En Ligue 1, la course au titre offre le suspense de bout en bout. Cette saison, à la phase aller, Port, Jarafaf et Pikine se sont succédé au fauteuil le temps d’une journée. Et encore au peloton de tête, on se tient de très près comme une religion depuis quelques saisons
De mémoire d’Alassane Dia, «depuis 2005, le championnat du Sénégal n’a pas connu un vainqueur qui a creusé la distance sur la meute de poursuivants, comme on le voit présentement en France ou en Allemagne. Il n’y a que le Port qui a une fois distancé son dauphin de 10 points. Depuis lors, on n’a plus revue ce scénario.» Lors de la précédente saison, il a fallu attendre la toute dernière journée pour s’assurer que Diambars est enfin champion du Sénégal. L’académie qui a pris la main à mi-parcours a su la garder jusqu’au bout.
Cette saison, la course à la tête du championnat est encore très serrée à la 14e journée (1erPikine 25 pts, 2e Jaraaf 24 pts, 3e Uso 23 pts, 4e Port 21 pts, 5e Touré Kunda 20 pts). A 12 journée de la fin du championnat, il est interdit de pronostiquer, même si Alassane Dia (coach de l’As Pikine) qui a chipé la première place au Jaraaf le week-end passé trouve que «ça se tient souvent à rien. Celui qui se positionne en tête après la phase aller a la chance de maintenir son fauteuil le plus longtemps possible». Malheureusement, le Jaraaf, leader après le premier tour (13 journées), n’a pas su conserver sa place. «A ce rythme, les 5 premiers ne vont pas se distancer jusqu’à 3 journées de la fin. Je peux parier que le suspense va prévaloir jusqu’à la dernière journée. Même Yeggo qui occupe la dernière place n’est pas totalement condamné à la relégation», promet Sidatt Sarr, entraîneur de l’Olympique de Ngor.
La patte des techniciens expérimentés
Quelle est la place des techniciens dans cette bataille à la tête du championnat ? Pour Alassane Dia, «on ne peut pas dire que toutes les équipes se valent. Mais si on regarde les bancs des équipes, on comprend mieux le bon niveau. Il n’y a que de bons entraîneurs à Pikine (Alassane Dia), au Jaraaf (Abdoulaye Sarr), à la Linguère (Boucounta Cissé), à Diambars (Boubacar Gadiaga), pour ne citer que ceux là.» Pour Sidatt Sarr, «il est motivant de fréquenter ces grands entraîneurs qui ont un certain vécu». Malick Daff, lui, place le débat dans le nivellement des valeurs. Entraîneur du Port de Dakar, qui a occupé la première place jusqu’à la 8e journée, avant de dégringoler pour se retrouver 4e à la 14e journée, il argumente : «Le championnat sénégalais se joue jusqu’à la dernière journée. Les équipes se valent. Même entre la Ligue 1 et la Ligue 2, le niveau est serré. Il suffit de faire le constat lors des matchs de Coupe.»
L’As Pikine ne compte pas lâcher le fauteuil
Pikine était à un doigt du titre la saison passée. La pression de bien terminer le championnat et devenir champion était très lourde et l’équipe est passée à côté, à deux journées de la fin, et s’est retrouvé troisième. Alassane Dia et ses poulains ont appris la leçon. «Il faut gagner le plus de matches possible pour garder la distance. Nous avons tiré les enseignements de la saison passée. Cette saison, par deux fois Pikine a occupé le fauteuil, le temps d’une journée. On espère y rester le plus longtemps possible», promet Alassane Dia.
Port ne dit pas son dernier mot
D’un démarrage parfait, le Port est passé à un passage à vide en quelques journées et éjecté de son fauteuil. La dégringolade commence à la 9e journée, suite à la défaite (1-0) devant Ngor. Le mal s’accentue les 12e et 13e journées avec deux défaites consécutives (3-1) devant le Jaraaf et (4-2) face au Duc. Cette période sombre du Port a coïncidé avec la suspension de son entraîneur. A son retour, il a remis l’équipe sur les rails (0-0) devant Touré Kunda. L’équipe a retrouvé sa qualité de jeu et sa combativité. «C’est un travail mental que j’ai fait. Il y a eu une bonne révolte, même si on n’a pas gagné. Le comportement des joueurs était louable. On a juste manqué de lucidité devant les buts. On a repris confiance pour les prochains matches. On est toujours de la course pour le titre», parole de Malick Daff.
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