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Blessé et indisponible quatre semaines, Diafra Sakho est venu se refaire au Sénégal. Loin des feux des projecteurs qui illuminent les pelouses anglaises, l’attaquant international sénégalais éclaire les œuvres humanitaires de son mentor, Mady Touré, président de Génération Foot, le centre qui l’a révélé, qui a gracieusement rénové et équipé le centre de santé du village de Deni Biram Ndao (communauté rurale de Bambylor) à hauteur de 30 millions de FCfa. Occasion pour L’Observateur de revenir, avec le joueur de West Ham, sur toutes les questions qui ont escorté son quotidien, avant, pendant et après la Can 2015.

Diafra, samedi vous avez visité le centre de santé de Deni Biram Ndao rénové et équipé par Mady Touré à plus de 30 millions de FCfa. Comment appréciez-vous ce geste ?

C’est un devoir pour moi d’être ici. Une occasion aussi de visiter le travail effectué par Mady pour la rénovation et l’équipement du centre de Santé de Deni Biram Ndao. C’est une fierté de constater les efforts fournis ces deux dernières années par Génération Foot. Ma présence témoigne de ma reconnaissance, c’est aussi une façon d’encourager des initiatives de ce genre.

Revenir là où tout a commencé vous permet-il de mieux mesurer le parcours effectué jusqu’ici ?

Oui ! Le début n’était pas facile, mais le président (Mady Touré) ne nous a jamais lâchés. Même à Metz, il était à nos côtés pour nous pousser à aller plus haut. Ce que Mady a réalisé à Génération Foot nous rend fiers, Sadio (Mané, Southampton), Fallou (Diagne, Rennes) et moi. Ça incite même le club de West Ham à venir voir de plus près. C’est à nous de lui rendre la monnaie en étant de dignes ambassadeurs de Génération Foot, en incitant, par nos comportements, les autres à venir découvrir. Nous avons cette obligation d’être meilleurs sur le terrain pour amener Génération Foot plus loin. Si nous nous comportons comme des joueurs moyens, les gens diront que nous venons de GF. Nous n’avons pas ce droit.

Votre ambition a toujours été de dépasser Eto’o, Didier Drogba ou El Hadji Diouf…

Je suis toujours dans cette perspective. Il y a quelques mois, je ne connaissais Drogba que de nom. Aujourd’hui, c’est mon grand frère. On échange et on regarde des matches de basket ensemble. Eto’o, El Hadji Diouf, Drogba, tous les joueurs africains qui ont gagné quelque chose avec l’Equipe nationale ou des trophées individuels sont, pour moi, des exemples. Comme eux, je veux faire en sorte que les jeunes qui viendront après moi disent qu’ils veulent être comme Diafra. J’ai envie de laisser des traces en gagnant des titres ou en incarnant des valeurs, l’amour du maillot, par exemple. Si aujourd’hui Didier Drogba m’apprécie, c’est parce qu’il pense qu’on a le même état d’esprit.

Le fait de signer en Angleterre flanqué de Thierno Seydi, le même agent que Didier et de porter le numéro 15, celui qu’il a eu à ses débuts à Chelsea, est-il un signe du destin pour vous ?

Je vais vous faire une révélation. Quand j’ai signé à West Ham, il y avait sur la table plusieurs numéros disponibles. Mais en venant là-bas, j’avais en tête le 11, celui que j’avais à Metz. Malheureusement, il n’était pas disponible et il fallait choisir entre 15, 22, 23 etc. Il y avait 11 numéros à prendre. Du coup, j’ai pensé au 15. Mais je ne prends jamais seul les décisions. J’ai appelé ma mère pour lui dire qu’il me faut choisir un numéro parmi une dizaine. Elle m’a rappelé 5 minutes après pour me demander de prendre le numéro 15. Fort heureusement, c’est celui que j’avais en tête parce que mon idole, Didier Drogba, l’avait à ses débuts en Angleterre.

Plus qu’un simple choix de numéro, cela prouve la place importante qu’occupe votre mère dans votre vie ?

Si maman n’était pas là, j’allais, peut-être, arrêter de jouer au foot. Je joue pour elle, pour lui faire plaisir, lui donner ce qu’elle n’a pas pu avoir.

«Sam Allardyce ne voulait pas de moi»

Vous avez failli ne pas jouer à West Ham. Après la visite médicale, vous êtes retourné à Metz…

C’est une longue histoire. Je me suis pris la tête avec Mady à cause de ça. Quand je suis revenu en France, j’ai dit à Mady que je ne retournais plus à West Ham. J’y ai fait la visite médicale la plus longue de l’histoire du football. Quand ils m’ont piqué pour la prise de sang, le sang ne coulait pas. Pendant deux heures, ils m’ont fait boire de l’eau et demandé de ne pas me stresser. Après, je suis retourné à Metz parce que les deux clubs n’étaient pas d’accord : West Ham voulait un prêt, Metz un transfert définitif. Ma fierté ne me permettait pas de me faire balader et j’avais décidé de rester à Metz et de ne plus retourner à West Ham. C’est pourquoi, quand ils m’ont rappelé le lendemain, j’ai dit à Mady et Thierno que je n’y allais plus. Par la suite, j’ai eu une réunion avec Mady. Une rencontre entre père et fils. Il m’a convaincu et je suis revenu sur ma décision.

Le fait d’être traité comme un petit joueur vous a-t-il rendu revanchard quand vous êtes revenu à West Ham ?

Les supporteurs de West Ham ne me connaissaient pas et se posaient des questions sur la pertinence d’aller acheter un joueur de Ligue 2. Tout comme eux, le coach (Sam Allardyce) ne voulait pas de moi. Il voulait un autre joueur, plus confirmé, le numéro 10 de Sunderland (Connor Wickham, ndlr). Quand je suis venu faire les tests physiques, j’ai battu tous les records du club. Le préparateur physique leur a dit : «Il faut le prendre, il est bon.» Quand j’ai signé, j’ai dit au coach : «Ton meilleur buteur a mis combien de but. Il m’a dit : 10 en un an.» Je lui dis : «Moi, si je joue, je t’en mets douze.» Cela l’a fait sourire parce qu’il ne m’avait pas cru. Aujourd’hui, j’ai réussi ce pari en inscrivant 12 buts, toutes compétitions confondues. J’en suis fier. Cela m’a fait grandir. J’avais un choix à faire : être un petit joueur ou donner aux gens l’envie de venir regarder West Ham. J’ai opté pour le second.

Etes-vous de ces joueurs qui aiment évoluer dans la contestation ?

Oui ! C’était pareil quand j’étais en formation. Quand on perdait, le coach m’appelait pour me dire : «Tu es nul.» En retour, je refusais de lui serrer la main quand je marquais. C’est peut-être un défaut, mais ça me fait grandir. Je veux qu’on me respecte. L’autre chose qui me rend fort, c’est ma mère. Je veux qu’elle soit bien. Je sais ce qu’elle a vécu. Avant, elle n’avait pas de maison, je m’étais fait le pari de lui en offrir une. Cette envie de lui donner un peu plus me motive davantage. Quand je devais partir de Metz, on m’a dit qu’il faut jouer en Ligue 1, il ne faut pas brûler les étapes parce qu’aucun joueur de Ligue 2 n’est allé réussir en Angleterre. Je leur ai dit : il faut un début à tout. Pour cela, il faut qu’un joueur de Ligue 2 saute les étapes pour aller réussir en Angleterre. Je voulais que cette personne soit moi, je voulais être dans l’histoire. Arrivé à West Ham aussi, je me suis rendu compte que je pouvais battre le record de buts qui datait de 1981. Je l’ai fait. Tout cela me rend fier, me donne l’envie d’aller encore plus loin. J’ai toujours eu l’envie de montrer que je suis bon, que je suis le meilleur. Mes débuts ont été durs, mais j’ai toujours cru en moi. Pourtant, cela ne veut pas dire que j’ai atteint les sommets, j’ai d’autres défis à relever. Mais je préfère être attendu que de faire profil bas.

Aujourd’hui, les regards ont forcément changé. Vous n’êtes plus le petit joueur indésirable à West Ham…

Le foot va vite. Ça peut monter vite, mais ça peut aussi prendre le chemin inverse. Youssou Ndour m’a dit un jour : «Diaf’, il faut toujours chercher à aller plus haut pour ne pas descendre.» C’est ce que j’essaie de faire.

Quand vous étiez en Ligue 2, on disait qu’il vous fallait confirmer dans un championnat majeur pour venir en sélection. Comment aviez-vous perçu ce débat ?

A l’époque, l’Equipe nationale n’était pas une obsession pour moi. Je ne me disais pas qu’il fallait y aller à tout prix. Mon credo était : travailler, gagner sur le terrain, amasser de l’argent. Marquer des buts, faire gagner mon club m’ouvrira forcément les portes de l’Equipe nationale. Je l’ai fait, on m’a appelé et je suis venu comme tout bon Sénégalais.

Mais vous avez haussé le ton, tapé du poing sur la table pour qu’on vous ouvre les portes de la sélection…

Alain Giresse est un bon mec, un bon coach. Mais si j’ai des choses à lui dire, je le fais. Cela ne veut pas dire que je ne le respecte pas. On peut se dire la vérité en gardant le respect qu’on a l’un pour l’autre. Je ne sais pas si c’est lui qui a dit qu’il ne prenait pas un joueur de Ligue 2 ou pas. Mais si l’on ne prend pas un joueur de Ligue 2 française, on ne doit pas prendre un joueur qui est dans un championnat qui n’a pas le niveau de la France. C’est une question de cohérence. Si elle n’est pas respectée, on a le droit de dire ce qu’on pense.

Il y a eu également la parenthèse de votre blessure au dos qui a précédé la Coupe d’Afrique 2015. Comment avez-vous vécu cette polémique ?

Je n’ai jamais eu l’occasion d’en parler ouvertement. Aujourd’hui, je vais vous expliquer ce qui s’est réellement passé. Je ne vais pas tourner autour du pot, je vais être clair et net. En novembre, je me suis blessé au dos ici au Sénégal, en sélection. Je suis rentré, en ayant payé moi-même le sur-classement pour le billet d’avion. Car en Equipe nationale, on paie des billets en classe éco et avec ma blessure au dos, j’étais contraint de prendre une place en business class. Pendant tout le mois de novembre, je me suis soigné. Personne ne m’a appelé pour savoir si j’allais mieux. Mon club avait décidé, sans que je ne sois au courant, de porter plainte contre la Fédération sénégalaise parce qu’ils (les dirigeants sénégalais, ndlr) ne se sont pas occupés de moi.

La fédération ne s’est pas occupée de vous pendant votre blessure en sélection ?

Ça ne veut pas dire qu’ils ne m’ont pas donné des comprimés, mais ils ne m’ont pas emmené faire des tests Irm et autres examens pour voir ce qu’il y avait avec mon dos. Ensuite, j’ai été sélectionné pour la Coupe d’Afrique. Personne ne m’a appelé pour me l’annoncer. Pas même le sélectionneur. Le club a reçu un fax, mais en général, on appelle les joueurs. D’ailleurs, il a appelé Cheikhou Kouyaté (qui joue au même club, West Ham, ndlr) mais moi non. Et c’est à Cheikhou qu’il (Alain Giresse, alors sélectionneur du Sénégal,ndlr) dit : «On a appelé Diafra, dis lui qu’on lui a envoyé son billet.» Le 1er janvier, je joue en championnat contre West Bromwich et je sors à la 70e minute sur blessure. Je prends mon téléphone et j’appelle Giresse. Je pouvais ne pas l’appeler parce que lui ne l’a jamais fait. J’aurais pu faire comme lui et demander à mon club d’envoyer un fax à la Fédération sénégalaise pour leur notifier ma blessure. Quand je l’ai appelé, il m’a dit qu’il a vu que j’étais sorti sur blessure. Je lui ai dit que je l’appelais pour ça et que je voulais qu’il repousse mon billet jusqu’au 5 janvier, le temps que je puisse faire des examens supplémentaires et que je le tenais au courant de l’évolution de la situation. Le 6 janvier, je me suis réveillé et j’ai vu qu’on m’a retiré de la liste des 23 joueurs pour me remplacer par un autre attaquant.

Comment avez-vous été informé ?

Personne ne m’a rien dit. Le coach n’a même pas osé m’appeler pour me dire que je ne suis plus sur la liste. Je l’ai su en visitant le site de Wiwsport. Jusqu’à ce jour, personne, ni du staff technique ni de la fédération, ne m’a appelé. Ils m’ont même sanctionné pour les 2 matches joués au Havre (contre le Ghana et Le Havre, matches amicaux avec Aliou Cissé, ndlr). Même cette sanction ne m’a pas été notifiée. Pourquoi ils ne m’ont jamais demandé mon avis ? La fédération et mon club étaient en conflit par rapport à moi, à la plainte et tout. Pourtant, je n’étais pas au courant de cette plainte, c’est le kiné de l’Equipe nationale qui m’a informé et j’avais même déclaré que je n’en voulais à personne pour ma blessure tout en refusant de m’associer à cette plainte, car je ne peux pas m’engager en justice contre ma Nation. J’aime le Sénégal comme tout le monde. Mais je ne vais pas prendre une décision à l’encontre de mon club en sachant que ma fédération ne va pas m’appuyer. Je le dis haut et fort. Je ne vais jamais prendre ce risque en sachant que je n’aurais pas le soutien de la fédération, parce que si je faisais un forcing pour partir, ces gens qui ne m’ont jamais appelé pour se soucier de mon état de santé n’allaient sûrement pas me défendre. Ils ont des familles à nourrir, moi aussi j’ai une famille à nourrir. Que chaque Sénégalais se mette à ma place. Même si j’ai déconné, et je l’accepte, eux également doivent assumer leur part.

Vous dites que vous avez déconné. En quoi estimez-vous avoir déconné ?

Peut-être parce que je n’ai pas fait de forcing après la décision du club. Mais j’aurais pu le faire si j’étais appuyé par mes dirigeants. Je ne peux pas entrer en conflit contre mon club dans ces conditions. Même quand le club leur a envoyé une invitation pour venir constater eux-mêmes l’état de ma santé, ils n’ont pas voulu venir. Pourtant, c’est prévu par le règlement de la Fifa, si le joueur ne peut pas se déplacer, le médecin de l’Equipe nationale peut aller constater la blessure du joueur sur place. Pourquoi ils n’ont pas voulu venir ? Je n’aime pas polémiquer et je respecte beaucoup les membres de la fédération, ce sont mes pères et mes oncles, c’est vrai. Je peux comprendre leur frustration. Quand on échoue et que tout le monde s’attend à ce qu’on laisse la place, le meilleur moyen de s’accrocher, c’est de chercher un coupable.

Et ce coupable, c’était vous ?

J’étais le coupable idéal. Je l’accepte. Mais je sais que si je vais au lit, je vais dormir profondément. Par contre, eux, ils vont avoir du mal à trouver le sommeil.

Mais ce fut quand même troublant de vous voir recommencer à jouer bien avant le délai d’indisponibilité qui était annoncé…

J’ai avec moi tous les documents concernant ma blessure. Les scanners effectués, les dates, les résultats… S’ils veulent, qu’ils amènent leurs spécialistes et je trouve un spécialiste et ils vont déterminer la nature de ma blessure et les risques que je courrais. Je l’avais déjà dit lors d’un entretien avec la TFM. Le médecin avait été clair. Il m’a dit que je ne pouvais pas voyager avant 6 semaines, mais la blessure pouvait se traiter entre 2 et 4 semaines. Après, je ne suis pas là pour lui apporter la contradiction. Ce n’est pas mon boulot. Je suis joueur de football, pas médecin. S’il a menti, ce n’est pas mon problème. Je respecte les règles. Et puis, du 1er au 27 janvier (date de la blessure et date de la reprise des entraînements pour lui, ndlr), ça fait quatre semaines. Le 27, je me suis entraîné 15 minutes et j’ai joué le lendemain alors que ce n’était même pas prévu. Sam Allardyce (l’entraîneur de West Ham) a fait sa liste et ils sont partis sans moi. Je le jure sur la tête de ma fille. Vers 14 heures, mon téléphone a sonné et le traducteur du club m’a annoncé que le président m’envoyait sur le champ sa limousine pour que j’aille rejoindre le groupe. Je pensais même que c’était juste pour regarder le match. J’ai voyagé la nuit, je suis allé à l’hôtel pour dormir et le lendemain, mes coéquipiers étaient surpris de me voir. Le coach m’a mis remplaçant en sortant un défenseur canadien du groupe. Il m’a informé qu’il allait me faire jouer une quinzaine de minutes en fonction du résultat. Je ne peux pas refuser en tant que salarié du club.

Après avoir frappé avec insistance la porte de l’Equipe nationale, au point de vous en prendre au sélectionneur de l’époque que vous accusiez de manquer de courage, ne craignez-vous pas, aujourd’hui, que le public doute de votre patriotisme ?

Honnêtement, la seule chose que je crains dans ma vie, c’est que ma mère ne se sente pas bien. En dehors de ça, tout le reste, je gère. C’est à ceux qui doutent de mon engagement qu’il faut demander comment est-ce possible que quelqu’un qui s’est battu pour venir en Equipe nationale peut ne plus être patriote ou ne plus vouloir répondre à une sélection, quatre semaines après. Le problème, c’est que nous, joueurs, ne sommes pas au Sénégal, alors que les journaux sont ici avec les gens de la fédération. Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent et nous n’aurons pas la possibilité de réagir. On peut faire croire aux gens ce qu’on veut, mais si on veut gagner quelque chose, il faut qu’on soit soudés. La question de savoir pourquoi tel joueur brille en club et non en sélection revient toujours, alors qu’on ne devait même pas avoir à se la poser. C’est trop facile de toujours vouloir tirer sur les joueurs. Ils disent que je ne suis pas patriote. Ok. Mais même après l’échec de la Can, ils ont tiré sur les patriotes. Pourquoi ? Au moins, qu’ils soutiennent les patriotes qui sont partis à la Can.

Le nouveau sélectionneur, Aliou Cissé, vous a rendu visite lors de sa tournée en Europe, après ses deux premiers matches amicaux auxquels vous n’avez pas été conviés. Que vous a-t-il dit ?

J’ai rencontré Aliou Cissé dernièrement. Il est venu me voir samedi dernier. C’est un bon exemple pour nous. Je lui ai dit que j’étais content qu’il soit venu me voir et me permettre de passer un moment intime avec lui, pour discuter de l’avenir de notre Equipe nationale. Ça nous a permis d’oublier tout ce qui s’est passé. C’était la première fois qu’un sélectionneur se déplace pour discuter avec moi. Il m’a assuré que le jour où je serai sélectionnable, il m’appellera. A partir de ce moment, tout est clair. C’est un homme que je respecte parce qu’il est sincère. J’aime les gens qui parlent face-à-face et qui disent ce qu’ils pensent. S’il y a encore deux ou trois comme lui dans l’environnement de l’Equipe nationale, on va gagner la Can. Ça, c’est moi qui vous le dis.

Peut-on dire que c’est votre impatience qui vous a joué des tours en Equipe nationale ?

J’ai connu une situation plus dure encore. A Metz, j’ai souffert 5 ans avant d’être bon. 5 ans, c’est long pour un joueur de foot. Tu en arrives même à douter. Chaque chose en son temps. Je préfère venir dans 5 ans pour être bien, que d’être là aujourd’hui et ne pas être bon. Si je viens en Equipe nationale, il faut que je sois prêt.

Etes-vous conscient qu’en ce moment, la concurrence part avec une longueur de retard sur vous ?

En Equipe nationale, il n’y a pas de concurrence. Je ne viens pas en me disant que je dois jouer. Partout où je suis allé, je dis toujours que je sais que je finirai par être titulaire. C’est mon travail qui fera que je sois bon ou pas. C’est Aliou Cissé qui va décider. Si je suis bon et que je mérite de jouer, qu’il me fasse jouer. Si je ne le suis pas, il me mettra sur le banc sans souci. Je préfère jouer 5 minutes par match et marquer à chaque fois que de jouer chaque fois 90 minutes pour ne pas donner satisfaction. Aliou Cissé est aujourd’hui bien placé pour mettre qui il veut sur le terrain. Je suis conscient qu’en Equipe nationale, on ne met pas toujours les meilleurs, car il y a d’autres paramètres qui entrent en jeu, à savoir la forme, la complémentarité avec d’autres, le style de jeu, la motivation, etc.

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