Père de la réforme de 1969 qui porte son nom, Lamine Diack a porté un regard, pas du tout reluisant sur la structure du football professionnel au Sénégal. Pour le président de la Fédération mondiale d’athlétisme, au-delà du règlement de la question des infrastructures, il faudra assoir la base populaire des clubs et une meilleure restructuration à partir de la base.
Lamine Diack ne se retrouve pas encore dans la tournure pris par le football sénégalais depuis quelques années. Le père de la fameuse réforme de 1969 qui porte son nom pense que l’on n’arrivera pas à un football professionnel si on n’a pas au préalable réglé la question des installations sportives à travers le pays.
«Je n’ai pas de solution. On ne peut pas faire du professionnalisme si vous n’avez de stades, d’installations sportives. A part le stade Léopold Senghor, on n’a rien fait. Si je repars à Tambacounda, c’est sûr que je vais retrouver les installations qu’il y avait à l’époque», regrette le président Diack.
Selon lui, c’est à partir d’installations seulement que l’on peut ensuite aborder la question de la structuration des clubs et revenir à l’esprit de 1969 dans lequel il avait lancé sa réforme qui a permis de fusionner bon nombre de clubs sénégalais.
«Maintenant, autour des stades régionaux, on peut bâtir des clubs plus structurés. On peut revenir et réfléchir sur ce que l’on voulait faire en 1969. Parce que nous avons fait la réforme mais on nous a laissé tombé. Si on avait continué à bâtir notre élite en ce moment là, nous aurions pu avoir de plus grands clubs», confie-t-il.
Lamine Diack est de ceux qui pensent que les grands clubs doivent s’assoir sur une base populaire.
«Un grand club doit s’assoir sur un ossature populaire. Il ne faut pas compter seulement sur un milliardaire qui arrive et qui donne de l’argent. Ici, la plupart de ceux qui ont de l’argent ne donnent pas. Ils veulent les honneurs sans y mettre les moyens. Il faut bâtir une base populaire. Ce qu’on appelle les navétanes l’ont bâti. Il faut se tourner vers cela», souligne-t-il.
L’ancien directeur technique national du football est également convaincu que le football ne se bâtira qu’à partir de la base et de la formation des jeunes.
«Nous avons le meilleur réseau footballistique mais il est sous utilisé. On doit plus s’arrêter à une ligue régionale, il faut aller vers les districts au niveau du département, des sous districts au niveau de l’arrondissement, un comité au niveau du comité rural ou de la commune. Il faut bâtir un football qui part des très jeunes. Les ligues sortiront.
Si on ne peut pas jouer un championnat rentable, intéressons nous à notre zone 2, à l’Afrique de l’Ouest», a-t-il dit, convaincu également que le sport ne peut pas se développer si les moyens dégagés ne couvrent pas ses besoins.
«Le ministre des sports ne peut pas estimer les besoins des compétitions internationales à 4 milliards et demi et ne recevoir que 900 millions ! Si on croit développer le sport, on va se faire mal.
Il y a 45 ans, on continue notre train-train quotidien. Les moyens, doivent venir d’abord de l’Etat. Ensuite, on peut parler de sponsoring». «Quelles sont les sociétés qui peuvent appuyer ?», s’est-il interrogé.
AllAfrica