«Gervinho est un joueur doté d’une vitesse impressionnante et d’une technique diversifiée. Pour le contrer, il faut le prendre à la culotte. Dans le football, c’est ce qu’on appelle «assurer la gestion de l’espace». Il doit y avoir toujours quelqu’un devant lui. On ne doit pas lui laisser un centimètre. En plus, il faut toujours une couverture.
«Mais pour le marquage d’un tel joueur il y a deux phases. Au niveau du milieu du terrain, il faut un blocage. C’est malheureusement le problème de notre défense. Il n’y a pas de couverture et c’est grave à ce niveau de la compétition.
«Un ailier, soit il est vif, soit il est un bon dribbleur. Dans tous les cas, le latéral doit le coller et le poursuivre. Mais pendant ce temps, la rotation s’impose. Le défenseur central couvre le latéral qui est parti au marquage et l’autre latéral devrait laisser son côté, appelé «zone morte» , pour assurer la couverture dans l’axe.
«Si on arrive à bien gérer cette couverture, on peut même, de temps en temps, laisser Gervinho et aller porter le danger devant. Parce que celui qui n’est pas capable de laisser son ailer pour apporter le danger devant n’est pas un bon latéral. Durant ces moments, le milieu défensif ou le défenseur central doit assurer la couverture. Et quand le latéral revient, il rejoint en premier lieu le milieu ou la défense centrale pour laisser celui qui l’a remplacé achever l’action.
«Face à des tels ailiers dribleurs, il y a toujours un problème de jugement quand ils portent le ballon. Il ne faut pas jaillir n’importe comment. L’idéal serait de faire des tampons. Cela permet aux autres de se replacer derrière.
«Gervinho me rappelle Malick Jabir contre qui j’ai joué dans les années 1970, lors d’un match Ghana-Sénégal à Accra. Il faut du courage et des astuces pour pouvoir neutraliser de pareils joueurs. Il y a aussi le Guinéen Bengaly Sylla qui était techniquement bon et physiquement fort. Il dégage à peu près le même profil que l’Ivoirien. Je l’ai croisé en aller et retour lors du match Jaraaf-Hafia de Guinée (2-2 à Dakar et 0-2 à Conakry). Ce sont des joueurs qu’il faut priver d’espace.»