La Côte d’Ivoire s’est fait peur. Les finalistes malheureux de 2012 ont manqué l’occasion de marquer les esprits après leur Coupe du monde ratée et un parcours en demi-teinte lors des éliminatoires. Depuis 2006, les Eléphants sont annoncés, chaque CAN, comme les favoris, au vu de la pléiade de stars qui garnit son effectif. Néanmoins, les Ivoiriens ont failli se faire surprendre par le petit poucet du groupe, la Guinée. Le Syli National pourtant privé de Seydouba Soumah, deuxième meilleur buteur des éliminatoires, suspendu pour cumul de cartons, et du capitaine Kamil Zayatte, blessé, a crânement joué sa chance. Hervé Renard, vainqueur de la CAN en 2012 avec la Zambie, a aligné une équipe en 4-3-3. Michel Dussuyer, quant à lui, a joué en 4-4-2. L’objectif du sélectionneur guinéen est clair: densifier son milieu de terrain, afin d’empêcher Yaya Touré, avec sa vista, de mettre sur orbite le trio d’attaque de feu (Gervinho, Bony et Kalou).
Yattara douche les Ivoiriens
Les Guinéens ont été très disciplinés tactiquement, ne laissant pas beaucoup d’espaces aux Ivoiriens. Les Eléphants, quant à eux, gênés par le bloc du Syli National, n’ont pas réussi à emballer le match. D’ailleurs la première occasion du match est intervenue après le quart d’heure de jeu, avec cette frappe de Gervinho, dans les six mètres, repoussée par Yattara sur la barre transversale. Les Ivoiriens continuent d’accentuer la pression et d’essayer de bouger l’entrejeu guinéen trop bas. Après un échange entre Gervinho et Touré dans la surface de réparation, le Romain frappe mais le portier guinéen réalise encore la parade parfaite (30). Les joueurs guinéens, qui ont tenté de surveiller Gervinho comme le lait sur le feu, ont souffert. L’ancien Lillois a fait parler sa vitesse. Sur le côté gauche, le joueur de la Roma repique dans l’axe et déclenche une frappe soudaine. Yattara, bien sur ses appuis, bloque le cuir. Malgré cette pression intense, la Guinée, qui ne joue que sur les côtés, pour empêcher les latéraux ivoiriens d’apporter le surnombre en attaque, parvient tout de même à surprendre la Côte d’Ivoire. Sur un ballon mal renvoyé par Aurier (la main), Yattara, le joueur lyonnais, à l’affût, dans les six mètres, décoche une puissante frappe qui se loge sous la barre de Gbohouo (0-1, 36e).
Une équipe ivoirienne avec de la ressource
Lors de la première mi-temps, malgré les nombreuses occasions ivoiriennes, la possession a été guinéenne (55% contre 45). Dans la seconde, la Côte d’Ivoire, révoltée, a mis sa griffe sur le ballon. Les Guinéens commettant beaucoup de fautes et ne jouant que sur les côtés reculent dangereusement. Servi plein axe, Bony contrôle et enchaine d’une belle frappe du pied droit. Yattara repousse le ballon en corner. Au moment où les Eléphants entrent bien dans le match, Gervinho se voit exclure, pour avoir frappé au visage Naby Keïta (58e). Les partenaires de Constant vont profiter d’un court instant de cette supériorité numérique. Son équipe n’est pas loin de faire le break. Traoré, l’attaquant guinéen, près de l’angle droit de la surface ivoirienne, repique dans l’axe et enroule du gauche. Le cuir échoue sur la barre (61e). Sentant son équipe faiblir, Hervé Renard opère à deux changements : Kalou et Dié cèdent leur place à Doumbia et Tiéné. Un changement qui s’avère payant. Les Ivoiriens cessent de tirer de loin depuis l’extérieur de la surface et jouent plus dans l’axe depuis l’exclusion de Gervinho. Les Guinéens, visiblement épuisés à cause de l’humidité et de la chaleur de Malabo, sont asphyxiés. Les vainqueurs de la CAN 92 se ruent à l’attaque, en dépit de leur infériorité numérique. Leurs efforts sont rapidement récompensés. Servi en cloche à l’entrée de la surface, Bony contrôle et sert Doumbia. L’attaquant ivoirien contrôle et enchaîne d’une frappe croisée. Le ballon finit au fond des filets (1-1, 72e). La Guinée tente dans les derniers instants d’arracher la victoire. En vain.
La Côte d’Ivoire revient de loin mais pourrait avoir quelques soucis à cause du rouge reçu par Gervinho.