De retour dans l’élite, le Stade de Mbour a décidé de se mettre dans la peau d’une vraie formation professionnelle. Le club de la Petite Côte s’est ainsi engagé dans une nouvelle politique de structuration et de recherche de financement. De grands défis que les dirigeants du club espèrent relever sous peu.
Jadis vitrine du football mbourois et de la région de Thiès, le Stade de Mbour fait partie de ces clubs qui n’ont pas su suivre le rythme des exigences du professionnalisme naissant. Comme la Jeanne d’Arc, le club mbourois a subi de plein fouet les effets collatéraux du changement de cap amorcé par le football sénégalais en 2009. Ce qui l’a condamné à poireauter pendant trois années dans l’infernal étage inférieur, alors que Diambars et Touré Kunda prenaient le sens inverse pour se maintenir solidement en Ligue 1. Le succès de ses voisins a sans nul doute laissé un goût amer chez les Stadistes, mais il semble avoir eu une vertu de remède pour l’équipe qui s’est remise de sa chute terrible en Ligue 2 à l’issue d’une chaotique saison 2010, alors qu’elle venait de remporter la première Coupe de l’Assemblée nationale de son histoire. Un effondrement dont le club a mis du temps à se remettre. En effet, les trois années passées en Ligue 2 ont paru une éternité pour le Stade de Mbour qui a dû traverser le désert et surmonter de gros obstacles pour se départir du fardeau.
Deuxième la saison dernière, le Stade de Mbour va donc retrouver l’élite trois ans après l’avoir quittée. Maintenant, la formation de la Petite Côte veut tourner cette page sombre qui a profondément marqué ses supporters. Le président du club, qui a déjà réussi à sortir la formation de sa léthargie, veut maintenant lui insuffler un nouveau souffle pour lui assurer une vie normale dans l’élite du football sénégalais, malgré l’insuffisance des moyens. « Le Stade de Mbour manque de moyens comme tous les autres clubs. La gestion antérieure n’avait pas fait grand-chose, à part gérer le quotidien. La patte que je veux imprimer au Stade de Mbour, c’est celle que Saër Seck et ses co-promoteurs ont imprimée à l’institut Diambars ; c’est-à-dire avoir des installations de qualité, une bonne organisation, des ressources additionnelles », annonce Serigne Saliou Samb. Ainsi, l’équipe dirigeante s’est engagée dans une logique de renflouement des caisses pour assurer au club une situation financière capable de répondre aux exigences du professionnalisme et de le maintenir au sommet. Pour marquer la rupture, Serigne Saliou Samb et son équipe ont initié une politique audacieuse basée sur certains projets à même de booster les finances, avec notamment la mise sur pied d’une usine d’eau dénommée « La Mbouroise », bientôt sur le marché. « Nous commencerons à vendre ce produit dès cette année. Les recettes qui seront générées par cette eau vont servir à financer le Stade de Mbour. Nous sommes aussi en train de mettre sur pied des boutiques qui s’appellent « Ndimbal jaboot ». Ces boutiques vont permettre au club de pouvoir faire de petits investissements », révèle le patron du club qui espère « ne plus mettre (son) argent » dans le fonctionnement du Stade de Mbour « d’ici à trois ans ».
Le club mbourois veut ainsi s’inscrire dans une dynamique de rupture pour suivre le rythme du temps imposé par la professionnalisation du football. Et c’est en club très ambitieux qu’il amorce ce nouveau virage. « On ne peut pas toujours gérer un club professionnel d’une manière informelle. Les Mbourois attendent de moi mon esprit d’entrepreneur. Ils attendent de moi que je fasse du Stade de Mbour un club stable, pérenne et qui a de l’avenir », pense Serigne Saliou Samb. Pour relever le challenge et sortir définitivement leur formation de la routine des vieilles pratiques qui consistent à installer les présidents et ses ouailles au centre de l’outil financier des équipes, les dirigeants comptent s’inspirer de la réussite de l’institut Diambars. « Les responsables de Diambars ont pensé des choses, ils les ont faites. Je n’ai qu’à suivre leurs traces. Moi, je n’ai pas ce complexe. Diambars a fait de très bonnes choses et je n’ai pas honte de venir m’inspirer de cette expérience. Parce que Diambars aussi l’a pris ailleurs. En fait, il y a une seule voie qui mène au succès : c’est celle du travail ! Aller à la conquête de l’Afrique, c’est bien possible », ajoute le boss du club. Le Stade de Mbour espère ainsi retrouver son charme d’antan et s’installer solidement dans la planète foot sénégalaise.
Lesoleil