On pensait que les « Lions » du Sénégal avaient définitivement vaincu le « syndrome des dernières minutes » qui les poussait, il y a longtemps, à concéder des buts fatals en toute fin de partie. En effet, depuis quelques temps, ils semblaient avoir appris pour de bon à bien négocier le « money time ».
Mais, du fait de leurs récentes difficultés à conserver un score, on peut bien se poser la question de savoir si l’hydre n’a pas poussé une nouvelle tête. Car, par deux fois, successivement, en trois mois presque jours pour jour, les « Lions » ont laissé filer un match qu’ils semblaient pourtant tenir fermement.
D’abord, le 9 juin dernier, au Nelson Mandela stadium de Namboole, face aux « Cranes » d’Ouganda. Ils menaient jusqu’à la 85ème mn grâce à un but de Papiss D. Cissé (36ème mn). Et espéraient retourner sur Dakar avec une autre victoire (après celle du week-end d’avant à domicile contre le Libéria) qui leur donnerait 6 points et confirmerait leur première place de leur groupe des éliminatoires de la Coupe du monde.
C’est à ce moment précis que tout bascula sous la forme d’un penalty « douteux », de l’avis même de Bobby Williamson, le coach écossais des « Grues », concédé par Cheikh Mbengue et transformé par Massa Godfrey. Le score resta de parité jusqu’au bout ; les « Lions » venaient de laisser filer 2 points, même s’ils sont toujours leaders du Groupe J. Ensuite, samedi dernier, au « Félicia » d’Abidjan, le bastion (supposé) imprenable des « Eléphants » de Côte d’Ivoire.
Sauf qu’à l’image d’autres « Lions », les Indomptables du Cameroun en 2005, ceux du Sénégal sont passés à côté d’une victoire (ou à tout le moins d’un nul) qui aurait considérablement préservé leurs chances de virer les vice-champions d’Afrique de la course à la Can 2013 prévue en Afrique du Sud.
En effet, après avoir mené par deux fois au score et bien muselé une équipe ivoirienne qui se faisait même siffler par son public, les « Lions » ont craqué dans les 10 dernières minutes de la partie.
Un énième départ, balle au pied, de Gervinho a semé la panique dans la défense sénégalaise et abouti à un autre penalty « douteux » (même si Lamouchi, le coach ivoirien a été moins courageux que Williamson et a évité de se prononcer la question) qui, transformé par Drogba, a mis les « Eléphants » sur l’orbite du succès (3 – 2 à la 80ème mn). Et comme pour remuer le couteau dans la plaie et confirmer la résurgence du « syndrome des dernières minutes », un quatrième but de Max Gradel (85ème mn) est venu alourdir la note.
Koto, le coach sénégalais, a donc là un gros chantier à conduire d’ici au match retour et, plus loin, pour le reste des éliminatoires du Mondial 2014 et de la … phase finale de la Can si le mal (en plus de quelques autres insuffisances) est jugulé à temps.