Les autorités sénégalaises traînent des pieds, sollicitées de mettre un avion à disposition de l’équipe nationale en vue de ses deux déplacements en Angola et au Liberia en juin prochain, pour le compte des préliminaires du mondial 2014 au Brésil…
«Je suis inquiet… » ! Telle est la phrase lâchée par le sélectionneur des «Lions» du Sénégal de football, Alain Giresse, dans une interview accordée à un quotidien de la place spécialisé en sport.
A l’origine de cette inquiétude, les deux déplacements périlleux que ses poulains vont effectuer en une semaine entre Luanda et Monrovia respectivement les 9 et 16 juin prochains.
Si l’avion de commandement ne semble pas disponible à cette période, il n’y a pas de doute que l’Etat du Sénégal doit trouver une autre solution. D’autant plus que le transport aérien par des vols réguliers en Afrique pose beaucoup de difficultés. Des solutions existent pour faire voyager l’équipe nationale dans de bonnes conditions.
Pour un voyage paisible
Selon des sources bien informées, l’avion présidentiel «La Pointe Sarène» ne serait pas disponible. A pareille époque, le président de la République Macky Sall est invité au Sommet G8 en Irlande du Nord. Maintenant, il urge de trouver une solution le plus rapidement possible. Et celle qui s’impose, c’est de louer un avion ou en emprunter un par voix diplomatique. En 2001, l’avion de l’ancien président Abdoulaye Wade, la «Pointe des Almadies» n’était pas disponible car le chef de l’Etat sénégalais était invité au sommet de Davos.
Mais en lieu et place, le gouvernement avait affrété un avion de la Royal Air Maroc (Ram). Epargnés des difficultés du transport, les «Lions» du Sénégal avaient décroché leur première qualification en coupe du monde en Asie du Sud-Est (Corée du Sud et Japon en 2002) au soir d’un 21 juillet 2001 à Windhoek. La suite, les Sénégalais le connaissent avec une récupération politique de la part des autorités de l’époque.
L’avion présidentiel, un bien des sportifs ?
En interrogeant l’histoire, l’avion de commandement a toujours été mis au service des sportifs notamment les différentes équipes nationales de football et basket-ball. L’une des premières fois qu’un avion présidentiel a été mis à la disposition de l’équipe nationale, c’était lors de la Coupe d’Afrique des nations en Ethiopie (Can 1968). Ainsi le défunt président Léopold Senghor avait épargné la délégation sénégalaise des tracasseries de voyage. Et ce fut le même cas de figure surtout pour les «Lionnes» durant son règne.
Abdou Diouf non plus n’a pas dérogé à la règle. A chaque fois qu’il est sollicité, le deuxième président de la République du Sénégal a répondu présent en mettant à la disposition des sportifs, l’avion présidentiel. Avec Abdoulaye Wade, on peut dire que l’avion était partagé avec l’équipe nationale de football qui en a disposé chaque fois que le besoin était exprimé.
Pour les deux matches de juin, l’équipe nationale aura besoin de quatre à cinq rotations. Si le regroupement est prévu à Paris (France) au début du mois de juin, les «Lions» devront rallier l’Afrique du Sud pour le premier camp d’entraînement avant de rejoindre l’Angola. Pour allier l’Afrique du sud à partir la France, il y a moins de problèmes car les vols réguliers de l’Europe vers la première puissance économique du continent sont fréquents. C’est à partir de ce pays vers l’Angola que la sélection nationale risque d’être confrontée à un problème mais aussi après des rotations entre les autres destinations du continent. Notamment pour la Côte d’Ivoire pour un second camp d’entraînement avant d’affronter le Liberia.
L’Etat-a-t-il la volonté ?
A moins d’un mois de ces deux déplacements périlleux et lointains, l’Etat du Sénégal reste muet face aux nombreuses sollicitations des responsables du football. Les réponses tardent à venir. Pire encore, le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye, n’en fait pas un problème. Pourtant le Sénégal a un coup à jouer. Leaders de leur poule avec cinq points, les «Lions» du Sénégal ont de réelles chances de se qualifier au second tour. Avant le dernier tour pour décrocher Brésil 2014. Mais pour y arriver, il va falloir réussir de bons résultats au cours des deux déplacements à venir. C’est-à-dire de ne pas perdre contre l’Angola et gagner au Liberia une semaine après. Ce qui est dans le domaine du possible si les joueurs sont mis dans des conditions de performance dont le premier élément n’est autre que le transport. Maintenant la question qui taraude les esprits est de savoir si l’Etat a la volonté de trouver une solution à cet épineux problème.
Seneweb