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Aliou Cissé démarre sa mission à la tête des Lions du Sénégal samedi prochain par un match amical contre le Ghana au Havre, en France, qui sera suivi d’un autre mardi face à l’équipe du Havre Ac.
Le moment pour le nouveau coach des Lions de lancer ses premiers chantiers mais aussi de prouver que derrière le capitaine aboyeur se cache un technicien capable de révolutionner la Tanière.
Les nostalgiques ne cessent d’ouvrir l’album-souvenir à chaque fois que la désillusion s’empare des esprits. Que ce soit à la Can 2012 ou en éliminatoires de la Coupe du monde 2014 et récemment en Guinée équatoriale avec une seconde élimination au premier tour dans ce même pays qui avait vu trois années plus tôt les Sénégalais assister à la plus grosse déception de leur histoire avec le retour au bercail des Lions avec un zéro pointé. A chacune de ces déconvenues, tout un peuple se souvient qu’il y a encore un peu plus de dix ans, une génération avait repoussé les frontières de l’audace au-delà de ce que l’histoire avait peint, un pays considéré comme un grand pays de football mais qui, en réalité, n’avait rien d’un géant.

Le choix du passé
Avant 2002, aucune génération de Lions n’avait en effet réussi à dépasser le stade des demi-finales d’une compétition continentale et internationale de grande envergure. Jusqu’à ce que la bande à El Hadji Diouf, Salif Diao, Khalilou Fadiga et autres Tony Sylva vienne donner au football sénégalais un nouveau visage, plus rayonnant et plus respectable. Une finale de Coupe d’Afrique en 2002, une place de quart de finaliste au Mondial de la même année ; mais plus que ces deux imposantes performances, c’est surtout la personnalité de l’équipe que regrettent aujourd’hui les nostalgiques. Aux yeux de beaucoup de Sénégalais, 2002 paraît de fait comme une parenthèse sublime qui s’est refermée avec le temps, enterrant avec elle les effluves révolutionnaires d’une Tanière autoritaire. Car au fil des années, l’équipe nationale du Sénégal a perdu du cran et du prestige. Des vestiges de la Génération de 2002, il ne reste plus que les souvenirs comme symboles debout. Mais de ses cendres est tout de même né l’espoir. Celui-ci est porté par celui qui fut autrefois l’incarnation de la personnalité guerrière de l’équipe de feu Bruno Metsu : Aliou Cissé, sur qui repose désormais la destinée de l’équipe nationale. Réclamé par une opinion publique convaincue qu’il est l’homme de la situation, l’ancien capitaine des Lions a pris la tête de l’équipe nationale dans cette posture du messie que tout le monde lui dressait. Et s’il en est avant même qu’il ait fait ses preuves avec cette équipe dont les seuls faits d’armes se limites à de petites piges, c’est juste à l’aura de son passé d’aboyeur et de meneur d’hommes qu’il le doit.

Les résultats, seuls juges !
Le rôle d’Aliou Cissé dans le parcours des Olympiques aux JO de 2012 n’a servi qu’à meubler le décor de sa nomination et à donner un semblant de crédibilité à une décision loin d’être incontestable. La Fédération sénégalaise de football n’a fait que suivre la voie tracée par le « peuple ». Il a réclamé la tête d’Alain Giresse, il l’a eue. Il a demandé Cissé, on le lui a apporté sur un plateau en or. Que demander d’autre ? C’est ça la grande interrogation ! Une question pas difficile à comprendre pour Aliou Cissé qui sait déjà que l’unanimité autour de sa personne n’est nullement gratuite. Sa couronne a été tissée sur les archives de son passé, mais les résultats seront les seuls juges de son règne. A l’heure du bilan, l’ancien joueur du Psg ne sera pas jugé pour ce qu’il a été mais par ce qu’il aura fait.
« Nous n’avons pas choisi un ancien joueur de 2002 seulement, mais également un entraîneur qui a montré ses compétences, qui a des qualités humaines et professionnelles que tout le monde a pu épouser », le président de la Fsf a compris que si Cissé a été choisi, c’est bien pour faire des résultats. Ce qui passe d’abord par une refonte en profondeur d’une Tanière en manque d’autorité. Redonner une âme à l’équipe nationale, l’apprendre à gagner dans la douleur, lui redonner du respect et faire renaître la confiance perdue, là débute la mission d’Aliou Cissé à la tête des Lions. Les matches de samedi et de mardi prochains ne sont que le premier acte d’une aventure que le technicien voudrait voir se terminer en saga. Comme 2002 l’a été pour lui.

Chaud baptême du feu
Un revanchard Ghana qui avait tout de même fini la dernière Can sur la deuxième marche du podium ! C’est rien moins que l’adversaire qu’Aliou Cissé, le nouveau sélectionneur des Lions, se coltinera, samedi au Havre (France) pour ses premiers pas sur le banc des Lions. Pour un baptême du feu, c’en sera un de vraiment chaud. Car, les Black Stars croyaient avoir décroché le point du nul, à Mongomo, jusqu’à la toute dernière minute du premier match du Groupe C de la Can « Guinée équatoriale 2015 », lorsque Moussa Sow surgit du banc pour leur infliger une défaite inattendue. Mais Asamoah Gyan et ses coéquipiers avaient su rebondir et se relancer, là où leurs tombeurs sont allés de mal en pis. Si bien que le Ghana s’est retrouvé en finale (battu aux tirs au but par la Côte d’Ivoire), alors que les Lions étaient rentrés à la maison depuis la fin des rencontres de groupes.
C’est donc ce Ghana-là, au moral (presque) au beau fixe que le Sénégal, encore une fois en phase de reconstruction, aura à affronter, histoire de renouer avec le haut niveau et de voir où il en est exactement après la désillusion de Mongomo et Malabo. Le résultat ne sera pas forcément de la première importance, même si l’on joue un match pour le gagner. La manière et la réaction des joueurs sénégalais au discours de leur nouveau gourou seront plus guettées qu’autre chose. Car, le groupe est grosso modo le même. Alors ce qui fera la différence, ce sera le langage qui lui sera tenu. Mais aussi la perception que ses destinataires en auront.
A priori, Aliou Cissé n’aura pas à prêcher chez des malentendants. Beaucoup de ses actuels joueurs ont déjà cheminé avec lui alors qu’ils étaient Olympiques. Les autres ont au moins entendu vanter les qualités de meneur d’hommes prêtées à leur coach. Mais, comme c’est au pied du mur que l’on connaît les bons maçons, on attend de voir comment l’ancien capitaine des Lions posera les fondations et les premières briques de son colossal chantier.

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