Au Fc Metz, Mayoro Ndoye a guidé les premiers pas de Sadio Mané, après l’avoir aidé à tirer Génération Foot, son club formateur, en Ligue 2 sénégalaise. Classe. Mais au moment où le sociétaire de Salzbourg épate l’Autriche, lui peine toujours à prendre son envol au Fc Metz. Son compatriote, Diafra Sakho, porte le club sur ses épaules.
Un Sénégalais peut en cacher un autre. Pendant que Diafra Sakho est en plein soleil au FC Metz, Mayoro Ndoye est en plein sommeil. L’un affole les compteurs, meilleur buteur de la Ligue 2, avec 12 réalisations, l’autre est abonné au banc. Ce destin n’était pas promis au milieu de terrain (23 ans) quand il débarquait au club. Mais sa réputation de joueur en devenir qui l’avait précédé n’a pas suffi pour lui faire durablement une place de titulaire. Il découvre les exigences du haut. Mayoro : «La Ligue 2 est différente du National, c’est plus technique, plus tactique. Quand je venais d’arriver, je n’avais pas de problème, le football qu’on pratiquait en Cfa était un peu identique à celui du championnat sénégalais ou des Navétanes. Il est physique.» Deuxième meilleur buteur (8 buts) en 2010, sa première saison au FC Metz, pigiste chez les pros en 2011, titulaire indiscutable dans l’équipe première en National (2012-2013), ce registre lui réussissait fort bien. «Mais en Ligue 2, précise Olivier Perrin, son coach formateur, on ne peut se contenter que d’activité, il faut de la qualité.» Or, en plus de «confondre vitesse et précipitation», Mayoro «manque de réflexion et d’analyse dans son jeu». Perrin est sans équivoque : «Il met beaucoup de générosité. Très désordonné parfois, Ndoye est moins bon que les titulaires quand il entre en jeu. Il en fait trop. Il faut qu’il arrive à canaliser son énergie. Mayoro est capable de dézoner et désorganiser l’équipe dans les pertes de balle, parce qu’il joue trop au feeling et a trop de soucis tactiques.» Pour autant, Perrin glisse un peu de lumière dans un coin de ce sombre tableau. «S’il corrige ses imperfections, jure Olivier, il sera un superbe joueur.»
«Quelqu’un de très positif»
Perfectible et pas périmé, Mayoro a des arguments pour se relancer. «Au niveau aérobie, c’est quelqu’un d’exceptionnel. Dans un match, il n’arrête pas de presser. Il est capable de se projeter vers l’avant ou de frapper de loin sur les deuxièmes ballons pour marquer. C’est quelqu’un de très positif, très agressif et il a un excellent jeu de tête, malgré sa petite taille.» A ces qualités s’ajoute un mental solide. «Pas grand-chose à lui reprocher dans le travail», Mayoro est un professionnel dans l’âme. «Les gens le disent. C’est l’éducation qu’on m’a donnée. Je reste moi-même en toutes circonstances. J’apprends. Ce n’est pas parce que je joue moins que je vais commencer à douter. Je suis confiant et patient. Le fait d’être déjà dans le groupe me permet de progresser en côtoyant des joueurs de renom.» Plus expérimentés. Perrin avance deux raisons pour expliquer son temps de jeu faible. «Cette année, les dirigeants ont voulu donner à l’équipe un peu plus d’expérience en recrutant Romain Rocchi (en provenance d’Arles Avignon). Il y a eu aussi le fait que le deuxième joueur, (Ahmed Kashi) qui jouait un peu moins l’an passé, a fait un super début de saison. Donc, ce n’est pas évident pour l’entraîneur de relancer un jeune joueur ou de prêter les joueurs sur qui on peut compter quand on joue la montée.»
iGFM