Attendu à 15H, Moussa Konaté est finalement arrivé hier après-midi à 16H04 à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar, à bord d’un vol de Brussels Airlines où il y avait aussi Khalilou Fadiga. L’attaquant du FC Sion qui était le seul manquant dans la «Tanière» s’est directement rendu à l’institut Diambars où l’équipe venait juste de terminer sa séance à hui-clos à 19H, avant de rejoindre l’hôtel Rhino Resort. Le temps pour l’homme aux 17 buts cette saison de revenir sur la Coupe de Suisse remportée dimanche, le match de samedi contre le Burundi et son nouveau statut en sélection où il bénéficie de la confiance d’Aliou Cissé.
Vous rejoignez la sélection après avoir gagné la Coupe de Suisse qui est votre premier trophée en Europe. Comment avez-vous vécu ce moment ?
C’est extraordinaire de remporter ce trophée, d’autant que c’est la troisième coupe pour les Valaisans (les habitants de Sion, Ndlr) et de surcroît à l’occasion du cinquantenaire de la ville. C’est quelque chose de génial et de super. C’est une grande joie et une fierté d’avoir ajouté une ligne de plus à mon palmarès.
Qu’est-ce que vous avez ressenti en jouant devant un monument comme Roger Federer, même s’il supportait le Fc Bâle ?
Oui, il était au stade. Mais ce n’est pas parce qu’il y était que Bâle devait gagner. Roger est un grand monsieur, quelqu’un qui a tout fait dans son sport. Mais nous lui avons montré que nous étions là pour gagner et que ce n’était pas Bâle qui allait nous en empêcher comme ils le disaient avant la finale. On savait que ça serait un moment particulier, surtout que Bâle n’avait pas de respect envers nous depuis que les deux finalistes étaient connus. On s’est fait d’abord respecter dans ce match et montré qu’on était capables de réaliser cet exploit. Nous avons un groupe soudé qui avait envie de gagner ce trophée.
C’est un trophée avant de quitter Sion ?
Non, je peux dire que c’est un trophée qui s’ajoute à mon CV. Mais après, on verra d’ici la fin du mercato. En ce moment, je me concentre sur l’Equipe nationale et essaye de faire le maximum pour gagner ce match.
Justement, avec quelles motivations retrouvez-vous la sélection ?
Je viens avec beaucoup d’envie pour faire le maximum possible et donner le meilleur de moi. Comme je le dis toujours, je suis prêt à aller jusqu’au bout du monde pour l’Equipe nationale et mon pays. Je suis venu pour défendre les couleurs de ma Nation et donnerai le maximum.
«J’ai davantage confiance en moi»
Avec l’absence de Demba Bâ, vous êtes le seul vrai attaquant de pointe dans l’équipe et probable titulaire pour samedi. Est-ce une motivation ?
C’est le coach qui décidera. S’il me fait démarrer, tant mieux. Sinon j’attendrai comme je l’ai toujours fait. Je vais me concentrer aux entraînements et essayer de récupérer parce que j’ai fait un très long voyage. On verra d’ici samedi.
Avec la finale de dimanche et le voyage que vous venez d’effectuer, vous devez être très fatigué…
Ça va, Dieu merci. J’ai essayé de récupérer, même si c’est insuffisant. Mais c’est le métier que j’ai choisi. Je ne ménagerai aucun effort pour permettre à l’Equipe nationale d’avancer. J’ai du temps pour me reposer et m’entraîner avec le groupe.
Vous n’avez pas joué à la CAN. Êtes-vous plus confiant depuis l’arrivée d’Aliou Cissé ?
C’est normal. D’abord, il m’a fait jouer, et aussi je me suis bien battu cette saison. Donc, j’ai davantage confiance en moi. Mais je resterai toujours le même Moussa Konaté, celui qui va essayer de se battre de jour en jour et match après match pour essayer de prouver à chaque fois que j’entre sur un terrain.
Mais le fait de savoir que le coach a confiance en vous vous motive davantage ?
Oui, ça fait plaisir et ça donne envie. C’est tout ce que chaque joueur cherche et j’ai aujourd’hui la chance que le coach me fait confiance. Mais c’est à moi aussi de bien me battre et prouver que je mérite sa confiance placée en moi. Mais je ne dois pas baisser les bras pour autant, en me disant qu’il me fait confiance et me fera jouer. Non, ça ne se passe pas comme ça. Je vais continuer à me battre pour mériter cette confiance.
«Créer une communion avec le public»
Ce match de samedi marquera le retour au stade LSS depuis la CAN. Cela vous donne envie de vous racheter après l’élimination au premier tour en Guinée Équatoriale ?
Cela a été une déception. Mais je vais reprendre la déclaration de Sadio Mané, en disant qu’il faut qu’on essaie d’oublier ce qui s’est passé à la CAN et se projeter vers l’avenir. C’est un plaisir de jouer chez nous contre le Burundi et on va essayer de gagner ce match pour créer une communion avec le public. C’est important. Mais nous devons aussi respecter l’adversaire parce que, quoi qu’on dise, ce sont aussi des joueurs. Nous devons donner le maximum, être déterminés et concentrés pour avoir un bon résultat.
Entre-temps, vous êtes devenu un des chouchous du public avec vos trois buts marqués en matchs amicaux. Êtes-vous prêt à endosser ce statut ?
Je ne vais pas me prendre la tête pour cela. Il y a des joueurs très talentueux dans l’équipe et prêts à se donner à fond. Comme eux, je donnerai le maximum parce que nous portons tous le maillot de l’Equipe nationale. Il n’y a qu’avec ça qu’on peut avancer. Prions pour que tout se passe bien et que je marque. Mais la chose la plus importante sera la victoire. Je donnerai tout ce que j’ai sur le cœur pour que l’équipe continue d’avancer.
Vous pensez que cette génération pourra emmener le Sénégal loin ?
Oui ! Nous sommes confiants et savons ce qui nous attend. Nous savons aussi de quoi nous sommes capables. Aujourd’hui, on sait qu’avec beaucoup plus de détermination, d’envie, d’engouement et de sérieux, on ira très loin.