À dix jours du barrage retour contre la Côte d’Ivoire, les Lions Idrissa Gana Gueye et Pape Ndiaye Souaré se sont confiés à Stades. Ils sont conscients que la tâche du Sénégal s’annonce très difficile face aux Éléphants mais persuadés de pouvoir réaliser l’exploit. Entretien croisé
Après la défaite (3-1) à l’aller, comment abordez-vous ce match retour contre la Côte d’Ivoire ?
Gana : Ça va être compliqué car à l’aller on a perdu 3-1. C’est un peu comme une correction qu’ils nous ont donnée. Mais on n’a plus rien à perdre, il faut y aller et tout donner pour essayer de se qualifier même si ça ne sera pas simple. Eux aussi vont tout faire pour se qualifier et ils ont déjà un avantage. Mais rien n’est joué. Il ne faut pas calculer. Il faut surtout rester concentré.
Souaré : On ne part pas vaincu. C’est un match très important. On y va avec beaucoup d’ambitions et d’envie, tout est encore possible, même si la Côte d’Ivoire est une grande équipe. Il faut surtout se donner les moyens, avoir envie d’y aller, que tout le monde tire dans le même sens. L’équipe est prête à aller au combat donc on est confiant. Il faudra tout donner pour ne surtout pas avoir de regrets.
Le match se jouera sur terrain neutre, à Casablanca au Maroc. Est-ce un gros handicap ?
Gana : Oui c’est vrai que ce n’est jamais facile de jouer sur terrain neutre. Mais j’espère que le public va faire le déplacement en nombre pour nous supporter, nous pousser et nous aider à gagner ce match et à se qualifier. Ça serait bien pour tout le Sénégal et pour les joueurs aussi.
Souaré : L’essentiel, c’est de jouer ce match et de bien jouer pour se qualifier. Que ce soit à Casa, au Sénégal ou ailleurs, ce n’est pas très important. Il faudra être très motivés et se donner les moyens de réussir cet exploit. Mais c’est sûr qu’on aurait préféré jouer devant notre public. Mais c’est comme ça, il faut s’adapter et on donnera tout, quitte à se casser la jambe s’il faut.
Quelle est la clé pour arriver à battre ces Ivoiriens ?
Gana : Déjà il faut contenir leurs attaquants, Drogba et surtout Gervinho. Il faut être solide derrière. Ne pas encaisser de but serait une bonne chose mais ils ont de très bons attaquants. Si on arrive à bien les contenir, tout est possible, car nous aussi, on a des bons attaquants, et quoi qu’il arrive je suis persuadé qu’on va marquer un ou deux buts. Il faut essayer de marquer tôt mais pas, non plus, faire n’importe quoi comme on a fait au match aller. Il ne faut surtout pas se précipiter car il y a 90 minutes à jouer. Même si on marque un but tôt, il ne faut pas partir à l’abordage. On sait que quand on va à l’abordage contre des équipes comme ça avec des bons attaquants, un contre peut aller au fond. Ils sont redoutables, peuvent marquer à tout moment. Mais nous aussi.
Souaré : Il faut surtout se donner les moyens, avoir envie d’y aller, que tout le monde tire dans le même sens. L’équipe est prête à aller au combat, donc on est confiant. Il faut déjà bien défendre pour, ensuite, pouvoir attaquer ou les contrer et marquer des buts. Mais il faut surtout être patient et ne pas prendre un but rapidement qui pourrait nous coûter cher, comme au match aller. On respecte les Ivoiriens, mais on n’a pas peur d’eux.
Vous jouez en club avec Pape Souaré. Votre bonne entente ne peut être que bénéfique pour la sélection. Vous avez beaucoup d’automatismes ?
Gana : On se connaît depuis dix ans, donc on a les automatismes depuis longtemps. Le fait de jouer en club ensemble, ça solidifie encore plus cette entente qu’on a sur le terrain. On essaie de transposer cela en équipe du Sénégal, même si ce ne sont pas les mêmes systèmes de jeu ni les mêmes entraînements. En sélection comme en club, on essaie toujours de donner le meilleur de nous mêmes. Mais après, ce n’est pas facile. Il faut apporter l’expérience qu’on acquiert en club, en sélection.
Souaré : Idrissa et moi, on se parle beaucoup, on tire dans le même sens, donc cette bonne entente peut bénéficier à la sélection. C’est important quand deux personnes qui jouent dans le même club s’entendent bien et puissent transmettre leur expérience en sélection. Mais après, le sélectionneur fait ses choix et si je joue, j’essaierai d’apporter ce qu’on m’aura demandé.
Est-ce que vous parlez de ce match avec votre coéquipier à Lille Salomon Kalou, qui lui est attaquant de la Côte d’Ivoire ?
Gana : Oui on en parle à l’entraînement depuis le tirage. Il nous a tout de suite chambrés. Et il nous a beaucoup charriés après le match aller. Mais je lui dis souvent que rien n’est encore joué, qu’il ne doit pas trop s’enflammer et rester tranquille. On verra bien à la fin du deuxième match qui est qualifié et qui ne l’est pas. On a vraiment envie de le faire taire et lui prouver que l’exploit est possible. Ça va être compliqué mais j’espère qu’on y arrivera. Mais quoi qu’il arrive, on restera bons amis.
Souaré : Il parle beaucoup, il est sûr de lui. Mais c’est normal, quand tu as gagné avec deux buts d’écart à l’aller. Il dit qu’il a un peu peur que je lui mette un tacle à l’entraînement cette semaine ! Mais il sait que je ne le ferai pas. Ça reste un match de foot, on sera toujours amis après. Mais pendant le match on sera adversaire, chacun pour son pays, chacun pour sa peau et on ne se fera pas de cadeau. Si je dois lui mettre un gros tacle, je le ferai. Mais ce match ne changera rien à notre amitié.
Est-ce que vous croyez à l’exploit ?
Gana : C’est compliqué mais bien sûr qu’on y croit ! On en parle souvent avec Pape. Si on n’y croyait pas on n’irait pas jouer et on resterait tranquillement dans notre club.La Côte d’Ivoire est une grosse équipe, avec beaucoup d’expérience donc il ne faut pas dire qu’on va les battre facilement. Mais tout est encore possible.
Souaré : Évidemment, on ne part pas battu d’avance, tout est possible. On garde espoir. La Côte d’Ivoire est une équipe très solide mais ils sont prenables, donc on y croit.
Que représenterait cet exploit de vous qualifier pour la Coupe du monde au Brésil ?
Gana : Ça serait juste magnifique, mais bon, il ne faut pas aller trop vite. Il faut déjà jouer ce match et si on se qualifie on parlera de ça après. Mais ça serait vraiment la plus belle des choses qui pourrait nous arriver. Mais ça sera compliqué, on en est conscient. Mais ça reste possible, il faut se donner les moyens d’y arriver.
Souaré : Ça serait un très grand plaisir. Mais pour l’instant on n’y est pas, donc on n’y pense pas trop. Si on parvient à se qualifier, on verra. Ça serait une superbe expérience de plus.
Stades