Ancien directeur technique national, aujourd’hui directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de football, Amsatou Fall décrypte les deux premiers matchs des Lions dans cette campagne de qualification pour la CAN 2015. Si le technicien a retenu les valeurs de solidarité, d’efficacité et de solidité des joueurs de Giresse, il appelle les Lions à gommer certains errements surtout en défense avant le choc face à la Tunisie en octobre prochain.
«6 points en 2 matchs, une excellente opération»
Par rapport à la double prestation des Lions, je dirai que ça été une excellente opération. Parce que prendre six points en 2 de matchs, ça donne de la confiance. Et c’est important, parce que ça nous met en pole position dans notre groupe, et également ça installe une quiétude psychologique chez les joueurs et l’encadrement, je dirai tout simplement au niveau du peuple sénégalais. De l’autre côté, ça nous met sur une voie royale pour une qualification que nous avons manquée en 2013».
«Se réjouir de l’approche professionnelle»
Je pense qu’il faut se réjouir de l’approche très professionnelle de ces deux rencontres. L’entraîneur avait demandé à ce qu’on joue le vendredi pour avoir plus de fraîcheur physique pour aborder le deuxième match, ça a été fait. L’entraîneur avait demandé également à ce que l’équipe s’entraîne à Diambars pour avoir la garantie du terrain à Dakar surtout que le terrain de Sacré-Coeur était décapé, mais surtout pour le calme, la quiétude et la tranquillité qui sont des gages de mobilisation d’énergie. Et sous ce rapport, je pense qu’il faut saluer la touche professionnelle. Et il faut s’en convaincre, la victoire du deuxième match trouve son fondement dans la gestion du premier match.»
«Le code-performance du haut niveau a un coût»
Les différentes composantes ont apporté leur partition. Que ça soit l’État sénégalais qui a mis la main à la poche pour mettre l’équipe dans de bonnes conditions, aussi bien de gestion du stade, que dans la gestion du premier match, et surtout sur le plan logistique lors du déplacement à Gaborone. À partir de ces deux matchs, il y a une donne à retenir : il ne faut pas que l’on voie les aspects codes du haut niveau comme des doléances. Le fait de demander à jouer le vendredi, le fait de demander un bon terrain, ça entre dans l’application des codes du haut niveau. Le code-performance du haut niveau a un coût.
«Je retiens trois choses de cette double prestation»
Trois choses m’ont marqué durant ces deux matchs. Le premier aspect, c’est la solidarité à l’intérieur du groupe. Cette solidarité on la voit au niveau des aspects offensifs où chaque joueur essaye de mettre sur orbite l’autre. Vous avez vu la passe de Mame Biram, il aurait pu faire un contrôle orienté et frapper. Mais dans la course de Sadio Mané, il lui fait la passe. Le deuxième aspect est le ratio «occasions de but / buts» qui était très faible avant. Aujourd’hui, pour peu d’occasions on marque quatre buts. Cela veut dire que pour ces deux matchs, on a converti des aspects qui étaient des faiblesses en forces. Le troisième aspect est que l’on prenait toujours des buts dans les dernières minutes. Et dans les deux matchs, on a vu que ce n’est pas arrivé. On tient la dragée haute à l’adversaire, même dans les moments faibles de l’équipe à cause de cette solidarité. Et même à l’intérieur des temps faibles, on arrive à marquer, comme c’est le cas sur le but de Dame Ndoye.
«La Tunisie, une équipe qu’il faut prendre en compte»
Le match face à la Tunisie sera la finale de la phase aller. C’est une confrontation qui va opposer les deux leaders de la poule. La Tunisie est allée battre l’Égypte qui venait de perdre à Dakar. Ça veut dire que c’est une équipe qu’il faut bien analyser, qu’il faut prendre en compte. Je pense que si on garde les valeurs de solidarité, de combat, de jeu, d’efficacité, on peut faire un grand match face à la Tunisie, d’autant qu’on aura tout le peuple sénégalais derrière l’équipe».