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Entretien.

Bouna, vous êtes frappé par le décès de votre père. Comment vous sentez-vous après les obsèques ?

Mal, très mal. Je rentre ce soir (hier). Papa était mon ami. S’il n’y avait pas mon père, je ne serais pas là. Même s’il était là pour tout le monde, ce que j’ai obtenu de lui, personne ne l’a eu. Il prenait de l’âge et, à un moment, je ne pouvais le regarder droit dans les yeux. Les effets de la vieillesse le ravageaient. Si je me suis engagé dans le football, c’est grâce à lui. avant et après chaque match de l’équipe nationale, je l’appelle au téléphone pour prendre sa réaction. Ce, aussi bien dans les moments de joie que de déception. Il était toujours là pour m’épauler. Il m’a amené très tôt aux USa, je n’avais alors que 14 ans. Il m’a mis entre les mains de mes frères amadou, aly et Vieux. Il les exhortait de bien prendre soin de moi.

Vous appeliez votre père après chaque match de la sélection. est-ce à dire qu’il était intéressé par le football ?

En tout cas il était très intéressé par l’équipe nationale. Il mettait tout ce qu’il pouvait pour voir la sélection gagner. C’était l’une de ses préoccupations majeures. D’ailleurs, il connaissait personnellement certains de mes coéquipiers. Mes coéquipiers de l’équipe nationale m’ont appelé lors de son décès, je leur ai dit qu’un grand supporter de la sélection s’est éteint. Je lui avais présenté Kader Mangane, un grand ami à moi, et Pape Kouly Diop.

Vous n’avez pas été seul dans l’affliction, puisque que le monde du football vous a soutenu…

C’est exact, les gens sont venus présenter leurs condoléances et c’était vraiment touchant. D’ailleurs, les aînés de la famille, amadou et aly Coundoul remercient le Président Macky Sall qui a envoyé à Linguère pour les obsèques aly ngouille ndiaye, ministre de l’énergie, et Matar bâ, ministre des Sports. Ils étaient également présents à guédiawaye à la cérémonie  du 3ème jour. Il y avait aussi Me augustin Senghor, alain giresse, Mayacine Mar, boubacar gadiaga, Sidate Sarr, Cheikh Tidiane Seck, Léopold bougazelli, Pr fallou Cissé, Saër Seck, gaston Mbengue, amadou Kane, ameth Khalifa niasse, Mor fadam, gouye gui, Tata Woré Sarr, les familles religieuses. Je n’oublie pas les journalistes, Stades, 2Stv, L’Obs, aPS, bref toute la presse sénégalaise. Je salue également la forte mobilisation des populations de Linguère, Dahra, de l’ensemble du Djoloff.

La présence du sélectionneur national à la cérémonie du troisième jour a certainement été assez frappante ?

Absolument, les jeunes du quartier étaient contents de voir alain giresse dans la banlieue. Il a d’ailleurs fait un discours qui a émerveillé toute l’assistance. giresse a dit qu’il ne connaissait pas mon père, mais que le comportement qu’il a vu en moi  prouve que c’est un homme qui a inculqué des valeurs à ses enfants. On a aussi raconté à giresse que mon grand-père, Mame aly anta Coundoul était tirailleur sénégalais et qu’il faisait partie de ceux qui ont libéré la france de l’occupation allemande lors de la guerre 1914-1918.

Après la défaite contre la Tunisie, les Sénégalais sont sur le qui-vive pour votre prochaine sortie en Égypte. Vos sentiments à quelques jours du match ?

Contre la Tunisie, on a beaucoup appris de nos erreurs. nous avons acquis une maturité supplémentaire. Vous savez, en football, si vous ne faites pas d’erreur, vous n’avancez pas. Ce match de Monastir me rappelle un peu celui contre le Cameroun à Dakar avec le fameux but de Demba bâ à la toute dernière minute. Il ne faut pas que les Sénégalais se découragent, l’équipe nationale se porte bien. Mon nouveau slogan, c’est «Sénégal United», c’est dans l’union des coeurs que l’on peut réussir. Que celui qui ne peut supporter notre équipe reste neutre et ne verse pas dans le sabotage.

Comment appréhendez-vous l’important match du 15 novembre prochain au Caire ?

Contre l’égypte, je vais jouer pour la mémoire de mon père. Il souhaitait ardemment que l’on se qualifie pour la Can au Maroc 2015. Je me dois d’honorer  sa mémoire. Il m’a toujours dit que la patrie passe avant tout. Et si vous avez bonne mémoire, vous vous rappellerez que c’est à cause de mes sélections en équipe nationale que j’avais perdu ma place de titulaire dans mon club américain, Red bulls. Mon père me disait toujours : «Sers ton pays, tu ne le regretteras jamais».

Mais la perte de votre place de leader dans le groupe G, c’est quand même fâcheux …

La semaine après notre défaite, je n’ai pas regardé la presse, je fuyais les informations, tellement j’avais un noeud à la gorge. Je voulais remonter le temps, et changer les choses. Ce match était à notre portée, c’était notre victoire. nous avons actuellement la meilleure équipe africaine et encore une fois, pour y arriver, il faut qu’on soit uni. Senegal united, we stand, Senegal divided, we fall (le Sénégal uni, on est debout ; le Sénégal divisé, on chute). nous avons notre destin en main. avec 4 points, on est qualifié et je suis convaincu que l’on peut terminer 1er ou 2ème.

D’où vous vient cet optimisme à l’orée d’un match couperet, de surcroît sur le terrain de l’adversaire ?

Parce que simplement dans le groupe on est conscient de ce qui nous attend. Personnellement, après le match, je me suis entretenu avec certains joueurs. Pour vous dire que l’on a compris ce qui s’est passé et on s’est accordé que cela n’arrivera plus. Mais, nous croyons en Dieu. Parfois il faut être fataliste, peut être que cette défaite était la meilleure chose pour le Sénégal.

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