«Giresse manque de courage !» Cette sortie musclée de Diafra Sakho dans le journal L’Equipe du samedi et reprise par la presse locale, a suscité une vague de réactions, à la hauteur de ce tacle plutôt appuyé. Il faut sauver le «fire man» (surnom de Diafra depuis qu’il a mis le feu à son appartement). Thierno Seydi s’érige en bouclier. L’agent ne cautionne certes pas les propos du joueur, mais il tient à préciser la pensée du buteur de West Ham.
LIMITES DÉPASSÉES ?
«Il y a une certaine maladresse dans sa communication. C’est indéniable. On ne s’attaque pas au sélectionneur aussi cavalièrement. Mais les propos du garçon ont été mal compris, ou il s’est peut-être mal exprimé. Parfois, on peut penser quelque chose et mal l’exprimer. Cela ne dédouane pas Diafra, mais ses propos ont dépassé sa pensée. Il n’a aucun intérêt à attaquer frontalement le sélectionneur. Ce n’était pas son intention. Le coach lui avait expliqué avant le match contre l’Egypte, qu’il le suivait et espérait qu’il allait bien s’intégrer dans son nouveau club. Cela s’était bien passé. Diafra était dans cette même logique et attendait, peut-être, un coup de fil de Giresse (contre la Tunisie, Ndlr) qui n’est pas arrivé. Il y a cette frustration, qui traduit l’attachement du garçon au maillot national. Il a envie de jouer en équipe nationale, de défendre les couleurs de sa Nation. Donc, il faut mettre cette erreur sur le compte de la jeunesse. C’est une incompréhension ou une mauvaise interprétation de ses propos. Je ne pense pas que Diafra ait envie d’attaquer frontalement Giresse, parce que ce n’est pas dans ses habitudes.»
EXCUSES À PRÉSENTER ?
«C’est entre gentlemen. Giresse, peut-être, comprend les propos de Diafra, que je ne cautionne pas, pour ma part. Entre sportifs, entre footballeurs, je suis persuadé qu’ils vont discuter. Il n’y a aucune raison que cette affaire ternisse leurs relations. Le garçon est dans une phase ascendante, il a plus besoin de se concentrer que de se disperser sur des choses de cette nature. Il n’y a pas de guerre entre les deux, juste des propos mal exprimés, mal interprétés. Diafra est un joueur bien éduqué, il n’avait aucunement l’intention de blesser. C’est un joueur très attaché au maillot national. Rappelez-vous combien de fois des gens ont dit que Diafra allait jouer pour le Togo ou la Guinée ? Quel maillot a-t-il porté ? Celui du Sénégal ! Il s’est trompé dans ses propos. Entre personnes intelligentes, c’est une situation qu’on va vite oublier. C’est juste un épiphénomène. Diafra et le sélectionneur vont se parler et tout reviendra à la normale. Ce n’est pas un manque de respect au coach, juste une frustration mal exprimée. Il n’y a aucune raison que cette situation pourrisse l’atmosphère du groupe. L’environnement de l’équipe nationale est calme…»
AUTOCRITIQUE À FAIRE ?
«Si je travaille avec un garçon et que je ne lui rappelle pas le B.A BA du métier, je manquerais à mon rôle. Le journaliste de l’Equipe m’avait dit qu’il voulait faire l’interview, parce que Diafra est un phénomène. Un garçon venu de la deuxième division (L2) française et qui se hisse aujourd’hui au niveau des meilleurs joueurs anglais ! Ce passage est une partie infime de l’interview. Le garçon ne mesurait même pas la portée de ses propos. Il peut penser en wolof et l’exprimer en français avec des mots qui ne correspondent pas à sa pensée. Cela s’est passé comme ça. Pour lui, c’était logique que Giresse le rappelle, comme il l’avait fait avant le match contre l’Egypte. Mais Giresse n’a pas l’obligation d’expliquer à un joueur pourquoi il ne le convoque pas. Je le lui ai fait comprendre. Je pense que les Sénégalais comprendront que c’est encore un jeune garçon, qui a besoin de grandir.»
