Les Lions de la Teranga donneront la réplique aux Verts ce soir à 20h30 au stade du 5 Juillet. A quelques heures de ce rendez-vous, le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, parle de la rencontre que son équipe a préparée à Alger et des attentes des supporters de son pays à l’aube des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et de la prochaine phase finale de la CAN-2017 au Gabon.
– Comment se présente le match amical face à l’Algérie ?
Bien. On l’a préparé dans de bonnes conditions, ici à Alger. Pour moi, c’est un rendez-vous aussi important qu’un match officiel. Il va nous permettre de bien préparer les matchs à venir. Il est propice pour faire des choix et sortir avec des certitudes dans le jeu. Tous les aspects seront importants qu’il s’agisse des secteurs, des joueurs, de la complémentarité et de bien d’autres choses. En un mot, j’attends de cette rencontre une confirmation des progrès enregistrés lors des dernières sorties. La réalité, en football, on la palpe uniquement lors des matchs officiels.
– Vous avez suivi le match Algérie-Guinée. Quels sont les enseignements que vous en tirz, à la veille de croiser les Verts ?
Je n’ai pas pour habitude de parler de l’adversaire. Ce qui m’importe le plus, c’est mon équipe. Mon staff a supervisé le match de vendredi et on essayera d’utiliser les enseignements tirés. C’était un match amical et il ne faut pas trop s’attarder dessus.
– Vous êtes à la tête des Lions de la Teranga depuis quelques mois seulement. Etes-vous en phase avec le groupe, les objectifs fixés et les grandes attentes des supporters sénégalais ?
Je fais de mon mieux pour être à la hauteur des attentes et espoirs des Sénégalais. Je mets mon expérience au service de la sélection. On verra ce que cela donnera.
– Y a beaucoup d’attentes du côté de Dakar…
Normal. Les Sénégalais veulent goûter de nouveau à la Coupe du monde et au sacre continental. Depuis 15 ans, le Sénégal n’a rien remporté. L’attente est donc grande. J’ai pour mission de tenter de donner à la sélection une dimension à la hauteur de la richesse du football sénégalais. Le chemin sera long et la rédemption ne se réalisera pas en un jour. Nous disposons d’un potentiel joueurs intéressant, qu’il faut rentabiliser. L’équipe est compétitive et nous avons un projet qui s’inscrit dans la durée.
– Le match contre l’Algérie vous servira de baromètre…
Effectivement. C’est une occasion pour voir comment vont réagir les joueurs, affiner quelques variantes tactiques et vérifier le niveau de progression du groupe. Petit à petit, la sélection façonne son identité de jeu. Le groupe a du potentiel et je compte bien m’en servir pour répondre aux attentes des Sénégalais.
– Votre passé de footballeur vous aide dans votre travail de sélectionneur…
Pas de doute. Les joueurs sont les premiers à vous faire sentir si vous êtes accepté ou pas. Ma chance est d’avoir été joueur, international, capitaine d’équipe et d’avoir joué une Coupe du monde. Cette expérience me permet d’avancer avec l’adhésion des joueurs, sans laquelle le coach ne peut rien faire.
– Vous vous êtes occupé avec bonheur de la sélection olympique avant de prendre les destinées de l’équipe A.
J’ai vécu une expérience enrichissante avec la sélection olympique. Avec la Fédération, nous avons mis en place un ambitieux projet de développement axé prioritairement sur le football local et les jeunes. A la veille de la Coupe du monde 2014, la Colombie avait sollicité la Fédération pour un match amical. Nous nous sommes déplacés à Rosario (Argentine) avec l’équipe olympique et avons contraint le mondialiste colombien au partage des points (2-2). Ce match nous a confortés dans notre option stratégique.
– La présence d’entraîneurs étrangers à la tête de sélections africaines continue à faire débat. Votre opinion ?
Le football est universel et n’est pas l’apanage des seuls Européens ou Africains. Au Sénégal, nous avons vécu l’une des plus belles époques avec un coach étranger, le regretté Bruno Metsu. Il s’est fondu dans la collectivité nationale, il a aimé le Sénégal au point qu’il a pris femme et a décidé d’être enterré à Dakar. Y a-t-il plus belle preuve que cela ? Je ne crois pas. Le critère qui mérite d’être pris en considération, c’est la compétence et celle-ci n’a pas de nationalité.