Nommée en novembre dernier à la tête du stade Léopold Sédar Senghor, Cécile Faye, a eu le temps de mesurer l’ampleur de la tâche qui l’attend dans ce temple du football. Sa première action a été de faire l’état des lieux, après la suspension décrétée par la Caf suite aux incidents survenus lors de Sénégal – Côte d’Ivoire. Elle devrait être suivie de l’effectivité des travaux à mener dans l’immédiat. Dans cet entretien, Cécile Faye énumère les problèmes du stade Léopold Sédar Senghor et les solutions pour les résoudre avant la fin de la suspension.
Quel sentiment vous a habité en occupant vos nouvelles fonctions ?
« Satisfaction car cela prouve que les autorités ont confiance en moi. Mais c’est aussi des appréhensions, parce qu’il y a beaucoup de choses à faire dans ce stade, surtout après ce qui s’est passé le 13 octobre dernier. »
Sur cette lancée, quelles sont les premières mesures que vous allez entreprendre ?
« Faire d’abord, c’est de faire l’état des lieux, de savoir exactement ce qui s’est passé et ce qu’il y a lieu de faire en fonction de ce qu’on a trouvé. Ensuite voir, avec les autorités, par où commencer parce que c’est à l’Etat de dire où il compte mettre les moyens. »
Et comment avez- vous trouvé le stade ?
« Vous savez, quelqu’un qui passe aux abords du stade est ravi de voir la beauté du stade. Donc il ne se rend pas compte de ce qu’il y a à l’intérieur. En le visitant, on se rend compte qu’il y a beaucoup à faire ici. Que des travaux d’envergure n’ont pas été faits depuis l’inauguration du stade en 1985. A l’intérieur, franchement, il y a du travail. »
Concrètement, quels sont les points sur lesquels vous allez vous focaliser pour faire le travail qui vous attend ?
« Il y a des travaux que nous ne pouvons pas faire, car le budget de fonctionnement du stade ne peut pas les supporter. Ce sera en accord avec les autorités, surtout que nous avons un défi à relever après cette suspension, celui de rouvrir le stade dans les meilleures conditions. »
En quels endroits se trouve la dégradation ?
« Quand vous êtes dans la loge officielle, et que vous levez la tête, vous avez peur, parce que, tout simplement, la toiture est dans un tel état qui peut faire penser à une catastrophe future. Mais en dehors de la toiture, il y a aussi les projecteurs qu’il faut refaire, le tableau d’affichage, etc. Si toutes ces choses ne sont pas faites, je me demande si le stade sera homologué à son ouverture, après la suspension. »
Et pour le gazon ?
« Le gazon fait aussi partie de nos priorités. Mais là, c’est un moindre mal. Ce qu’il y a à faire d’abord, c’est la toiture, les tribunes et les projecteurs. Parce que le gazon, à mon avis, demande un entretien continu et actuellement, il est moins dégradé que les autres parties du stade. »
Vous avez donc du temps pour faire tous ces travaux d’autant plus que la suspension est pour un an.
Non, nous n’avons pas assez de temps. C’est cela qui va nous induire en erreur parce que cela fait maintenant quatre mois que nous sommes suspendus et nous n’avons pas encore bougé le petit doigt pour faire quelque chose. Nous sommes donc à moins de 8 mois de la fin de la suspension et rien ne nous dit que la sanction ne pourrait pas être allégée entre temps. Donc, je pense qu’il est urgent que les choses soient mises en place pour que les travaux puissent démarrer. »
Donc la tâche est immense ?
« Oui, il y a beaucoup de choses à faire et vous savez, les procédures administratives et financières ne sont pas aussi rapides. Le temps presse. Les employés du stade et beaucoup de Sénégalais d’ailleurs sont actuellement dans l’expectative. Ils pensent comme moi, ils connaissent aussi le stade. Quand on vient d’arriver, on s’attend à ce qu’il y ait des changements rapides.
Si pour le président Macky Sall, tout le monde s’attend à ce que les choses changent, à plus forte raison pour nous qui avons une moindre tâche que lui. Mais cela ne peut pas aller aussi vite que cela. C’est un grand défi et je pense que nous sommes en train de s’atteler à le relever.
LeSoleil
