«Jouer le match aller avec l’obsession d’obtenir un résultat positif», le 12 octobre prochain, face à la Côte d’Ivoire. C’est l’objectif que le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal a assigné aux 23 «Lions» dont les noms ont été publiés hier, mardi 1er octobre 2013.
Pour le match Côte d’Ivoire-Sénégal du 12 octobre prochain, Alain Giresse a fait confiance au même groupe qui avait effectué le déplacement à Paris pour affronter la Zambie en match amical, le 14 août dernier (1-1) avant de battre l’Ouganda le 7 septembre à Marrakech, pour le compte de la dernière journée des phases de poule des éliminatoires de la coupe du monde «Brésil 2014».
A noter juste le retour de Papis Demba Cissé, absent lors de ces deux dernières rencontres en raison d’une suspension (cumul de cartons jaunes). L’attaquant de Newcastle et meilleur buteur de l’équipe prend la place de Mame Biram Diouf.
Pour cette ultime étape, le technicien français a choisi un camp d’entrainement à Paris, qui estime-t-il, offre plus de quiétude, de sérénité et de calme à son équipe qu’un regroupement à Dakar ou quelque part dans la sous-région. Le rassemblement est donc prévu le lundi 7 octobre et le transfert sur Abidjan le jeudi 10 octobre.
Match à la fois important et décisif
«Ce match aller est à la fois important et décisif, a soutenu Alain Giresse. Nous ne savons pas quelle priorité donner sur les deux matches. En jouant le match aller à Abidjan, on peut considérer que ça crée un avantage. Parce qu’il peut y avoir une session de «rattrapage». Mais, il faut jouer le match aller sans avoir à calculer qu’il y a un match retour. Ce serait une erreur de penser au match retour. Il faut jouer le premier match avec l’obsession d’obtenir le meilleur résultat possible. Même si ça ne garantit pas non plus une assurance tout risque pour le match retour. Mais, ce qu’il faut éviter, c’est de se dire qu’il y a un match de rattrapage. Il faut jouer un match sec et essayer d’obtenir le meilleur résultat possible».
Raisons d’un
regroupement à Paris
«C’est une question de logistique. C’est un peu comme lors de nos matches au mois de juin (le 7 juin à Lunda contre l’Angola et le 14 juin face au Liberia à Monrovia, Ndlr) où nous sommes allés nous baser en Belgique afin de bénéficier d’un vol direct sur le pays dont nous allons jouer (Angola, Ndlr). C’est le même cas de figure. Sachant qu’en même temps, ça permet de soulager les finances. Et pour cause, si nous avions fait la préparation, ne serait-ce qu’à Dakar, ça allait multiplier le nombre de voyages et de vols. Sans occulter non plus, que le rapatriement des joueurs sur Paris est l’aspect le plus facile», a déclaré Giresse.
Pourtant le Directeur de la Haute compétition avait soutenu le contraire. Selon Souleymane Boune Daouda Diop, c’est le transfert international (Paris-Abidjan-Paris et le ralliement vers les autres pays où évoluent certains joueurs) qui a fait passer le budget de 150 millions à 167 millions.
Pis, Alain Giresse déplore aussi le traitement qui lui est réservé comparé à ses prédécesseurs. «Je suis heureux de l’apprendre. C’est un paysage idyllique. Avant, l’équipe nationale voyageait en avion privé. Avant, il y avait des conférences de presse dans de grandes salles. J’envie tous ceux qui avant, bénéficiaient de ces avantages et de ce confort», a-t-il martelé, suite à une question relative à l’exigüité de la salle de conférence de la FSF, qui avait du mal à contenir supporters et journalistes.
Et Giresse de révéler : «si l’avion du président, avait été disponible, – on ne me l’a pas proposé -, la proposition (camp d’entraînement à Paris) n’allait pas se faire de cette façon là».
L’Afrique et ses bruits
Si Alain Giresse semble déplorer l’indisponibilité de l’avion présidentiel, c’est parce qu’il a été trahi en déclinant les vraies raisons du choix de Paris.
«J’ai travaillé en Afrique avec d’autres pays (Gabon puis Mali, Ndlr)) et j’ai des CAN, la seule chose que j’ai réclamé, c’est de quitter le pays pour se préparer. Retrouver du calme et de la sérénité, c’est ce qu’il faut. On a besoin de réfléchir sur le plan tactique. Lors des séances d’entraînement, le supporter se transforme souvent en spectateur. Il réagit et applaudit quand il y a un but etc. On n’est pas là pour ça. Nous sommes dans le cadre du travail même à l’entraînement», tonne-t-il.
Face à la récurrence de la question, il s’énerve et déclare : «j’ai toujours du mal à comprendre le soutien physique. Le soutien moral, il est là. Sentir l’équipe ne veut pas dire venir perturber les séances d’entraînement. Ce n’est pas comme ça qu’on prépare une équipe. Une équipe a besoin de quiétude, de calme, de sérénité. On doit être en décalage avec toute l’intensité d’avant match». Ce que l’Afrique et ses bruits ne peuvent lui concèder. Rappelons seulement que la première qualification du Sénégal à la Coupe du monde 2002 a été acquise ici.
Pas de revanche face aux Eléphants
«La notion de revanche n’est pas utilisable dans cette double confrontation», a déclaré Alain Girsse. «Parce que, argue-t-il, ça ne changera en rien malheureusement l’élimination du Sénégal par la Côte d’Ivoire pour la CAN 2013. On ne peut pas rayer le passé. Simplement, ça peut servir, non pas en utilisant les mêmes erreurs. C’est parce que ça crée des connaissances. Ça crée des oppositions. Donc, ce qui a pu se passer lors de deux matches doivent servir».
D’ailleurs confie-t-il, «j’ai visionné le match aller à Abidjan dans un premier temps pour me plonger dans le contexte. Il y a des choses qui ne sont pas de la responsabilité de l’équipe. J’ai vu que le Sénégal avait un penalty qui n’a pas été sifflé et que la Côte d’Ivoire a obtenu un penalty qui n’existait pas».
Engagement total + maîtrise et lucidité
«Il faut savoir quel type de joueur peut jouer ces matches sur le plan comportemental. Il faut de l’agressivité, de la détermination. Il faut en plus de cet engagement total, avoir de la maîtrise et de la lucidité. Il faut avoir tout ce qu’il faut dans les matches de haut niveau où on est capable dans cette intensité d’être serein et calme dans les moments et de ne pas tomber dans les pièges de joueurs qui ont beaucoup d’expériences, qui peuvent déstabiliser une équipe ou un joueur».
«Il faut rester vigilant quand les Gervinho, Yaya Touré et autres vont déclencher des actions. Le collectif sera très important dans ce match», indique-t-il.
Les questions sur Demba Bâ agacent Giresse
La récurrence de la question relative à l’absence de Demba Bâ dans la sélection du Sénégal a fini par agacer Alain Giresse. Y-a-t-il un cas Demba Bâ ? Est-ce que pas la page Demba Bâ est tournée ?
A chaque face à face avec la presse, le technicien français a eu à répondre à une interpellation sur l’attaquant de Chelsea écarté de la sélection depuis son penalty manqué à Conakry face à l’Angola (1-1).
Celui d’hier, mardi 1er octobre 2013 n’a pas échappé à la règle. Mais cette fois, Alain Giresse a répondu sans même prononcer le nom du joueur.
«Je reste toujours dans ce que j’ai toujours dit. Aussi bien pour ce garçon là (allusion faite à Demba Bâ, Ndlr) que pour les autres joueurs qui n’ont pas été appelés. Je ne ferme pas la porte. Après, chacun traduit comme il le souhaite. Mais, je vous dis ce que je pense. Que vous soyez satisfaits ou pas, je n’y peux rien», a déclaré le coach des «Lions» qui se emble comprendre l’obsession de certains journalistes à l’interroger sur l’absence de Bâ.
«J’aurais quand même aimé que vous parlez d’autres garçons surtout. Ceux qui avaient la possibilité d’aller jouer ailleurs, mais qui sont ici (allusion faite aux binationaux, Ndlr). Parlez des joueurs présents et non des absents», s’est-il permis de conseiller.
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