Ibrahima Niane a rejoint le FC Metz, l’été dernier, avec l’ambition d’exploser en France et d’empiler autant de buts qu’au Sénégal. Le décollage, finalement, est retardé. Pour deux raisons : une blessure et l’adaptation.
En ce début novembre, le jeune attaquant aborde le passage obligé que Metz impose à tout Sénégalais fraîchement déraciné. Autrement dit, l’hiver a sorti ses premières griffes et il en découvre la piqûre. C’est une épreuve, mais cette partie du programme était prévisible. On l’avait même prévenu.
Non, la surprise, la vraie, se niche derrière cette première expérience européenne si éloignée de ses espérances. Meilleur buteur de L1 sénégalaise et maillon fort du titre de champion de Génération Foot, Niane était prophète en son pays la saison dernière. Habitué à peser, à gagner et voué à un joli destin, puisqu’il était arrivé pour prendre la succession d’Ismaïla Sarr et honorer les promesses d’une nouvelle pépite. L’idée avait même été entretenue par son but somptueux en amical, contre Crystal Palace.
« J’apprends »
Retour sur terre. Aujourd’hui, Ibrahima Niane s’initie à la condition de remplaçant dans une équipe qui perd tout le temps. Après un long passage par l’infirmerie, puisqu’une fracture de l’orteil, avec l’équipe réserve, l’a sorti du jeu début septembre.
« C’est vrai, je ne pensais pas que ce serait si difficile , admet-il , mais c’est le football. Tu ne peux pas toujours gagner et il faut parfois traverser des moments compliqués. J’en tire les leçons. Aujourd’hui, j’apprends beaucoup sur le haut niveau et je sais qu’il ne faut pas se précipiter. » Moralité ? « Je travaille, je regarde les joueurs autour de moi qui ont plus d’expérience et j’apprends. »
Ibrahima Niane s’ouvre en effet à la patience, un peu malgré lui, mais il le fait avec philosophie. Question de tempérament. Il suffit, d’ailleurs, d’échanger quelques minutes avec lui pour mesurer son hermétisme aux ondes négatives. Il dira qu’il va « très bien », parlera d’un vestiaire formidable qui lui prodigue « tout le temps des conseils » et peut même surprendre à l’heure de qualifier Frédéric Hantz. « Le nouveau coach ? Il est trop gentil. » La succession Diabaté, footballeur qui n’était qu’amour, est peut-être assurée à Metz.
Plus sérieusement, Niane découvre des séances « plus dures, plus intenses » avec le successeur de Philippe Hinschberger. « Le nouveau coach « me rectifie » à l’entraînement , apprécie l’attaquant. Il m’explique, par exemple, que certaines courses sont inutiles et il m’a montré une autre façon de me déplacer. J’ai vu tout de suite le résultat. »
Metz, justement, aurait grandement besoin de voir ces progrès se traduire en terrain officiel, mais, l’information ne surprendra personne, Niane reste confiant. « On peut encore se sauver , le championnat est long », assure-t-il. Quant à son premier but en Ligue 1, « InchAllah, j’espère qu’il va bientôt arriver. »