ndiaye, étaient tous formés dans le même moule de la Ligue 1 française.
Une équipe qui avait séduit le monde par son talent, sa force de caractère et son mental à toute épreuve. Après avoir bouffé du coq, les Lions allaient réussir l’exploit de tenir en échec le Danmark (2-2), le Paraguay (3-3), avant de battre la Suède en huitièmes de finale. Un parcours bluffant pour une première participation qui ne s’arrêta qu’en quart de finale contre la Turquie. Au bout des prolongations, sur un but en or de Mansiz. Une élimination qui avait laissé place aux regrets, tant les observateurs étaient d’avis qu’il y avait de la place pour que cette équipe du Sénégal aille au bout.
Qu’à cela ne tienne, Bruno Metsu et ses hommes avaient réussi leur pari. Ils venaient de frapper un grand coup. Ils venaient surtout de se faire des noms. Metsu, lui aussi sorti de presque nulle part. Ramené dans ses valises de la Guinée par l’ancien président de la fédé, El Hadji Malick Sy «Souris». Mais l’histoire d’amour entre Metsu et ses jeunes «amis» à qui il avait su donner de la confiance, il avait su tirer le maximum, allait tourner court. L’homme à la crinière de Lion, natif de Dunkerque, en France, allait succomber aux appels des pétrodollars, et se perdre dans les pays du golf. Laissant orpheline toute une génération. Une séparation brusque. Douloureuse. Qui a laissé une plaie toujours.
Stades
Le match en intégralité