“Surtout, ne marquez pas les premiers !” A l’entame du sprint final et de la dernière journée de la phase de groupes de la CAN 2015, s’il fallait donner un conseil à chaque sélection, ce serait bien celui-ci. Les chiffres le disent : sur les quatorze équipes qui ont ouvert le score lors des deux premières journées, seules trois sont réparties avec les trois points, tandis que huit ont été rejointes au score, et que trois se sont mêmes faits renverser et ont perdu.
Autrement dit, près de 80% des équipes qui ont ouvert le score n’ont pas décroché la victoire ! Et encore parmi les trois rares équipes victorieuses, figure le Ghana qui a attendu la 92e minute pour faire tomber l’Algérie (1-0), vendredi. Encore plus édifiant : on recense autant de victoires (trois) acquises par une équipe qui a ouvert le score que de succès enregistrés par une équipe qui a d’abord été menée avant de renverser la vapeur.
Parmi les récidivistes, on compte le Mali et la Zambie, qui ont tout deux mené au score lors de leur deux premiers matches sans décrocher la moindre victoire au coup de sifflet final. Les Aigles ont pourtant passé 93 minutes dans cette CAN en étant en avance au tableau d’affichage (dont 80 contre la Côte d’Ivoire samedi). Mais ils se sont fait une spécialité de céder dans les dix dernières minutes (Oyongo a égalisé à la 84e pour le Cameroun, Max-Alain Gradel à la 87e pour la Côte d’Ivoire). Un scénario récurrent dans cette CAN puisque six matches sur seize ont basculé dans les dix dernières minutes !
“Pour la deuxième fois en deux matches nous encaissons un but en fin de rencontre“, regrettait Henryk Kasperczak, le sélectionneur du Mali, samedi, après le match contre les Eléphants. “Nous pensions que les trois points étaient cette fois dans la poche“. Pour se consoler, il pourra toujours se dire que les Aigles au moins n’ont pas perdu. A l’inverse de la Zambie, qui ne compte qu’un point après avoir pourtant été en tête pendant 75 minutes au tableau d’affichage en deux matches. La faute notamment à la folle remontée effectuée par la Tunisie (1-2), jeudi. Quand ouvrir le score porte la poisse…
Sénégal et Côte d’Ivoire, rois des remontées
A l’opposé, la Côte d’Ivoire (deux égalisations en fin de match) et surtout le Sénégal se sont érigés en spécialistes des retournements de situation. Menés au score à deux reprises, d’abord par le Ghana puis vendredi par l’Afrique du Sud, les Lions de la Teranga ont pourtant récolté quatre points. En ayant été en tête au tableau d’affichage seulement quelques secondes au cours de la compétition (après le but de Moussa Sow contre le Ghana à la 93e), ils comptent plus de points que le Mali ou encore la Zambie.
Mais, bonne nouvelle, il n’y a pas de fatalité dans cette CAN, les déçus d’un jour sont les gagnants du lendemain et vice-versa. A l’image de la Tunisie (rejointe contre le Cap Vert mais qui a retourné la situation contre la Zambie) ou encore de la Guinée, qui a concédé l’égalisation contre la Côte d’Ivoire à l’occasion de la première journée avant de recoller au score contre le Cameroun lors de la journée suivante. Malheureux cette fois-ci, les Lions Indomptables avaient eux-mêmes égalisé en fin de match contre le Mali lors de la première journée. L’arroseur arrosé.
Ils ont gagné après avoir ouvert le score : Gabon (2-0 contre le Burkina Gaso), Congo (1-0 conte le Gabon), Ghana (1-0 contre l’Algérie).
Ils se sont faits rejoindre : Guinée Equatoriale (contre le Congo, 1-1), Zambie (contre la RD Congo, 1-1), Tunisie (contre le Cap Vert, 1-1), Guinée (contre la Côte d’Ivoire, 1-1), Mali (contre le Cameroun, 1-1), Afrique du Sud (contre le Sénégal, 1-1), Mali (contre la Côte d’Ivoire, 1-1), Cameroun (contre la Guinée, 1-1).
Ils se sont faits renverser : Ghana (contre le Sénégal, 1-2), Afrique du Sud (contre l’Algérie, 1-3), Zambie (contre la Tunisie, 1-2).