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Il a certes arraché un match nul héroïque (2-2) face à la Colombie, samedi dernier, mais Aliou Cissé est très remonté contre la FSF. En partance pour l’Argentine, la sélection A’ aurait poireauté à l’aéroport de Madrid pendant près de 20 heures. Entretien

Coach, comment s’est passé votre voyage ?

On a fait un voyage difficile, plus que calamiteux au niveau de l’organisation. Que ce soit l’agence de voyage, le match-maker, et même la Fédération sénégalaise de football, aucune de ces entités n’a été à la hauteur. On est arrivé le mardi à 6 heures et on a attendu jusqu’au jeudi à 1 heure du matin, soit une escale de 20 heures à Madrid. Les garçons ont incroyablement attendu à l’aéroport couchés par terre.

Le match Colombie / Sénégal s’est alors joué dans un contexte particulier ?

Les garçons ont fait montre de professionnalisme en acceptant de sacrifier une partie de leurs vacances pour défendre les couleurs sénégalaises dans des conditions difficiles. Et malgré tout, on a réussi un match correct dans des conditions difficiles.

Les joueurs ont sacrifié une partie de leurs vacances pour répondre à la sélection…

Il faut remercier les garçons qui évoluent aussi sur le plan local. Ils ont abandonné leur club pendant dix jours pour être au service de l’équipe nationale. En même temps, je remercie Diambars, le Casa Sports et l’AS Pikine. Là où d’autres clubs ont refusé de libérer leurs joueurs, eux ont mis au-devant l’aspect patriotique. Je tenais à le dire. Et je pense que cette collaboration est franche.

Quel a été votre discours après avoir concédé deux buts en première période ?

Il n’y avait pas de discours particulier. On voulait y aller et on avait une envie folle. On n’a pas eu peur d’y aller même si on savait ce qui nous y attendait. On sait que la Colombie fait partie des cinq meilleurs pays du monde au classement FIFA. Rencontrer cette équipe c’était comme jouer contre la France, la Belgique ou l’Espagne. On savait où est-ce qu’on allait. Que ce soit les garçons et le staff, on s’est dit que ce genre de match n’arrive pas tout le temps et il faut en profiter pour se régaler au mieux.

Le nom de l’adversaire a sans doute poussé vos joueurs à se transcender ?

J’ai senti une certaine excitation chez les garçons. Ils avaient envie d’aller découvrir quelque chose. Et en dépit des conditions assez précaires, ils ont arraché le nul. Et c’est encourageant pour la suite.

Les conditions précaires dont vous parlez n’auraient-elles pas pu influer négativement sur la performance de l’équipe ?

Au départ, je savais qu’il y avait de la nervosité dans les vestiaires et même durant la semaine de préparation. On nous a tellement parlé de la Colombie que les garçons avaient effectivement une petite pression. Cela ne m’a pas étonné. Je m’y attendais. Et malgré les deux buts encaissés, je pense que l’entame de match a été bonne. On a certes pris deux buts, mais on pouvait valablement les éviter. Par la suite, dans les vestiaires, c’était important de les rassurer et de leur demander de se calmer.

Comment êtes-vous parvenu à contrer l’adversaire en seconde période ?

On a changé de tactique en seconde période en passant d’un attaquant à deux. On a ajouté un attaquant pour les contrer. Cela nous a réussi du moment où, dès l’entame, nous avons réduit l’écart. Après, on a égalisé par un super but. Ce qui nous a permis de nous remettre dans  le bon sens. Cependant, le carton rouge que nous avons pris nous a un peu désorganisés. Sinon on allait assister à une fin de partie beaucoup plus palpitante.

N’est-il pas prématuré de penser que ces Lions A’ sont dans l’antichambre de l’équipe A du Sénégal ?

En prenant ces joueurs-là, je savais pertinemment que la majeure partie était aux portes de l’équipe A. Aujourd’hui, on ne peut pas parler de l’équipe A sans parler de ces garçons qui étaient en Colombie. Ils en font partie et ils l’ont démontré au cours d’un match international d’un très haut niveau. Aujourd’hui, on doit prêter attention à ces garçons qui postulent. Ce qui est important dans le groupe et je pense qu’Alain Giresse le sait mieux que quiconque, c’est la concurrence. Ils peuvent frapper à la porte de l’équipe nationale.

Stades

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