Dernier arrivé, premier présenté. Avant que Johan Larsson (ce jeudi) et Didier Ndong (vendredi) ne répondent au flot des questions, le défenseur central Papy Djilobodji a dit sa joie d’être à Guingamp. Après six mois sans jouer.
Une précision pour commencer. Si le Sénégalais a trois prénoms (El Hadji, Papy, Mison), on n’en retient donc qu’un, le deuxième. « Papy, ça suffit et c’est plus facile », sourit le grand gaillard d’1,93 m.
Bertrand Desplat a été le premier à en parler. « Avec Papy, c’est une opération commando ! », a insisté le président. Un contrat court de six mois avec pour ultime obsession le maintien de Guingamp en Ligue 1. « On connaît son parcours : après un passage en région parisienne, il s’est imposé à Nantes, il a été transféré à Chelsea, il a évolué en Bundesliga (au Werder de Brême), il a joué en Premier League (18 matchs avec Sunderland), il a fait un passage très abouti l’année dernière à Dijon. C’était notre choix numéro 1 ».
Un choix facilité par la volonté même du joueur, « qui a dit oui tout de suite malgré les nombreuses sollicitations », et par Moustapha Diallo qui s’est fait l’ambassadeur de son ancien club auprès de son compatriote et ami.
« Un vrai défenseur »
Plus tard, Jocelyn Gourvennec en fera un portrait dithyrambique. « Papy est un vrai défenseur, loue l’entraîneur guingampais. Il a un bon jeu de tête. Il est bon dans le un contre un. C’est un garçon qui a une bonne lecture du jeu, qui coupe bien les trajectoires et sait compenser le départ des latéraux (en phase offensive). Il a une bonne relance, dans le jeu court comme dans le jeu long. Il est gaucher et on en manque dans l’équipe. Et puis, il a du vécu, ses expériences difficiles à l’étranger ont été formatrices, il sait ce que c’est de se bagarrer. Il va apporter son expérience et son calme. Parce qu’on aura besoin de beaucoup de calme dans ce qui nous attend ».
On y revient. Cette opération commando. Cette obsession du maintien. Papy Djilobodji, futur porteur du numéro 3, a déjà embrassé la mission qui l’attend. « Je vais tout donner et j’espère qu’avant la fin du mois de mai, on sera tous contents », lance celui qui a quitté la Sénégal à 19 ans pour venir tenter sa chance sur le sol européen.
« J’ai la tête plus reposée »
L’an dernier, déjà, le joueur s’était épanoui à Dijon, disputant trente matchs, tous comme titulaire. Il aurait pu rester sur la Côte-d’Or. « Mais Sunderland demandait trop d’argent », révèle l’intéressé. Dès le mois de juillet, il s’est donc entraîné seul, « entre Londres et Nantes ». Lié à Sunderland jusqu’en 2020, l’international sénégalais (14 sélections) a fini par résilier son contrat fin septembre avec les Black Cats. « Ce n’était pas facile mais je suis quelqu’un de fort mentalement. Ma famille et mes potes m’ont vraiment aidé. J’ai beaucoup appris en Angleterre, je me suis entraîné avec de très grands joueurs. J’aurais voulu y montrer plus de choses mais c’est la vie. Aujourd’hui, je suis de retour en France et j’ai la tête plus reposée ».
En manque de compétition, le joueur a pourtant peu de doutes sur sa capacité à vite se relancer. « Je ne suis pas loin d’être prêt parce que je me suis tout le temps entraîné. Ça me manquait de retrouver un groupe professionnel. J’ai un peu d’expérience et j’espère en faire profiter les jeunes, en toute humilité ». Ce Papy, en tout cas, Djilobodji respire la santé.