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Ancien Directeur technique national, Amsatou Fall, instructeur de la Caf, a regardé le match Sénégal-Ouganda (1-0) d’un œil expert. Il livre ici une analyse sans complaisance du jeu des «Lions».

LE JEU OFFENSIF

L’Ouganda a compris que le Sénégal était supérieur et  lui a laissé le jeu. A part quelques ballons lancés par les latéraux, on a vu l’équipe du Sénégal monter la balle proprement, écarter le jeu, donner le ballon aux pieds… Il restait, dans le dernier tiers, à respecter les principes de finition : dédoublement, changement de rythme, jeu sans ballon et courses croisées… Sur l’action du but, Sadio Mané a donné le ballon à Dame Ndoye, qui sur une touche a joué rapidement sur Moussa Sow qui fait un centre sur une touche de balle. Si nous parvenons à déstabiliser les blocs d’équipe comme on a eu à le faire sur certaines séquences, nous pouvons scorer. Nos joueurs en ont les moyens.

L’ANIMATION

«Dans l’animation, l’entrée de Dame Ndoye a perturbé le bloc défensif de l’Ouganda. Dame a remplacé un attaquant de point (Mame Biram Diouf), mais a joué comme milieu relayeur, entre les deux milieux (Gana Guèye-Mohamed Diamé) et Moussa Sow (en pointe). C’est pourquoi il a reçu beaucoup de ballons pour faire l’avant dernière passe. Si nous jouons avec un 4-4-2, il faudrait que l’un des deux milieux de terrain puisse jouer le rôle de relayeur. Entre Mohamed Diamé et Idrissa Gana Guèye, il faut que l’un se transforme en meneur quand nous avançons dans le jeu. Ce sont deux milieux contrôleurs. Il faut que dans leurs positionnements, l’un participe à l’attaque et l’autre reste pour jouer l’essuie-glace et certainement jouer la défense en cas de perte de ballon.»

LES BARRAGES

«Nous allons vers des joutes plus importantes, contre les meilleures équipes du continent. Ce ne sera plus des adversaires où il y aura une multitude d’occasions. Elles vont se raréfier. Donc, il faut les marquer et avoir une organisation professionnelle. Aucun détail (logistique, primes, etc.) ne doit être négligé. Il faut une organisation performante pour aborder le dernier tour avec la quiétude psychologique qu’il faut. Faire partie des 10 meilleures équipes africaines devant jouer les barrages pour le Mondial crédibilise notre football. C’est déjà une performance d’étape.

BILAN D’ÉTAPE

La construction d’une équipe se fait à travers une planification stratégique indexée dans le moyen terme ou le long terme. Maintenant, on n’attendra pas le long terme pour juger l’entraîneur. Après le match nul (1-1) contre l’Angola à l’aller en Guinée Conakry, les gens avaient rué dans les brancards pour dire que certains joueurs ont manqué d’engagement et de patriotisme. Ce n’était pas mon point de vue. Certains joueurs n’avaient pas la pleine mesure de la différence entre les matchs de club en Europe et les compétitions en Afrique. Ils n’étaient pas bien préparés à une nécessaire remise en cause pour être en parfaite adéquation avec le niveau d’exigence des compétitions africaines. Certains joueurs croyaient que leur statut ou leur qualité intrinsèque suffisait. C’est après qu’ils se sont rendu compte que les compétitions africaines se jouent avec une autre logique, de fierté nationale. Depuis deux à trois matchs, les joueurs sont en train de gober ce manquement. L’entraîneur a imprimé sa façon de voir pour que les joueurs s’impliquent. Du point de vue mental et état d’esprit, il y a une bonne avancée. Et c’est cela qui va impacter sur la bonne organisation et l’animation. On a vu des joueurs très impliqués dans le placement, le replacement, l’engagement, c’est très important.

©GFM

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