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Face à Gaziantepspor, Moussa Sow a séché les larmes versé quelques jours plutôt contre Erciyesspor en championnat de Turquie.
Dans cet entretien, l’attaquant des Lions revient sur sa fin de saison avec son club, Fenerbahçe, non sans évoquer la sélection nationale.Entretien

Moussa, qu’est-ce qui explique vos pleurs après avoir manqué des occasions de but lors du match contre Erciyesspor ?

Ce n’était pas des remords comme le pensent certains, mais plutôt de la déception et une frustration par rapport à ce que je sais faire en club. J’avais une forte envie de marquer.
Vous savez, tous les attaquants ont toujours envie de le mettre tout le temps au fond. Et si on reste longtemps sans marquer de but, on a l’impression qu’on ne fait pas son boulot convenablement. Maintenant, grâce au soutien de mes coéquipiers et du public, j’ai marqué le match suivant et cela m’a fait du bien.

Est-ce à dire qu’avec 10 buts en championnat, vous avez atteint votre objectif ?

Je ne sais pas si je l’ai atteint. Mais ce qui est sûr c’est que je ne joue pas comme attaquant de pointe à Fenerbahçe et cela peut expliquer ce manque d’efficacité. Je joue souvent comme ailier gauche. N’empêche, je remercie Dieu car je me procure des occasions et je marque des buts. Aujourd’hui, avec 10 buts, je pense que ce n’est pas du tout mal même si j’espère marquer quelques buts d’ici la fin de la saison.

Quel objectif vous êtes-vous fixé ?

Depuis mon arrivée en Turquie, j’ai gagné deux coupes. Là, je vise le championnat que je n’ai pas encore remporté en Turquie. Mamadou Niang et Issiar Dia (champions de Turquie avec Besiktas, ndlr) m’ont parlé de la ferveur qu’il y a autour de ce titre. C’est vrai que j’en ai déjà gagné avec Lille, mais là, j’ai conscience que pour y arriver il faut travailler dur. Aujourd’hui, on a 11 points d’avance sur Galatasaraay et 10 sur Besiktas. Ce qui veut dire que si on gagne deux ou trois matchs, on peut espérer terminer champion.

La tâche ne risque-t-elle pas d’être compliquée ?

Bien sûr. On est largement en avance sur nos concurrents directs. Mais, cela ne veut pas dire qu’il faudra baisser les bras, au contraire, on doit faire plus. Pour les deux prochaines journées, on aura des matchs-pièges qu’il faudra gérer convenablement. Et on a un derby face à Galatasaraay qui nous attend aussi. Ce sera une occasion de faire un bon score chez l’adversaire immédiat. A partir de là, on fera le calcul qui déterminera notre fin de saison.

Il y a quelques Sénégalais en championnat de Turquie, êtes-vous en contact avec eux ?

C’est vrai que je vois les gars aux matchs, mais personnellement, je n’en fréquente pas beaucoup. Mais au cours des matchs, il nous arrive de nous serrer la main et de bavarder un peu. Entre Sénégalais, on se suit à la télé et chacun essaie de s’intéresser aux performances de l’autre. Franchement, les Sénégalais se comportent bien en Turquie et ça fait plaisir.

Quelle appréciation faites-vous de la prestation de Baye Oumar Niasse ? C’est le jeune qui évolue dans le même club qu’Ibrahima Sonko ?

Quand il arrivait en Turquie personne ne le connaissait. Là, il a bluffé beaucoup de monde avec sa vitesse et sa percussion. Pour sa première année ici, je pense que ses statistiques ne sont pas du tout mal. Maintenant, à lui de progresser parce qu’il est plein de qualités.

Pourquoi les supporters de Fenerbahçe vous appellent Moïse ?

Ils m’appellent Moïse ? Non, vous en êtes sûr ? (dubitatif) Je pense qu’ils m’appellent plutôt Moussa.

Quand vous avez fondu en larmes c’est le nom Moïse qu’ils ont chantonné ?

(Rires). Mais Moïse, ça veut dire Moussa aussi. Mais c’est bizarre.

Qu’avez-vous retenu du match amical Sénégal / Mali du 5 mars dernier ?

On aurait aimé gagner ce match. Après, il y avait l’état de la pelouse mais aussi beaucoup de facteurs qui entraient en jeu. Cela nous a empêché d’aborder le match tel qu’on l’aurait souhaité. C’est vrai que ça n’a pas été un très bon match, mais on retiendra le contenu. Tout n’était pas mauvais. C’est un match amical, il ne faut pas qu’on commence à faire jaillir des choses inutiles. C’était un match différent de celui qui s’est passé à Marrakech ou à Casablanca. Au Maroc, c’était la qualification au Mondial-2014 qui était en jeu. En France, c’était un match amical. Donc, forcément la concentration n’était pas la même. C’est vrai qu’au final on ne s’était pas qualifié. Et ce match contre le Mali était le bienvenu. Ça nous a permis de nous mettre dans le bain parce qu’on n’aura pas beaucoup de matchs avant les éliminatoires à la CAN-2015.

En tant que footballeurs, n’avez-vous pas votre mot à dire concernant les aires de jeu qui risquent de gêner vos prestations ?

Par rapport au stade, j’espère que la prochaine fois, si on doit jouer un match amical en France, on nous amènera dans un stade avec une bonne pelouse. Il faut essayer d’avoir un autre terrain que celui là. Mais, vous savez, ce n’était pas facile pour ceux qui ont organisé de trouver un terrain. Maintenant, on ne va pas essayer de penser à autre chose pour avoir mieux que ce que nous avons déjà vu contre le Mali.

Comment le groupe a-t-il vécu le retour de Demba Bâ ?

Personnellement, j’étais très content que le coach rappelle Demba qui nous a trop manqué. Sa rencontre avec le coach s’est très bien passée. Il y a une bonne entente entre eux et le coach lui a donné 90 minutes de jeu. Demba Bâ était très content aussi sachant qu’il ne jouait pas avec Chelsea. Et trois jours après la sélection, il a mis un doublé. Ce qui veut dire que l’équipe nationale peut aussi être un stimulant pour nous autres footballeurs. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que Demba Bâ fait partie des cadres et que c’est normal qu’il revienne en équipe nationale. On était tous contents car c’est un joueur très important. Contre le Mali, il a fait son match bien qu’il joue moins en club. Maintenant, je pense que pour la saison prochaine, on verra le vrai Demba Bâ quand il trouvera un nouveau club.

Vous partagez donc l’envie de Demba Bâ de quitter Chelsea ?

Bien sûr que oui. Il y a des joueurs comme Eto’o, Fernando Torres qui jouent devant lui, tout le monde regarde la télé. Et je pense que c’est mieux pour lui. Il doit retrouver un club qui puisse lui donner cette envie de jouer au football et de se faire remarquer.

Pensez-vous que le Sénégal a assez d’armes pour se qualifier à la CAN-2015 ?

On a une belle génération avec de très bons joueurs. Le coach est en train de créer un groupe solide.  Moi,je reste optimiste et je sais que le Sénégal se fera respecter en Afrique car il est temps.

N’êtes-vous pas agacé de voir Alain Giresse changer son onze de départ à chaque match ?

Pour le onze de départ, c’est le coach qui décide. C’est en fonction des entraînements qu’il peaufine une stratégie lui permettant de mettre un onze de départ pour dérouler son système de jeu. Maintenant, tout le monde se prépare pour y figurer. En tout cas, quelle que soit l’équipe qui démarrera les rencontres, l’objectif c’est de rester soudés du début jusqu’à la fin. On a vu des joueurs qui étaient moins bien mais leurs remplaçants ont tiré leur épingle du jeu en faisant la différence.

Qu’est-ce qui explique la panne sèche des attaquants sénégalais qui marquent rarement deux buts par match ?

Les gens ont le droit de penser comme ça parce que c’est un fait. Mais, après c’est le football. Avec le temps, on pourra marquer beaucoup de buts. En tout cas, on a beaucoup d’attaquants de qualité. Que ce soit Papiss Cissé, Demba Bâ, Mame Biram Diouf, Dame Ndoye et moimême. Même ceux qui ne viennent que périodiquement ont tous leur mot à dire. Les matchs ne sont pas les mêmes et les conditions dans lesquelles nous évoluons ne sont pas les mêmes. En sélection, on n’a pas plus de cinq jours de préparation, contrairement en club où on côtoie ses coéquipiers tous les jours.

Quelles sont les chances des représentants africains à la Coupe du monde ?

Franchement, je ne sais pas du tout.

L’Afrique aura-t-elle sa chance ?

Maintenant, j’espère qu’il y aura une équipe qui va nous faire plaisir. Ça va être difficile, mais il faut y croire. On verra bien.

Quels sont vos favoris pour le titre de champion du monde. ?

Je dirai sans hésiter le Brésil et l’Allemagne.

Et la France ?

Pfff. Non, je ne les vois pas favoris. Ils peuvent peut-être aller loin, mais ils ne pourront pas gagner la Coupe du monde.

 

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