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Avec insistance, le nom de Demba Bâ est revenu au-devant de la scène, avant, pendant et après la publication de la liste des joueurs sélectionnés pour le match contre la Côte d’Ivoire le 12 octobre prochain. Le statut, la stature et la valeur intrinsèque de l’attaquant justifient certes cette sollicitude, mais est-ce suffisant pour justifier son retour en sélection ? Eléments de réponse

Faits d’armes – Demba Bâ aime la sélection nationale. Il le dit et on le croit sur parole. A plusieurs reprises, il a sorti les Lions du pétrin. Et cela, dès ses débuts en sélection. Son baptême du feu contre la Tanzanie à Mwanza le 2 juin 2007 lors des éliminatoires de la Can 2008, a été une réussite exemplaire. Entré en cours de jeu, l’attaquant des Lions avait arraché l’égalisation à la 75e minute. Contre le Cameroun à Dakar (1-0) le 26 mars 2011 en match comptant pour les éliminatoires de la Can 2012, il avait soulevé les foules et suscité l’espoir de tout un peuple. Pourtant, depuis lors, c’est une sorte de traversée du désert pour le joueur. Au même moment, il étale toute sa classe en club (13 buts) avec Newcastle, avec à la clé, un juteux transfert à Chelsea (5 milliards 200 millions Cfa de clause libératoire et, cerise sur le gâteau, une Ligue des champions). Une prime aux années de sacrifices. En effet, sans passer par les centres de formation, Demba Bâ, professionnel à 21 ans, est parti de rien pour arriver au sommet. De Mouscron en Belgique à Chelsea (Angleterre), il n’a emprunté que des chemins sinueux et s’en est souvenu après la signature d’un contrat dont rêve tout joueur professionnel. «Hier, j’ai considéré tout le chemin parcouru et j’ai souri en me disant : oui, je l’ai fait. Je me sens très fier, pas seulement pour moi, mais aussi pour les personnes qui me soutiennent depuis tant d’années (…) comme ma mère, parce qu’elle avait des appréhensions quand j’ai quitté l’école. Mais moi, je n’ai jamais perdu la foi en mes capacités. Les sacrifices consentis avec foi ne sont jamais perdus».

Le contexte – A Newcastle, l’entraîneur, Alan Pardew, disait de Demba Ba : «Son plus grand atout, c’est sa personnalité, c’est un gagneur. C’est difficile de le comparer avec les autres attaquants, mais il est assurément parmi les 4 ou 5 meilleurs en Angleterre». A l’époque, l’international sénégalais (15 réalisations) était deuxième meilleur buteur de la Premier League derrière Van Persie (17 buts) devant Sergio Aguero (14) et Wayne Rooney (13). Mais le vent semble changer de direction. La dernière sortie de Demba Ba relayée par la presse française en dit long. Morceaux choisis :«J’ai dit au manager (Mourinho) que si je restais, je voudrais continuer à me battre pour le club. Maintenant, à moi de faire mes preuves dans les prochains mois, les prochaines années à Chelsea. Je suis un bon professionnel et je dois toujours travailler dur. Je vais continuer à faire les choses comme toujours. Je veux jouer, mais tout dépend de moi et de mes performances. Si je ne joue pas, ce ne sera que de ma faute». Limpide. Transféré à Chelsea le 4 janvier 2013 pour un contrat de trois ans et demi, Demba Bâ peine à confirmer ses excellentes prestations sous les couleurs de Newcastle. Pis, depuis l’arrivée de José Mourinho, il est dans une situation de plus en plus précaire. L’attaquant des Lions n’est même pas le deuxième choix du «Spécial one» et devra attendre une blessure (Torres est indisponible pour trois semaines) ou une méforme d’un de ses concurrents pour se positionner. Une situation délicate, qui réduit ses chances d’être appelé en équipe nationale. Car il n’est pas besoin d’être un technicien pour savoir que Demba Ba ne fait pas partie des meilleurs joueurs sénégalais du moment. Son temps de jeu qui se réduit comme peau de chagrin, conforte Giresse dans ses choix et ses convictions. Il déclarait dans nos colonnes : «Bayal Sall, Demba Bâ… Effectivement, ils étaient là au début. Maintenant, il faut voir s’il est plus évident qu’eux soient dans le groupe que ceux qui y sont actuellement ! Je n’en suis pas convaincu.» Dans la Tanière comme à Chelsea, Demba Ba doit se battre pour rebondir.

Sa réputation – Selon certaines indiscrétions,Demba traine des tares. A l’attitude de désinvolture avec laquelle il a tiré le penalty contre l’Angola  le 23 mars 2013 (1-1) en Guinée, vient s’ajouter «un manque d’implication pendant les séances d’entraînement» d’avant cette journée. Sa propension à accorder trop d’intérêt aux problèmes extra-sportifs, primes et autres titres de transport pendant les regroupements, est aussi décriée. Pour certaines autorités, dans un vestiaire où les primes ne sont pas payées à temps, Demba Ba n’est pas une solution, mais un problème.

L’Obs

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