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Pour certains, le match est déjà plié depuis Abidjan avec cette défaite des «Lions» (3-1), il y a deux semaines. Pour d’autres, le but de Papiss Cissé inscrit dans les arrêts de jeu devrait être exploité au match retour. Le cas échéant, le Sénégal devra marquer deux buts et ne pas en prendre. Seulement, il faudra au staff technique de régler des préalables au nombre minimum de cinq pour espérer relever le défi.

1 – LA PREPARATION 

Eviter les erreurs du passé 

Ce n’est pas la première fois qu’un scénario pareil se présente entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Il y a un an, les «Lions» avaient besoin de deux buts pour rattraper leur retard du match aller (4-2), lors des qualifications pour la Can-2013. Echec total. Pour d’aucuns, les conditions de préparation en avaient balisé le chemin. On connaît donc les sens interdits à éviter.
De ce match, les autorités, enivrés par les parfums de récupération politique d’une victoire, avaient fait du match retour une affaire d’Etat. Les déclarations passionnées avaient fait monter la pression autour des préparatifs et créé une ferveur populaire que les ressentiments nés de la défaite avaient transformé en révolte après la défaite (2-0) à Léopold Senghor. Au finish, le Sénégal perd par pénalité et Léopold Senghor suspendu.
Un an après, le même scénario se présente, mais avec un match qui devra se jouer hors à Casablanca. Instruit par les échecs de l’année dernière et par son expérience d’international des années 1960, Demba Thioye, rappelle que le Sénégal a eu à se sortir de pareilles circonstances. Notamment quand il s’est agi de valider le ticket de qualification pour la Can-69, à Asmara, avec ce Sénégal-Guinée qui est resté dans la légende.
Battus à Conakry par 3-0, les «Lions» avaient un énorme gap à combler pour prendre part à la Can en Ethiopie. Demba Diop sera ainsi le cadre d’un des plus gros exploits de l’histoire du football sénégalais, avec une victoire par 4-1 (le but inscrit à l’extérieur n’était pas encore un critère de départage).

La motivation 


L’ancien ailier de l’équipe nationale des années 1968 se souvient : «C’est le même scénario qu’on avait vécu. On avait perdu en Guinée et feu Cheikhou Touré, alors président de la Guinée, avait fait des déclarations qui nous avaient fait mal. On y a tous trouvé une grosse source de motivation pour renverser la tendance. Au retour, on a fait le nécessaire.»
C’est dans le même registre que Demba Thioye verse la déclaration de l’ex-président de la fédération ivoirienne, Jacques Anouma. Elle ne vaut pas celle d’un président Alassane Ouattara, mais pour Thioye il y a de quoi trouver une source de révolte dans son affirmation selon laquelle la qualification est acquise à 60%.
Une différence pèse cependant et handicape les «Lions». «On joue en terrain neutre. Sinon je reste convaincu qu’avec cette équipe, on aurait pu se qualifier à Dakar. C’est pourquoi je dis que le public devrait s’en vouloir de rater une telle occasion de régler des comptes et disputer un nouveau Mondial», confie Thioye.

La préparation psychologique


Beaucoup d’importance est donnée à la préparation mentale de ce match, pour une mise en condition psychologique positive des joueurs. Mais pour l’ancien international, il y a des moments où les discours n’ont pas besoin d’être longs. «Il faut simplement mettre les joueurs devant leurs responsabilités. Se sont eux qui peuvent régler le problème et personne d’autre. A notre époque, on était une bande de copains qui se voyaient et parlaient régulièrement. En plus d’avoir un groupe qui regorgeait de talentueux joueurs. Pratiquement, chacun pouvait régler le problème sur un terrain»

Le lieu de regroupement


Rassembler les «Lions» à Dakar pour mieux les armer, plutôt que de les isoler à Paris est une idée qui fait son chemin. Demba Thioye n’en fait pas une nécessité. «C’est vrai qu’il y a des techniciens qui défendent l’idée selon laquelle il faudra venir à Dakar et plonger l’équipe dans la chaleur humaine. Mais on peut réussir cela et perdre le match. C’est pourquoi, je préfère qu’on suive les directives du sélectionneur qui devra dire là où il souhaiterait préparer le match. Ceci permettra d’ailleurs de ne pas lui trouver une échappatoire, au cas où ça ne marcherait pas».

Valeur de l’adversaire


Auteur d’un des buts contre la Guinée, en 1967, Thioye pense que le Sénégal peut encore relever le défi. «La Côte d’Ivoire est une grande équipe, mais elle est prenable. Il suffit de regarder le match aller pour se rendre compte qu’elle n’a rien fourni qui justifiait cette victoire par 3-1. C’est aux «Lions» d’avoir un sursaut d’orgueil pour régler ce problème sur le terrain. J’insiste : seuls les joueurs peuvent régler le problème.»

 

(Demain : 2 – Un bon système)

 

Waasport

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