Après la qualification des “”lions” et aussitôt après la confirmation que la Guinée équatoriale dépannait la CAF comme pays d’accueil suite au désistement du Maroc, on a entendu ça et là de la part de quelques uns dire oui on y retourne mais surtout pas a Bata, cimetière des illusions de l’équipe d’Amara Traore.
Il est vrai que dans la petite histoire, des fiascos de l’équipe, nationale en CAN, Bata 2012 vient après le Caire 1986. On fondait beaucoup d’espoirs dans cette équipe constituée de joueurs aguerris et dont le collectif on s’en souvient, avait survolé les éliminatoires de fort belle manière en s’imposant contre le Cameroun et la RD Congo et en prenant dix points sur douze lors des quatre matches contre ces deux sélections qui ont un passé et un bilan plus étoffés que le Sénégal. Au final, elle faisait la plus mauvaise CAN en termes de résultats sans un point pris en trois matches. Se faire battre par la Zambie passe encore mais plier face à la Guinée équatoriale et la Libye dont les états de service étaient bien maigres, est resté à l’époque en travers de la gorge de beaucoup Sénégalais. Face à l’impuissance de Mamadou Niang et de ses co-équipiers, d’aucuns n’avaient trouvé que l’explication d’une équipe « maraboutée ». Mince pirouette quand même au lieu de présenter un fondement plus ationnel à cette déculottée.
Alors on a peur de retourner à Bata et d’aucuns disent tout sauf cet endroit qui serait un endroit maléfique pour les « lions ». Attendons le 3 décembre pour savoir la ville ou l’équipe nationale sera basée.
Le nom de Bata rappelle à certains d’entre nous un souvenir lointain. A l’école primaire dans les années 1960, la tenue des écoliers était estampillée SOBOCO, la marque d’une entreprise qui taillait leurs uniformes, celle qui faisait les chaussures s’appelait Bata. Ce fabricant de chaussures avait un slogan pour sa publicité qu’on voyait sur les devantures des magasins . Son slogan était ” pas un pas sans Bata“. C’est vrai que Bata exerçait son monopole sur les chaussures. Et comme chez les Soviets, c’était le modèle du peuple. Il était unique. Si la nomenklatura nationale (les en haut de en haut comme disent les Ivoiriens) voulaient des chaussures, ils devaient aller ailleurs.
Alors « pas avec une CAN avec Bata » pour ceux qui ne veulent pas que les « lions » retournent à Bata. Cette petite psychose n’a pas atteint heureusement le sélectionneur Alain Giresse quand on lui a parlé de Bata. Il dit qu’il ne connait pas, il ne l’a pas vécu. C’est tant mieux.
Pour ceux qui croient encore à la malédiction de Bata, faudrait peut-être organiser un « ndeup » ( une séance de pyschothérapie de groupe) pour extirper le traumatisme.
Plus sérieusement avec le recul, cette équipe des « lions » n’avait pas abordé la compétition dans les meilleures conditions. Un petit pêché d’orgueil avait plané autour d’elle, on avait joué dans les têtes pour certains les matchs avant même de les avoir livrés.
La leçon mérite d’être retenue. Confiance, humilité et modestie doivent être les maitres mots. Que les « lions » retrouvent Bata ou évoluent dans l’un des trois autres sites de la compétition.