A 25 ans, Ibrahima Baldé qui a émerveillé le monde du football quand il jouait à l’ Atletico de Madrid, couvé par Diego Simeone et doublure des grands attaquants comme Falcao et Diego Forlan, les promesses entrevues comme le futur Bocandé avec les dreads loks dans le vent, se font toujours attendre. Néanmoins, le natif de Pikine, qui a eu deux sélections en équipe nationale A n’y est plus apparu depuis la mémorable défaite contre la Côte d’Ivoire à Dakar. Très bien par Aliou qui l’a eu sous la main lors des JO de Londres, Ibrahima Baldé croit toujours en lui et attend qu’on (re)tende la perche pour s’imposer d’autant que les attaquants actuels ne sont pas plus forts que lui. Il s’est confié sans détours à Senego dans son domicile sur la Vdn.
Nostalgique de votre dernière sélection ?
Les derniers souvenirs je pense que c’est avec Alain Giresse et avant lui il y avait Joseph Koto, quand on a joué contre le Liberia. Je me rappelle qu’on avait remporté le match 3-1 et j’avais inscrit un but. L’autre match c’était contre la Côte d’Ivoire. C’était l’un des plus durs moments de notre football car les ivoiriens nous avaient battus par 2 à 0, deux buts de Drogba et nos supporters avaient saccagé le Stade LSS. Avec l’Equipe A, je n’ai pas beaucoup joué avec les entraîneurs qui ont succédé à Aliou Cissé. Même avec lui je n’ai pas eu le temps de jeu escompté en équipe nationale.
Pourquoi on ne voit plus Ibrahima Baldé en équipe nationale ?
Je ne sais pas trop quoi répondre par rapport à ce sujet. Mais une chose est sûre, si on dit que l’équipe a besoin de jeunes, je crois que je devait faire partie des premiers à être convoqué. Pour la simple et bonne raison que durant ces quatre (4) années passées en Russie, je faisais partie des meilleurs buteurs. Je suis là, je continue de bosser et je ne désespère pas d’être convoqué en équipe nationale.
Pourquoi avoir quitté la Liga pour aller vous enterrer en Russie ?
Challenge sportif ou financier ? La question revient très souvent. Et les critiques fusent de partout. On dit que je suis encore jeune, que je ne devrais pas aller dans ce championnat. C’est une décision que j’ai prise et que j’assume pleinement. Ni ma femme, ni mon père, ni mon agent ne m’y ont poussé. Et je vous avoue que je ne regrette pas cette décision pour la bonne et simple raison que ça ma aidé à réaliser beaucoup de choses en Russie, surtout personnelles. Et je vais vous avouer une chose. On voyait tout le temps Ibrahima Baldé à travers les télés, je m’étais fait un nom. Mais en toute franchise, je trouve que je n’ai rien réalisé en Espagne. Je devais prendre une décision difficile, je l’ai prise, et je ne regrette rien de mon acte.
Pourquoi vous n’avez pas réussi à faire ton trou en Espagne et en sélection nationale ?
Sincèrement je ne trouve pas que je n’ai pas réussi à percer en Espagne. Parce que j’ai eu à jouer à tous les matchs. Mais à un moment donné, mon équipe a reçu une proposition des Russes qu’ils ne pouvaient pas refuser. Et par la suite ils m’ont approché pour négocier avec moi. Au début je ne voulais pas partir, mais après discussions, il m’ont convaincu de partir. Donc je ne dirais pas que je n’ai pas percé dans le championnat Espagnol, mais plutôt que j’ai vu une belle opportunité d’affaire, et je l’ai saisie. Et jusqu’à présent il y a des clubs Espagnols qui veulent que je joue pour eux à l’instar de mon ancien coach à Osasuna qui est en train de tout faire pour que je revienne à ses côtés. Ceci prouve que j’ai marqué de mon empreinte le championnat Espagnol au point que les gens veuillent de mon retour.
Que pensez vous de l’équipe nationale actuelle, y avez vous une place ?
C’est normal que la concurrence soit rude. Parce que dans la vie de tous les jours, on est tout le temps confronté à des hauts et des bas. Donc c’est cette concurrence qui fait qu’on soit fort. Ça nous forge un caractère de Lion. Le cas contraire, on devient un fainéant. Mais en équipe nationale, je vois que cette concurrence est saine contrairement à d’autres équipes. Je n’ai jamais eu peur du défi parce que dans ma vie, il n’y a eu que des challenges, en plus d’être un banlieusard. Parce que je suis né à Pikine et j’y ai grandi, donc, je n’ai jamais peur. Et je reste convaincu que j’ai ma place dans l’équipe nationale parce que les joueurs qui évoluent actuellement en sélection sont les mêmes avec qui j’ai joué aux JO. Et eux tous me connaissent et ce n’est pas par hasard que la plupart d’entre eux m’appellent pour me demander quand est ce que je vais les rejoindre.
Votre 4è année en Russie, n’est -il pas tant de changer d’air pour relancer votre carrière ?
Je suis en fin de contrat. Et le club voudrait encore renouveler mon contrat pour trois (3) ans. J’ai refusé. Et la principale raison qui m’y a poussée, c’est ma femme. Ce n’est pas le côté financier comme le pensent certains. Il y avait ma femme qui n’arrivait pas à s’adapter à cet environnement. C’est pour cette raison que nous avons décidé de changer d’air en refusant ce renouvellement. En un moment il fallait choisir et j’ai penché pour la famille.
Avez vous des contacts et dans quel championnat ?
Pour le moment il y a des clubs Turcs qui m’ont approchés, sans compter les Chinois. Ils ont fait leurs propositions depuis le mois de décembre. Mais, personnellement, j’avoue que je n’ai pas voulu y aller. Aussi, il y’a des clubs Espagnols et Français avec qui je suis en négociation. Et je ne nie pas que nous sommes en pourparlers avec Reims, Bastia et Montpellier. Et je pense que d’ici peu, des solutions vont émerger. Certains pensent que je suis taillé pour la Premier League anglaise ? Je ne nie pas que lorsque j’étais en Russie et que nous jouions en Europa Ligue, des clubs comme Swansea ont montré leur intérêt à mon égard. Seulement après deux matchs disputés contre eux. Même après les JO, c’était la même chose. Et je ne cache pas mon souhait d’évoluer dans ce pays.
Si vous aviez le choix seriez vous aller en Russie ?
Bien sûr que oui. Je ne regrette aucunement d’avoir évolué dans ce pays. Et si ça ne dépendait que de moi, j’allais rester en Russie. Mais situation oblige. Surtout que je ne suis pas seul dans cette affaire. Il y a ma femme aussi.