Jeune attaquant du Al Dahfra (Elite Emirat Arabe Uni), Pape Makhéte Diop, plus connu sous le nom de « Pako », a atteint la barre mythique des 100 buts avec son club à seulement 26 ans. Après 4 ans passés à Al Dafra, Makhete, jamais appelé en sélection nationale en dépit de ses performances dans les championnats du Proche Orient, exhorte les dirigeants du football sénégalais à plus d’ouverture. Joint par Galsenfoot.com, Makhéte est revenu sur son record, ses ambitions et à donner son point de vue sur le football sénégalais dans son ensemble.
Entretien
GF : Quel sentiment vous a animé après avoir inscrit ce but ?
M.D : Une immense fierté. C’est le fruit de mon travail. Chaque jour je travaille dur pour avoir du succès. Et en plus j’ai inscrit un but qui restera à jamais dans l’histoire du football des émirats. J’étais très content.
Est-ce le plus beau des 100 buts que tu as eu à inscrire ?
Y’en a d’autres mais ce qui fait la particularité de celui-ci est que je l’ai inscrit face au leader du championnat. Et c’est aussi l’équipe de Asamoah Gyan. Après la rencontre il est même venu dans nos vestiaires pour me féliciter.
4 ans passés à AL Dahfra, tu comptes continuer l’aventure ou aller vers de nouvelles horizons ?
Je vais terminer d’abord la saison. Actuellement j’ai beaucoup de propositions mais je ne me suis pas encore décidé. Il y’a Al Nasr, Al Hilal (UAE), Al Itihad (UAE), Al Saad (Qatar) et FC Rennes (France) qui se sont manifestés.
Tu ne crois pas qu’il serait bon d’aller dans un championnat plus médiatisé ?
Je ne pense pas. Pour moi ce qui est important chez un joueur ce sont ses performances individuelles. Au Sénégal, j’ai joué dans le championnat local, la Ligue 1 plus précisément, on me connait très bien là-bas. Je suis le premier joueur à avoir inscrit quatre buts en un seul match dans la première division sénégalaise. Donc les gens me connaissent. Je ne suis pas un béninois. J’ai galéré dans les navétanes et le championnat local avant d’aller à l’extérieur.
Mais ne crois-tu pas que le fait d’évoluer dans le championnat des Emirats puisse diminuer tes chances pour joindre l’équipe nationale du Sénégal ?
Pour le Sénégal, je suis sûr qu’ils ne feront pas appel à moi. Mais si j’avais une autre nationalité, par exemple Ghanéen, Camerounais ou autre j’aurais la chance qu’on me convoque. Au Sénégal, ils croient que les footballeurs ne sont qu’en Europe c’est pour cela qu’ils ne vont jamais avoir de bons résultats. Ce sont des complexés. Par exemple, depuis quatre ans, Gyan Asamoah est aux Emirats et à chaque fois il est convoqué par l’équipe Ghanéenne.
Donc tu appelles les dirigeants sénégalais à plus d’ouverture concernant la supervision des joueurs ?
Mais c’est ce qui est normal. Même si c’est deux joueurs au minimum dans l’équipe nationale on doit pouvoir y compter des joueurs locaux, les plus performants du championnat. Et ceci peut les motiver à donner le meilleur d’eux lors des matchs.
Quel genre de relation tu entretiens avec les autres sénégalais qui sont aux Emirats ? Ibrahima Touré (al nasr) par exemple
Ibou Touré est un gars très cool. Il travaille très bien et fait parti des meilleurs attaquants du championnat. Je peux dire que nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde mais on s’entend bien.
Tes appréciations sur les derniéres performances de l’équipe nationale lors de la CAN 2015 et la nomination d’Aliou Cissé comme nouveau sélectionneur ?
Au Sénégal, on va toujours changer de coach parce qu’ils ne sont pas patients. Aliou Cissé s’il ne fait pas attention il risque de passer une année au poste de sélectionneur. Une équipe se construit dans le long terme, 3 à 4 ans avec le même entraineur. Mais tout le temps changer pour changer ça ne va pas marcher. Il doit avoir comme objectif de remporter la CAN 2019 et ça, ça se travaille dés maintenant. Même s’il est éliminé au premier tour lors d’une compétition faudra pas le changer. C’est ça que l’on doit faire.
Votre mot de la fin ?
Je remercie mes amis ici à Al Dahfra, les supporters qui m’ont toujours soutenu, mes amis au Sénégal. Je tenais aussi à vous féliciter, Galsenfoot, pour le travail que vous faites. Sachez que l’on vous suit et encore merci.
