Publicité

L’exil d’Issiar Dia dans l’anonymat du championnat qatari est en passe de prendre fin. L’attaquant de Lekhwiya Sports Club annonce son retour en Europe, l’été prochain. Issiar estime par ailleurs que cela lui permettrait de réintégrer la Tanière.

Issiar, ne regrettez-vous pas d’avoir choisi un champion anonyme comme cel.ui du Qatar ?

Tout le monde pense que c’est un mauvais choix de partir au Qatar. Personnellement, je peux dire autre chose même si c’est différent de l’Europe. Dans la vie, il n’y a pas que le football. En tout cas, je continue à faire mon travail comme je l’ai toujours fait et je pense que je réponds à l’attente de mes dirigeants.

Selon plusieurs observateurs, c’est un gâchis vu votre talent et votre âge ?

Non, je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que c’est du gâchis. Seule la visibilité fait la différence par rapport aux différents championnats européens. Personnellement, je n’ai privilégié que l’aspect sportif. Maintenant, le reste n’est qu’accessoire pour moi.

Qu’en est-il de votre retour en Europe que vous avez récemment annoncé via Twitter ?

Aujourd’hui, j’ai pas mal de contacts avec pas mal de clubs. Et j’espère que l’été prochain je reviendrai en Europe. On travaille dans ce sens. Des clubs de renom sont venus se renseigner mais mon club ne veut pour rien au monde me laisser partir cet hiver. Pour l’instant, je travaille pour revenir en Europe et comme je vous l’ai dit ça se fera bientôt.

Dans quel championnat aimeriez-vous évoluer en Europe ?

En tout cas mon retour est désormais à l’ordre du jour. Il est vrai que je connais bien le championnat français, mais du côté de l’Angleterre, j’ai reçu pas mal d’offres. À moi de prendre une bonne décision. Ça sera l’occasion pour moi de montrer que je ne suis pas mort sportivement. J’ai une boule à la gorge et j’ai envie de prouver que je suis bien parti pour revenir dans le haut niveau.

Si c’est à refaire, le Qatar serait-il votre destination ?

Quand je n’étais pas connu du grand public, les gens m’annonçaient tout le temps à Marseille. Il n’en a rien été. Didier Drogba était parti jusqu’en Chine pour revenir en Europe après. Au Qatar, il y a de grands footballeurs comme Lucho Gonzales, Mamadou Niang et autres. C’est vrai que ce n’est pas facile de quitter l’Europe, mais comme je vous l’ai dit je rebondirai bientôt.

Votre agent en justifiant votre départ pour le Qatar a clairement dit que vous privilégiez l’aspect religieux. Le confirmez-vous ?

Non, ce n’est pas vrai. Je pense qu’il a été mal compris ou les gens ont mal interprété ses propos. Si je suis ici, c’est pour le football pas pour autre chose. Il ne faut pas que les gens mélangent deux choses différentes.

Depuis décembre vous ne figurez plus sur les feuilles de match de Lekhwiya. Est-ce dû à la concurrence ?

Non, je suis titulaire dans mon club. Si je ne suis plus sur la feuille de match, c’est parce que j’ai une grosse blessure à la cuisse. J’ai deux déchirures à ce niveau. Il me reste juste trois semaines de rééducation. J’ai le temps de me soigner et de revenir au premier plan d’ici, l’été prochain.

Quelle appréciation faites vous de l’élimination du Sénégal au Mondial 2014 ?

J’étais très déçu de notre élimination et j’ai mal pour l’ensemble du pays. Je sais la satisfaction du public pour les résultats positifs de l’équipe nationale sont un moyen d’oublier un peu le quotidien difficile. Maintenant, on ne part pas au Brésil, à nous de nous concentrer pour assurer la qualification à la CAN- 2015 au Maroc. Nous avons le groupe qu’il faut et l’envie est toujours là.

Vous pensez donc à votre retour en sélection ?

J’y pense toujours. Le Sénégal, c’est mon pays. Mais, pour l’instant, je me concentre sur mon club. L’occasion ne manquera pas pour moi de revenir en sélection. J’ai un objectif bien clair dans ma carrière. En tant que professionnel, je sais la valeur de l’équipe nationale.

Quid de la concurrence à votre poste ?

Non, je ne crois pas. Pour revenir en équipe nationale, il suffit que je regagne un club qui me permettra d’avoir de la visibilité. Le championnat qatari n’est pas aussi médiatisé que ça. Et comme je le dis souvent bientôt on me verra dans un grand championnat. Mais avant de revenir en sélection, on se dira certaines vérités. Parce que j’ai entendu pas mal de choses à mon sujet. J’attends le moment opportun pour régler tout ça.

Ne pensez-vous pas que c’est le moment opportun de régler ces problèmes ?

Non pas du tout. Chaque chose en son temps. Les gens pensent que je suis éteint, que je suis mort sportivement. Moi, en rebondissant, je leur montrerai qu’ils ont une fausse idée de moi. Il y a des problèmes qu’il faut régler si nous voulons avancer dans la progression. Il faut d’abord que je solde des comptes avec mes détracteurs qui parlent de ma mort sportive. Je sais que je n’aurai aucune difficulté à revenir en France parce que j’y ai fait mes premières armes et je connais bien le championnat turc aussi.

On dirait que votre absence de l’équipe nationale vous fait mal ?

C’est normal que ça me fasse mal. Je suis un compétiteur qui aime son pays. J’ai intégré la sélection bien avant beaucoup de personnes qui sont là aujourd’hui (en juin 2008, Gambie / Sénégal 0-0, ndlr). Mais quelque part, le fait de me laisser sur la touche me motive à aller de l’avant. Il ne faut surtout pas s’inquiéter pour moi, je suis fort dans la tête et certaines choses ne me perturbent pas.

Est-ce que c’est le même Issiar Dia qu’on reverra ?

Aujourd’hui, j’ai pris de la maturité dans un autre pays, dans un autre continent et dans un autre championnat. Le Qatar est différent de la Turquie et de la France. Mais c’est un passage qui me servira. Je ne regrette rien, mais à mon âge (27 ans en juin, ndlr) je peux revenir en Europe pour franchir d’autres paliers.

Avez-vous souvent Alain Giresse au téléphone ?

Non, je n’ai plus eu le coach depuis très longtemps. La dernière fois qu’on s’est parlé au téléphone c’était en juin dernier. Mais des joueurs m’appellent tout le temps pour me soutenir. C’est largement suffisant. Je n’ai que des potes en sélection. Avec eux, on se parle presque tous les jours.

Vos parliez de comptes à solder, y en a-t-il entre vous et l’encadrement technique ?

Pas du tout. Je n’ai aucun problème avec personne. Que ce soit Alain Giresse ou les dirigeants de la Fédération, le respect est mutuel. Depuis le dernier incident avec Joseph Koto, il n’y a plus de heurt entre un quelconque dirigeant et moi. Tout se passe bien même si depuis quelque temps, je ne viens pas en sélection. Aujourd’hui, je pense qu’avec Demba Bâ nous sommes les plus anciens dans la Tanière. Nous avons joué avec la génération des El Hadji Diouf, Khalidou Fadiga et Salif Diao. Quand on parle de l’équipe nationale, on sait de quoi il s’agit.

Après le match retour contre la Côte d’Ivoire à Casablanca, on peut dire que le meilleur est à venir pour l’équipe du Sénégal ?

Je ne sais pas si après un seul  match, on peut dire que tout est rose pour l’avenir.  Je pense qu’il faut adopter la bonne stratégie. C’est-à-dire garder ce groupe pour bien repartir. Parce qu’il y a des échéances qui arrivent.

Avec le mercato, on a l’impression que la cote des Sénégalais est en baisse. A part Alfred Ndiaye, ça ne bouge pas…

Personnellement, j’ai beaucoup de  propositions, mais ça ne se dit jamais dans la presse. Aujourd’hui, il y a en sélection de grands joueurs qui peuvent aller dans n’importe quelle équipe au monde. Je pense que les bonnes performances que j’ai réalisées en Europe, notamment en France plaident pour mon retour dans le haut niveau.

©Stades

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici