Sur la short-list de la fédération sénégalaise de football en 2006, avant d’être recalé au profit Henry Kasperzack, Patrice Neuveu, ancien sélectionneur du Syli National, est candidat à la succession d’Alain Giresse, au poste d’entraineur des Lions.Le technicien français, pour qui, «le Sénégal est un challenge», a confié à Rewmi Quotidien, ses ambitions, la collaboration avec la presse sénégalaise, mais aussi a parlé d’Aliou Cissé, le principal challenger …. Entretien
Qu’est-ce qui motive votre candidature à la succession d’Alain Giresse?
Je coache en Afrique depuis plus de 15 ans. J’ai une grande connaissance de ce continent. Je suis passé par le Niger, la Guinée, la RD Congo et la Mauritanie. Mis à part cette connaissance, j’ai découvert des équipes fascinantes. Et le Sénégal est une des équipes qui m’ont beaucoup marqué. Le potentiel du football sénégalais est fabuleux. Alors, en ma qualité de technicien, c’est l’opportunité de remporter de grands challenges.
De quand date votre intérêt pour les Lions ?
Avec les sélections que j’ai dirigées, j’ai rencontré plusieurs fois les Lions. Je ne me présente pas pour la première fois comme candidat pour coacher l’équipe du Sénégal. En 2006, nous restions à deux sur la short-list de la fédération sénégalaise de football, avant qu’Henri Kasperzak fût choisi. Mon envie de coacher le Sénégal ne date d’aujourd’hui.
La Fsf veut un entraineur de haut niveau, imbibé des réalités africaines. Croyez-vous répondre aux critères ?
Bien sûr. Si non, je n’allais jamais déposer ma candidature. Je pense correspondre parfaitement bien à ce portait robot dressé par la fédé sénégalaise. Je connais l’Afrique, mais surtout, je l’apprécie. C’est un continent merveilleux pour exercer son métier, sa passion. Je comprends et affectionne la culture Africaine et le charisme du management de son expertise. J’ai conduis la Guinée à la 22ème place mondiale devant le Ghana, la Russie et le Sénégal. Manager des stars est pour moi un régal. Par rapport au Sénégal, j’aspire garder un œil sur le football local, dénicher des talents très enrichissants et motivants.
Le précédent de Giresse avec la presse sénégalaise n’est-il pas un blocage pour les entraineurs français ?
Ça dépend de l’appréhension qu’on peut faire de cette relation. Je crois que cela ne doit pas être un blocage. La presse africaine, sénégalaise, comme tous les organes de presse sportive dans le monde, est aujourd’hui devenue très exigeante. On peut éviter cette brouille au prochain entraineur. Sous la responsabilité du chargé de communication de la Fédération, il suffit de définir un cadre de fonctionnement, d’échanges et s’y tenir. Le football en Afrique découle sur une passion débordante, magique, quand tu gagnes, rude, lorsque tu perds. Mais en aucun cas, il ne peut y avoir blocage, bien au contraire avec mes origines, tout le contraire.
Sans vouloir faire le procès d’Alain Giresse, où a-t-il péché lors de la Can 2015?
C’est relatif. Dans la défaite, la spirale s’inverse automatique. Pour prétendre porter des jugements, il faut être au cœur du groupe. Le sélectionneur fait ses choix de joueurs, met en place ses options de jeu, façonne le mental de son groupe, pour une vie commune hors du terrain. Pendant les matchs, c’est le collectif, l’efficacité qui, pour moi, doivent primer dans l’expression des joueurs. Après, il y a une grande différence entre jouer un match international et un tournoi où il faille vivre ensemble, cohabiter pendant plus d’un mois. Il reste clair que lorsque tu gagnes, ces moult détails rassemblés font de toi le plus heureux.
Que pouvez-vous valoir à cette équipe que vous avez souvent croisée ?
Mon ambition sera de lui donner un plein rendement où travail, rigueur, respect, plaisir devront se conjuguer en permanence. Quid du football local ? J’y serai très attentif. Une prochaine participation au Chan est essentielle, pour valoriser le football local sénégalais et promouvoir ses meilleurs joueurs. Aliou Cissé part pour être le candidat de cœur du peuple sénégalais, déçu des insuffisances des sorciers blancs. Connaissez-vous l’homme ? C’est un joueur légendaire au Sénégal que je ne connais pas personnellement. Mais de qui, je me souviens du sérieux et de la présence très remarquable dans le staff technique de l’équipe-bis lors des JO 2012.
Seriez-vous prêt à collaborer avec lui, si jamais vous étiez le choix final ?
Oui bien évidement. Il suffit d’une rencontre, d’échanges, de définition des accords de fonctionnement, d’être franc, direct et de s’y tenir. Mon expérience de terrain me fait dire que c’est une bonne chose de travailler en duo avec un coach local qui plus est, est un ex-grand joueur. En Guinée, mon adjoint était le talentueux international Papa Camara, ce fut un bonheur et un plus pour moi de collaborer avec lui. Il était aussi l’ainé et un formidable repère pour les Feindouno, Mansaré, Dian Bobo Baldé …. L’Afrique regorge de belles valeurs qui me sont très chères. Je n’ai aucun souci à collaborer avec les techniciens africains.