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Tout le monde lui est tombé dessus, après la défaite imméritée contre la Tunisie. Hier, au bout de 90 minutes d’un match abouti contre l’Egypte, et d’une qualification arrachée pour la prochaine Can prévue en Guinée Equatoriale, Alain Giresse pouvait être fier du travail abattu et du chemin parcouru depuis bientôt deux ans. Car assurément, cette qualification porte son empreinte.

Le sélectionneur du Sénégal n’est certes pas le meilleur technicien de la planète, mais force est de reconnaître que cette équipe nationale a de la gueule. Qu’elle joue avec caractère et s’évertue, match après match, à dominer son sujet et les débats.

Par le passé, elle nous avait habitués à des sautes d’humeur qui nous avaient valu de nombreuses et désagréables surprises et coûté des qualifications. Mais avec Giresse, on voit une discipline dans le jeu. Les consignes sont respectées. L’équipe ne se désunit pas et les plans de jeu sont respectés. Samedi, dans un stade national du Caire acquis à la cause des Pharaons, les Sénégalais ont eu la bonne idée de marquer très tôt et d’exercer un pressing constant qui a considérablement perturbé l’équipe adverse, au point de la faire déjouer. Les seules fulgurances de l’adversaire sont venues d’un Mohamed Sala de grand talent et des grands soirs.

Même s’il reste du chemin à faire, cette équipe sénégalaise est équilibrée, grâce surtout à un véritable travail de prospection qui a permis de dénicher quelques pépites. S’y ajoute la prise du pouvoir par de jeunes Lions aux dents longues : Papy Djilobodji, Sadio Mané, Salif Sané, Alfred Ndiaye, Stéphane Badji, Idrissa Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, Pape Kouly Diop… Car assurément, aujourd’hui, la star, c’est l’équipe. Tout le monde est susceptible de démarrer sur le banc. C’est le mérite et la forme du moment qui priment sur toutes autres considérations. 

Avec Giresse donc, le message est clair : ce n’est plus le nom ou le statut du joueur à l’international qui prime, c’est son investissement pour la sélection, son rendement sur le terrain, mais aussi et surtout l’équilibre de l’équipe. A ce jeu, Moussa Sow, Demba Ba, Papiss Demba Cissé et Dame Ndoye que les prédécesseurs de Giresse ont systématiquement alignés pendant de nombreuses campagnes et au-delà de toute logique, se retrouvent souvent sur le banc… au nom de l’équilibre et de l’efficience. Le nouveau sélectionneur a eu le courage de rectifier cet anachronisme qui a consisté à faire évoluer sur le front de l’attaque sénégalaise quatre attaquants de pointe.
Certes, pendant longtemps, Alain Giresse s’est cherché, avec 

différents onze et plusieurs matchs nuls, lors de ses premiers pas avec les Lions. Mais aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que le Sénégal a retrouvé un fond de jeu ce ne sont pas les Tunisiens qui diront le contraire-. En effet, une colonne vertébrale se dégage, de plus en plus, avec Bouna Coundoul dans les buts, Papy Djilobodji dans l’axe, Papa Kouly Diop et ou Idrissa Gana Guèye au milieu, Sadio Mané à la baguette, et le bagarreur Mame Biram Diouf qui a cruellement manqué, lors de la double confrontation contre la Tunisie, sur le front de l’attaque. 

L’autre satisfaction à mettre à l’actif de Giresse, c’est de miser sur la jeunesse et de toujours chercher la bonne formule. La qualification dans la poche, la sélection nationale peut regarder sereinement vers l’avenir avec cette Can qui se profile à l’horizon. Toutefois, des chantiers restent ouverts : la gestion des ego, avec l’épisode Diafra Sakho comme exemple ; la recherche d’un pendant à Sadio Mané, côté droit ; et surtout avoir un maître à jouer. Dans cette optique, le talentueux Papa Kouly Diop doit devenir le dépositaire du jeu des Lions.

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