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Doublure de Peter Schnittger, de Bruno Metsu et de Guy Stephan de 1995 à 2005 avant d’occuper la place de N°1 sur le banc des «Lions» entre juillet 2005 et mai 2006, Abdoulaye Sarr (63 ans) juge abordable le groupe du Sénégal, avec le Ghana, l’Algérie et l’Afrique du Sud. «Au vu du parcours des «Lions» dans les éliminatoires avec une bonne solidité défensive et de la forme actuelle des équipes, je crois que nous pouvons avoir nos raisons d’espérer sans être euphoriques», estime le directeur technique de Génération Foot.

LE TIRAGE

«Quel que soit l’adversaire, aucun match n’est facile dans une phase finale de Coupe d’Afrique. C’est un tirage assez difficile. Le Sénégal est dans une poule où il y a d’anciens champions d’Afrique, et donc des pays à respecter. Mais il faut dire que les compétitions se suivent, mais ne se ressemblent pas toujours. Essayons de dire que chaque compétition aura ses réalités. Et au vu du parcours des «Lions» dans les éliminatoires avec une bonne solidité défensive et de la forme actuelle des équipes, le Sénégal a un groupe au potentiel intéressant. La valeur individuelle des joueurs nous permet d’avoir de l’espoir et je crois que nous pouvons avoir nos raisons d’espérer sans être euphoriques. Nous pouvons jouer crânement nos chances. Il ne faut pas avoir peur. Respectons nos adversaires, mais ne le faisons pas trop. Il faut compter sur ses propres forces. Nous avons de bonnes individualités et il faut travailler davantage sur le collectif. Et se dire que nous n’avons rien à perdre face à d’anciens champions d’Afrique et mondialistes, avec la première équipe africaine du moment (l’Algérie, 18e mondial). Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Il faudra être patients, courageux et humbles, ne pas verser dans l’excès parce que tout peut arriver dans un match. Mais quand même, on peut nourrir de l’espoir.

DES «LIONS» NOVICES

Même si la plupart d’entre eux vont découvrir la CAN, ils sont encadrés par quelques anciens joueurs (1). S’ils sont dans le groupe, leur rôle sera d’aider ces jeunes. Ils ne doivent pas avoir peur et ne pas se mettre non plus une pression inutile. Il faut qu’ils y aillent pour apprendre et progresser, mais tout en sachant qu’ils défendent les couleurs d’une nation. Imbus de toutes ces valeurs, il faudra les jeter dans le bain, et sans pression, ils pourront peut-être créer la surprise. On a vu la Côte d’Ivoire, une équipe très expérimentée. Voilà deux ou trois CAN qu’on l’a attendue, mais à chaque fois, elle n’est pas arrivée au bout. Il y a aussi le Nigéria qui ne défendra pas son titre. C’est pour dire que le football n’est pas une science exacte et tout peut arriver. Ce sont des choses avec lesquelles il faudra compter. Si nous  entrons bien dans la compétition, cette dynamique pourra booster le groupe et l’amener à se surpasser.

LA CAN

A mon avis, ce qu’il faut peut-être retenir, c’est que le Sénégal est devenu une nation régulière dans cette compétition, même si nous n’avons pas participé à la dernière Coupe d’Afrique (2013, Afrique du Sud,Ndlr). C’est un acquis pour le football du pays et les dirigeants en place ont aussi un vécu. Ils auront un rôle important à jouer. Je crois que si l’on tire les enseignements des précédentes campagnes, cela pourra aider l’équipe. Maintenant que nos adversaires et la ville hôte sont connus, il faut s’adapter. Pour la préparation, tout dépendra des désirs et vœux de l’entraîneur. Il faudra que les gens essaient de donner à chacun sa part de responsabilité. Le moment venu, ce sera à Alain Giresse et son staff (de décider) parce qu’ils connaissent mieux leur groupe et ce qu’il conviendra comme meilleure préparation. Il faut créer autour de l’environnement de l’équipe une grande sérénité et bien préparer la compétition. S’il y a cette sérénité chez les joueurs, je pense que tout ce qu’il faut sera de leur permettre d’écrire leur histoire. Ne pas être trop pressés et dire encore une fois qu’il n’y a pas d’objectif majeur, sinon essayer de les pousser vers la qualification au second tour. Une fois celle-ci acquise, tout peut arriver. L’entrée en matière sera très importante et c’est là où l’on peut se rassurer pour ensuite faire un très bon parcours. Il faut mettre chaque compétition dans son contexte et s’adapter aux réalités du moment. Et ne pas trop se pencher sur l’adversaire et y aller avec nos propres chances, et notre propre philosophie.

LES VALEURS A ADOPTER

En football comme dans la vie, il ne faut jamais douter. Le Sénégal est un pays très respecté sur le continent, voire le monde. Il faut juste insister sur l’organisation et essayer d’y aller avec certaines valeurs qui font les sportifs de haut niveau. Il faudra être patients, très courageux et surtout très humbles. Je pense que sur la valeur réelle et la forme du moment, l’écart n’est pas très grand entre les équipes du premier tour. Il suffit d’y croire et dire que tout peut arriver. Je prends l’exemple du parcours du Sénégal en 2002 (Coupe du monde co-organisée par le Japon – Corée du Sud, Ndlr). Qui avions-nous dans notre poule ? De grandes nations de football avec la France, le Danemark, ancienne championne, et l’Uruguay. Mais je pense que notre statut d’outsider nous allait très bien parce nous nous sommes dit d’emblée: «Allons-y pour apprendre. Nous n’avons rien à perdre.» Chaque compétition est un apprentissage. Au vu du parcours de ces derniers mois des «Lions», il y a de raisons d’espérer. Parce que pour participer à cette grande fête du football, il faut le mériter et je pense qu’il n’y aura pas de match facile dans ce tournoi. Il y aura toujours des prétendants et des outsiders. C’est vrai, nous ne sommes pas donnés favoris, mais ce statut d’outsider nous convient.

LES ADVERSAIRES

Le Sénégal compte plus d’une douzaine (13 si l’on y ajoute celle de 2015, Ndlr) de participations en Coupe d’Afrique et a joué contre toutes ces équipes, dont plusieurs fois l’Algérie. En 1990, elle nous a éliminés chez elle en demi-finale (CAN 90) dans un match où nous avions des points à prendre. Avec l’Afrique du Sud, nous étions dans la même poule au Ghana (CAN 2008) et avions fait match nul dans le dernier match de groupe. Nous avons aussi disputé beaucoup de matches amicaux et gagné deux fois le Challenge Mandela chez eux (2004 et 2005). Le Ghana est une nation que nous avons rencontrée en Can et en matches amicaux dans des rencontres toujours très disputées. Et à chaque fois, au vu des matches et résultats, il n’y a jamais eu de grands écarts comme les gens le croient. Je me rappelle, en 1968, nous avions fait match nul en Éthiopie, de même qu’en Tunisie en 1994. L’écart n’était pas grand et le Sénégal s’était qualifié au deuxième tour. (Le Ghana a battu le Sénégal 1-0 en 2006 à Port Said)

1-(Bouna a disputé des Can 2008, 2012. Lamine Sané, Diamé, Cheikh Mbengue, Dame Ndoye, Papiss, Moussa Sow, Demba Bâ)

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