Forfait pour les deux derniers matchs des Lions à cause d’une opération, Cheikhou Kouyaté, en vacances au Sénégal, a suivi ses coéquipiers sur le petit écran. Le défenseur des Lions adresse une note de satisfaction à ses coéquipiers.
Cheikhou, qu’est-ce que ça vous fait de suivre vos coéquipiers à la télé ?
C’était vraiment stressant. J’avais des frissons. J’avais même des maux de ventre. J’ai suivi le match sur le plateau de la Tfm où j’étais invité. Ce n’était vraiment pas facile. Je préfère toujours être sur le terrain qu’en dehors. J’étais sous pression.
Vous étiez sous pression parce que vous doutiez de vos coéquipiers ?
Non, du tout. La pression fait partie de moi. C’est ma nature. Quand je ne joue pas, il y a la pression qui monte. Quand mon équipe joue, il faut que je sois sur le terrain pour que je me sente à l’aise. Quand je suis dans l’équipe, j’apporte ce que j’ai, mon envie de gagner, la grinta. Ce soir, les joueurs ont fait la différence.
Comment avez-vous trouvé vos partenaires ce soir ?
C’était un bon match. Il faut être fier d’eux. Je le suis en premier. Ce soir, ils étaient des guerriers. Ce soir, on n’a pas vu des Lions de la «véranda» comme on dit, mais de vrais Lions de la Téranga. Les joueurs sont allés au four et au moulin. Je suis vraiment fier d’eux parce qu’ils ont gagné avec la manière.
Avez-vous parlé à vos coéquipiers avant le match et dans quel état d’esprit ils étaient ?
J’ai seulement eu Idrissa Gana Guèye. Il est devenu un ami, un frère. Je l’ai eu il y a deux jours. Nous avons parlé des problèmes qui secouent la Tanière et du match. Je lui ai dit qu’il fallait impérativement gagner ce match. Il voulait savoir comment le peuple sénégalais a réagi après le match contre l’Angola. Je lui avais dit que tout le pays était fier d’eux.
Est-ce que vous lui avez dit que le peuple avait mal pris leur boycott de l’entraînement de mercredi passé ?
Je lui ai dit comment les gens l’avaient pris ici. Mais il m’a aussi expliqué les raisons. Il faut être là-bas pour savoir ce qui s’est réellement passé. Je ne peux pas vous dire ce qu’il m’a dit, mais je suis derrière eux. Les gens parlent, mais personne ne sait ce qui s’est réellement passé. Il n’y a pas eu de boycott. C’est seulement une discussion qui s’est tenue avant l’entraînement et qui a tiré en longueur. Ensuite, l’heure de l’entraînement était passée et ils n’ont pas pu s’entraîner. Je ne peux pas vous donner les détails parce que je n’étais pas là-bas. Le problème est plus profond que ce que les gens ont dit.
Est-ce que ce mouvement d’humeur ne pouvait pas impacter négativement sur le match d’aujourd’hui (hier) ?
Ça peut être positif ou négatif pour un groupe. Mais heureusement, cette affaire a boosté les gars. On a vu une équipe qui avait la rage. Ils se sont donnés sur le terrain comme si rien ne s’était passé auparavant.
Entre le match contre l’Angola et celui d’aujourd’hui (hier) qu’est-ce qui a changé, à votre avis ?
Il faut tirer le chapeau à Stéphane Badji qui est venu au dernier moment et qui s’est battu pour être titulaire. Il a montré à l’entraîneur que le coach n’a pas tort de lui faire confiance. Il faut vraiment le féliciter. Chapeau aussi à Kara Mbodj. Il a été super. Lui et Lamine Sané ont vraiment fait un excellent match. La défense était vraiment là.
Qui a été l’homme du match, à votre avis ?
Stéphane Badji m’a vraiment surpris. C’était vraiment la surprise du chef. Il a agréablement surpris tout le monde.
Comment aborder le match retour contre l’Ouganda (2e à un point) qui va être une finale ?
Psychologiquement, on doit être bien. C’est un match piège qui sera très difficile. Nous aurons en face une équipe qui jouera sans pression parce qu’ils n’ont rien à perdre. Il ne faudrait pas mettre une pression de plus sur nous. Si on fait le même match que contre le Liberia, on va s’en sortir. Il faut venir avec le même état d’esprit. Être des guerriers qui se battent jusqu’à la fin.
Et surtout éviter de se faire rattraper à la marque, comme souvent quand vous menez ?
Ça, c’est un problème de concentration. Contre le Liberia, on a vu une Equipe du Sénégal qui, du début à la fin, était présente. Bouna Coundoul, qui a sauvé les meubles à plusieurs reprises, a été énorme jusqu’à la fin.
Vous aviez déclaré forfait pour les deux derniers matchs pour des raisons de santé. Pouvez-vous nous donner les détails ?
J’avais une appendicite. C’est dans le ventre. Je l’ai eu le lendemain de notre match de championnat de Belgique. Je me suis fait opérer en urgence. J’avais 4 à 6 semaines pour récupérer, mais ce n’est pas méchant. Maintenant, je suis apte à reprendre les entraînements. D’ici quelques semaines, je vais être au top. Là, je suis déjà en vacances. Je passe la quasi-totalité de mon temps en famille et avec mes amis. J’ai repris les entraînements pour me préparer en conséquence. Je m’entraîne tous les matins pour maintenir la forme. Je préfère parfois aller à la plage, jouer des matchs de gala avec des amis.
Nous sommes en plein mercato. Comptez-vous changer d’air après avoir remporté le championnat belge avec Anderlecht ?
C’est une question qui revient sans cesse, mais pour l’instant, je suis un joueur d’Anderlecht. J’ai des propositions venant des pays de l’Est, notamment le Zénith Saint-Pétersbourg (Russie) et le Dynamo de Kiev (Ukraine). Mon souhait est de jouer en Angleterre, mais il y a des problèmes d’administration qui se posent pour le moment (pour disputer la Premier League, il y a un nombre de sélections requis avant de disposer du permis de travail ou avoir une nationalité d’un pays européen, Ndlr). J’attends de voir si cela va se régler. Il me faut mon passeport belge que j’attends depuis quelques mois. On va voir, d’ici la fin dumercato. Si j’avais mon passeport, le choix serait déjà fait. Les équipes qui étaient derrière moi, il y a quelques mois, ne peuvent pas venir pour le moment parce qu’il y a des problèmes d’administration. Pour le moment, je ne peux pas partir en Angleterre. Je ne suis qu’à 10 matchs en sélection nationale parce que les matchs des JO ne sont pas comptabilisés. Pour le moment, il y a du concret avec Zénith et Dynamo de Kiev. Ces clubs ont fait leurs offres. À Anderlecht, les dirigeants ont donné leur accord pour que je parte. Il y a quelques jours, j’ai reçu un appel téléphonique pour me demander d’aller visiter. J’ai dit non. J’attends d’avoir mon passeport belge pour me décider.»
iGFM