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Le «12e Gaïndé» sonne la mobilisation pour le match d’aujourd’hui. L’appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd car nom­breux sont les Sénégalais qui ont envahi les points de vente pour se procurer, soit des maillots soit des drapeaux ou autres gadgets pour manifester leur soutien aux Lions. En fait, c’est comme si on vivait l’ambiance de 2002 en remake.

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On est loin de 2002, l’époque où les Lions ont procuré au «Sénégal du foot» les plus beaux moments de gloire de l’histoire de son football. Mais on semble s’en approcher tant les habitudes sont similaires. Au­jour­d’hui encore, comme à cette période ou le petit poucet du mondial asiatique se dévoilait à la face du monde à la grande surprise de la France tenante du titre mondial, le «12 Gaïndé» rugit et montre sa détermination à pousser les Lions à bouffer les Eléphants. Tout le monde veut se vêtir en «lion».
Dans les artères de la Capitale, la vente de maillots devient alors l’activité favorite des commerçants. Sur les étals, les stars de la Tanière ravissent la vedette aux grands noms du championnat européen. Du vert, du jaune, du rouge et même des couleurs inconnues de l’équipe sont proposées et achetées tant qu’il est flanqué dessus «Sénégal». Sur l’Avenue de la République, Modou tient un étal de vêtements. Depuis un moment il est occupé par le marchandage avec des clients. «Depuis quelques jours, les maillots de l’Equipe du Sénégal sont très prisés», reconnaît-il.
Pas question de manquer le rendez-vous d’Afrique du Sud en 2013. Quand bien même l’euphorie populaire de 2002 n’est pas au rendez-vous, à cause de l’incertitude qui plane sur la qualification, les supporters veulent y croire. Le mot d’ordre est partout le même : «Tous derrière les Lions. Ça fait longtemps que notre équipe ne nous a pas fait vibrer. Après la Can ratée de 2010, la débâcle de 2012 à Bata, manquer le rendez-vous d’Afrique du Sud en 2013 contribuerait à tuer le foot sénégalais du cœur des supporters. C’est pourquoi nous allons faire de ce match le nôtre», promet  un sup­porter répondant du nom de Ab­dou­laye. Le jeune homme comp­te participer à «la victoire sé­né­galaise» à sa manière. «Je serai sur les gradins bien visible avec mon maillot pour supporter les Lions», promet-il.
Pour se payer sa tenue du jour, il a dû dépenser toutes ses économies de la semaine. En effet, il ne faut pas moins de 5 000 francs pour avoir le maillot sur lequel Abdoulaye a porté son choix. «C’est un nouveau model, d’ail­leurs, il n’ y a en pas beaucoup», renseigne Ndiaga, un vendeur ambulant.
A la différence des autres, le maillot en question attire par sa devanture qui épouse la surface d’une pelouse avec un joueur en action. La confusion avec celui du Cameroun ne se fera non plus grâce aux couleurs nationales qui bordent le cou du vêtement. D’autres modèles sont aussi proposés mais ne s’acquièrent pas à moins de 3 500. «Il faut au moins 3 500 francs pour espérer obtenir un maillot du Sénégal», dit Modou.
La nostalgie de l’année 2002. Même si tout le monde ne peut pas se permettre de débourser cette somme, les idées ne manquent pas pour manifester son soutien à l’Equipe du Sénégal. Pour ce faire, les couleurs nationales sont mises en vente sous des formats différents. Bandeaux, brassards, drapelets ou même des drapeaux sont proposés. «A cause de la période caractérisée par la rentrée et l’approche de la Tabaski, certains ne peuvent se payer un maillot à 4 000 ou 5 000 Cfa. Alors, on leur propose ces gadgets dont les prix varient entre 500 pour les drapelets et 2 000 Cfa pour les casquettes», indique Modou, qui a investi le secteur de la vente de maillots depuis 2002. «C’était une époque où vraiment les affaires marchaient. Mais depuis un certain temps, ce n’est plus le grand rush parce que l’équipe de football ne brille pas trop lors des compétitions internationales», regrette-t-il.
Avec ce match à grand enjeu, les choses semblent prendre une autre tournure de l’avis de Serigne Mbaye lui aussi vendeur de maillots sur l’avenue Ponty. «J’ai constaté un grand intérêt des supporters pour ce match. Depuis quelques jours, j’avoue que la vente de maillots se passe super bien», se réjouit le jeune homme à qui il ne reste qu’une paire entre les mains. Et le vendeur de renchérir : «J’ai comme l’impression que les Sénégalais sont nostalgiques de l’année 2002.» Et ce n’est pas Bassirou qui dira le contraire, lui qui à cause de la forte demande a échangé ses gourdes et autres sacs d’écolier avec les drapeaux et brassards aux couleurs nationales. «C’est la tendance du moment alors tout le monde s’y met car c’est rentable.»
De l’avis de ces vendeurs on sent vraiment un engouement des supporters pour ce match. Des supporters qui ne souhaitent qu’une victoire avec deux buts d’écart pour que le Sénégal puisse répondre présent à la Can de 2013 et qui sait reprendre sa place dans le football africain. Les vendeurs quant à eux ne demanderaient pas mieux car il y va de leurs intérêts.

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