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La saison de football a délivré ses verdicts pour les titres majeurs de football qui sont tous allés à Pikine (Champion de Ligue 1 et lauréat de la Coupe nationale) et Guédiawaye (vainqueur de la Coupe de la Ligue). Une première dans l’histoire des compétitions de football.

Ce verdict est le remarquable résultat de ces deux entités qui ont pris en charge leur destin et ont compris qu’elles avaient des atouts pour rivaliser avec les autres. Elles pourraient jouer à l’avenir un rôle  important dans le football si les acquis de cette saison sont renforcés.

Pikine et Guédiawaye se sont émancipés en innovant. Aussi différents soient-ils dans leur façon de manager leurs clubs, les présidents Jamil Faye de Guédiawaye et Modou Fall de Pikine ont apporté des méthodes qui gagnent. Leur démarche a permis de trouver les hommes, le soutien et l’inspiration qui ont conduit au parcours remarquable des deux clubs.

Le Président du GFC a vite appris en peu de temps. Son club relégué en division inférieure est remonté une saison après et a remporté en plus la Coupe de la Ligue. Beaucoup d’abnégation et de foi sont à la base de la réussite de ces deux hommes. Pour progresser, les défis à venir dans un immédiat proche seront de renouveler leurs effectifs car inévitablement des départs sont à prévoir et à trouver des moyens pour maintenir leur standing dans un environnement économique morose.

Ce football de la banlieue à de qui s’inspirer. C’est l’histoire de ce jeune lutteur qui, il y a quinze ans juste, était venu du même endroit pour déjouer tous les pronostics dans l’arène sénégalaise et s’imposer comme le meilleur. Mohamed Ndao Tyson et son bul faale symbolisaient une certaine «volonté de rupture et surtout une capacité d’innovation» qui frappaient d’obsolescence tout ce qui avait cours dans la lutte.

Depuis la lutte a changé, des champions sont sortis de la banlieue et ont trouvé avec ce lutteur, un inspirateur qui a su leur frayer un chemin vers les sommets. Tyson en montrant que la banlieue avait des ressources de rivaliser avec ceux qui étaient de la capitale est en quelque sorte un précurseur pour le football de Pikine et Guediawaye.

Les succès de ces deux clubs de la banlieue confirment que le centre du football sénégalais est en train progressivement de se déplacer.  Sans la résistance du Jaaraf à Dakar (vainqueur de la Coupe nationale la saison dernière et 2ème du championnat cette saison), la capitale du pays serait devenue une sorte de périphérie du football sénégalais.

La banlieue et les régions bougent. Le Casa Sports après un long anonymat a retrouvé des couleurs ces dernières années et un club comme Diambars en dépit de sa saison un peu ratée affiche de grandes ambitions et a de l’avenir au vu de son potentiel de joueurs et de ses infrastructures uniques ici. Les clubs de Dakar intra muros sont à la peine, les deux vieux clubs traditionnels Jeanne d’Arc (dix titres de champion) et Gorée (trois  titres) ont du mal à revenir parmi l’élite. Ils sont devenus les acteurs d’un football qui a changé et il n’est pas évident qu’ils se soient adaptés à la nouvelle réalité. La situation du club insulaire est moins inquiétante, tel n’est pas le cas de la Jeanne d’Arc qui se délite au fil des ans. Son existence même est menacée aux dires de certains.

Si l’éclaircie apportée par Pikine et Guédiawaye allait au-delà du pays, elle serait une réelle ambition pour le football sénégalais qui, sur le continent, au niveau des clubs, n’existe plus tout simplement.

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