La page Abidjan est tournée, cap sur Casablanca pour le match retour du 16 novembre prochain. A 3-0, les dés étaient presque jetés. Mais avec le but de Papiss Cissé dans les arrêts de jeu pour un 3-1, l’espoir d’une qualification a germé dans la «Tanière». Sauf que la tâche sera difficile et la mission compliquée.
Malgré la déculottée de samedi dernier des «Lions» face à la Côte d’Ivoire (1-3), certains observateurs refusent, arguments à l’appui, de mettre une croix sur le Mondial-2014. Dans son discours d’après-match, Giresse n’a pas encore fermé la page. De même que Mouhamed Diamé, qui jure que le but de Papiss Cissé donne le droit de rêver.
Mais au vu du match d’Abidjan, les faveurs sont ivoiriennes. Et les faits qui se sont déroulés sur la pelouse de Félix Houphouët-Boigny montrent que l’équipe de Giresse manque d’arguments pour inquiéter cette formation ivoirienne qui, sans être extraordinaire, a exploité les failles des «Lions» pour prendre une sérieuse option vers la qualification au Mondial.
La Côte d’Ivoire est quasi qualifiée, même si le Sénégal n’est pas encore mathématiquement éliminé.
Pour le match du 16 novembre prochain, les chemins pour atteindre le bout du tunnel sont nombreux. Mais l’issue heureuse la plus accessible reste une victoire par 2-0. Dans ce cas, autant l’attaque devra carburer, autant la défense devra se montrer hermétique. Deux difficiles missions qui attendent Giresse à Casablanca dans un mois.
1- DESAVANTAGES
Quand les chiffres font froid dans le dos
Du point de vue statistique, Giresse est mal parti pour réaliser un tel exploit (gagner 2-0). Depuis son arrivée sur le banc des «Lions» en janvier dernier, il a disputé 7 matches. Mais c’est seulement contre le Liberia, en juin dernier, que le Sénégal a inscrit deux buts dans un match.
Pour tous les autres résultats, l’attaque sénégalaise n’a enregistré qu’un but contre la Guinée (1-1), l’Angola (1-1) en aller et retour, la Zambie (1-1) et l’Ouganda (1-0). Des adversaires qui n’ont pas l’étoffe de l’équipe de Sabri Lamouchi.
Durant le règne de Giresse, la défense sénégalaise n’a pas été une référence, non plus. Face à des adversaires moins armés que l’attaque ivoirienne, elle a souvent bégayé, cédant devant la Guinée, l’Angola et la Zambie. Ce qui laisse croire qu’il lui sera difficile de tenir le coup face à l’armada offensive ivoirienne.
Autre inquiétude pour Giresse et son équipe, c’est que la Côte d’Ivoire a inscrit au moins un but lors de ses 19 derniers matches. La dernière fois que les «Eléphants» ont joué sans trouver le chemin des filets remonte au 29 février 2012, en match amical contre la Guinée (0-0).
Lors des trois derniers matches contre la Côte d’Ivoire, le Sénégal a toujours causé un penalty. Une négligence défensive que l’équipe de Sabri Lamouchi tentera d’exploiter à nouveau.
En plus, depuis la Can ratée de 2004, les Ivoiriens n’ont pas été éliminés d’une phase de qualifications. Par contre, le Sénégal a manqué deux phases finales de Can (2010 et 2013) et deux Coupes du monde (2006 et 2010).
S’y ajoutent les inquiétudes de l’ancien coach de la Douane, Lamine Dieng : «Il y a un risque de jouer ce match à Casablanca. Car sur une meilleure pelouse, la Côte d’Ivoire peut être plus dangereuse que nous. En plus, même s’il y a l’impératif d’une victoire de deux buts d’écart au minimum, ce serait suicidaire d’aller à l’abordage.»
2- LES AVANTAGES
But de Cissé, lueur d’espoir
A 3-0, personne n’aurait entretenu l’espoir de renverser la tendance dans un mois. Mais avec le but de Papiss Cissé dans les arrêts de jeu, le brin d’espoir d’un deuxième Mondial gagne la «Tanière». Un optimisme partagé par Lamine Dieng qui pense que la page de la Coupe du monde 2014 n’est pas totalement tournée.
Seulement, l’ancien sélectionneur des «Lions» pose des préalables. «Au match retour, si on veut gagner, il faudra être plus audacieux dans le jeu, en mettant des créateurs dans l’équipe. Je ne parle pas de percussion aveuglée, mais des joueurs intelligents, capables d’animer le jeu sénégalais. Le choix des hommes sera déterminant dans ce match retour. Nous pouvons jouer en 4-4-2 avec deux attaquants à la pointe pour faire le pressing haut. Et je dis que même le 4-3-3 peut marcher, si on fait de bons choix sur les joueurs qui l’animent. L’essentiel est de ne pas rater le casting», argumente l’ancien coach de l’As Douanes.
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