C’est avec « un soulagement teinté d’interrogations » que le président de la Fédération sénégalaise de football a accueilli la levée, aujourd’hui, de la suspension d’un an du stade Léopold Sédar Senghor. Le stade Léopold Sédar Senghor pourra, en effet, abriter de nouveau des rencontres internationales, mais l’antre des « Lions » ne respecte pas encore toutes les normes.
Enfin, le stade Léopold Sédar Senghor va pouvoir ouvrir ses portes à la Tanière. Sous le coup d’une suspension depuis un an, l’antre des « Lions » est officiellement « libre » depuis ce vendredi et pourra désormais accueillir les rencontres de l’équipe nationale qui était obligée de recevoir ses adversaires à l’extérieur. Une levée de suspension très attendue au regard des péripéties vécues par la bande à Papiss Demba Cissé cette année durant les éliminatoires à la Coupe du monde 2014. Le président de la Fédération sénégalaise de football ne pouvait donc pas cacher son soulagement. « C’est une nouvelle que nous accueillons comme une sorte de libération parce que nous avons vécu une année très difficile dans l’organisation des matches de l’équipe nationale, autant sur le plan sportif que sur le plan financier. Le manque à gagner a été énorme et tout le monde en a souffert. Donc la fin de la sanction est un véritable soulagement », s’est réjouit Me Augustin Senghor.
Mais, ce sentiment n’est pas sans inquiétude pour le patron du football sénégalais ; car si la sanction est arrivée à son terme, force est de reconnaître que l’antre des « Lions » est encore loin de réunir toutes les conditions pour abriter un match international. « Nous sommes certes soulagés, mais c’est un soulagement teinté d’interrogations. Pour nous, l’équation est de veiller à ce que le stade soit aux normes de la Caf avant le premier match officiel de l’équipe nationale, et le prochain tournoi qualificatif prévu en septembre 2014. Nous avons une marge, mais l’idéal est de le faire le plus rapidement possible », conseille Me Senghor. D’autant que l’instance fédérale souhaiterait bien profiter de la prochaine date Fifa, au mois de mars 2014, pour marquer le retour officiel au bercail de la Tanière. « C’est envisageable de jouer à Dakar au mois de mars prochain, c’est ce qu’on aurait souhaité. Mais, il faudra d’abord vérifier si tout est en place pour prétendre organiser un match à cette date. Ce que nous voulons, c’est jouer un ou deux matches à Dakar avant le début des prochaines éliminatoires », espère le président de l’instance fédérale.
Les autorités sénégalaises n’ont, en effet, pas profité de ces 12 mois de punition pour procéder à la réfection du stade et ainsi le mettre dans les conditions idoines pour accueillir une rencontre internationale. Mais, la réparation des dégâts provoqués par la furie des supporters des « Lions » lors du match interrompu face à la Côte d’Ivoire le 13 octobre 2012, en éliminatoires de la Can 2013, n’est pas la seule priorité de l’instance dirigeante du football sénégalais. Me Augustin Senghor pense que les conséquences de cette suspension devraient servir de leçon à l’ensemble des acteurs. Pour le patron du football sénégalais, une prise de conscience et des prises de décision stricte s’imposent. « On doit revoir les conditions d’organisation des matches. L’Etat et la fédération doivent réfléchir sur les voies et moyens d’améliorer la sécurité. Il faut qu’on prenne les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus. Il nous appartient de nous mettre debout pour bannir les fauteurs de troubles et permettre à notre équipe d’évoluer dans les conditions favorables », exhorte Me Augustin Senghor. La première mesure pourrait être de changer l’emplacement du tunnel qui mène aux vestiaires. « C’est une proposition qui mérite d’être étudiée », croit le président de la Fsf. Quoi qu’il en soit, le stade Léopold Sédar Senghor restera sous surveillance stricte pendant un bon bout de temps.
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