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Un socio, Jordi Cases, pour ne pas le nommer, du FC Barcelone a contraint le tout puissant président Sandro Rossell à la démission. En Espagne, le modèle de “démocratie” lié au système des socios permet aux supporters-actionnaires du club d’avoir un droit de regard sur leur fonctionnement parce qu’ils sont des acteurs à part entière.

Au Sénégal, à la place de supporters, nous avons des supportés. Une horde de mercenaires qui louent leurs services aux clubs les mieux offrants, battent tambours et trompettes sans conviction, aucune.
Rares sont les clubs qui disposent des supporters dignes de ce nom. Fini l’époque de la Jeanne d’Arc, du Jaraaf, de l’Us Gorée qui faisaient vibrer les cœurs des Dakarois. Aujourd’hui, c’est NiaryTally, l’As Pikine, les HLM, l’Us Ouakam, l’Olympique de Ngor, entre autres clubs des quartiers populaires ou de villages, qui faisaient jadis, office de pépinière, qui mènent la danse.
Le seul rescapé parmi les clubs dits «traditionnels», c’est le Casa Sports. L’équipe de Ziguinchor a su garder intact ses supporters «Allez Casa !» qui accompagnent les joueurs partout à travers le pays. Leur mission, comme tout supporter, est d’aider les joueurs à se transcender, à se surpasser pour remonter des situations quasi impossibles.
Ce qui fait le charme du football d’ailleurs, c’est la communion entre les joueurs et leurs supporters. Ce n’est pas pour rien que les matches à huis clos n’ont aucune saveur.
Seulement, quand les supporters se transforment en ennemi numéro 1 du jeu, il y a lieu de s’interroger sur leur utilité. Lors du match Jaraaf-Casa Sports (2-0, 7ème journée de la Ligue 1), des pseudo-supporters du Casa Sports, mécontents de l’arbitrage, ont déclenché une honteuse intifada contre Oumar Sylla de la CRA de Louga, le chassant comme un malpropre de la ligne de touche de la tribune découverte.
Les multiples interventions des joueurs, du staff technique n’y ont rien fait. Quant à la police, elle a fait preuve d’une grande intelligence en ne jetant aucune grenade lacrymogène. Elle s’est contentée de veiller sur la sécurité des hommes en noir pour le reste du temps réglementaire (20 minutes). Ce qui a évité des scènes de violences dans les gradins et dans les rues. Chapeau !
Ce qui est dommage pour cette excellente équipe du Casa Sports, c’est quelle semble prise en otage par de pseudo-supporters qui excluent de leur vocabulaire des termes comme fair-play, sportivité, défaite, match nul.
L’injure à la bouche, ils sortent des insanités qui n’honorent guère ce club, ni le talent des joueurs qui le composent. Tout y passe. Même des menaces sur l’intégrité territoriale. Nous vous épargnons le reste.
Si seulement ce fait était inédit. Or, ils sont coutumiers des faits, ces pseudo-supporters, en passe de devenir l’ennemi juré du football sénégalais, si des mesures idoines ne sont pas prises.
2009, l’année d’expérimentation du football professionnel. Des supporters du Casa Sports (encore eux) avaient empêché la tenue de la finale de la coupe de la Ligue face à l’As Douane à cause d’un match programmé au stade Alassane Djigo de Pikine. Inédit alors dans les annales du football mondial. Et comme d’habitude, ils avaient menacé d’arrêter de jouer au Sénégal, pour la Gambie ou la Guinée-Bissau. De tels chantages sont fréquents à chaque fois que le club est mal en point, comme c’est le cas en ce début de saison très difficile pour le Casa Sports qui vient d’enregistrer trois défaites, trois matches nuls et une seule victoire.
Le comble, c’est qu’Ibrahima Diarra (coach), au lieu de reconnaitre son incapacité à mener à bon port le club fanion de Ziguinchor en rendant le tablier, flingue lui aussi le corps arbitral qui, selon lui, serait à l’origine de tous les déboires de son équipe. Son staff itou, accusant arbitres, dirigeants de la Ligue professionnelle et journalistes, de «corrompus».

Pourtant le Casa Sports reste le club le plus titré depuis l’avènement du football professionnel au Sénégal. Une coupe de la Ligue en 2010, une coupe du Sénégal en 2011 (la deuxième après celle remportée en 1979), un titre de champion du Sénégal en 2012. Sans occulter les finales manquées.

Deux titres de meilleurs joueurs locaux décernés par l’ANPS issus du club (Stéphane Badji et Alpha Oumar Sow). Aucune équipe n’a fait mieux. Si ce ne sont ses pseudo-supporters, qui font pire !

 

Sudonline

 

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