Convoqué par Alain Giresse en juin 2013 «pour parer à certaines incertitudes» lors des matches des «Lions» en Angola et au Liberia, Stéphane Badji s’est imposé très vite comme un pion indispensable au puzzle du sélectionneur national.
Depuis sa première convocation en Équipe nationale sous l’ère Giresse, Stéphane Badji n’a plus quitté la «Tanière». Appelé par le sélectionneur «pour parer à certaines incertitudes» lors du déplacement des «Lions» à Luanda et à Monrovia pour les 4e et 5e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, le joueur du Sk Brann (D1 Norvège) ne s’était pas contenté de son statut de joker. Et s’il avait cédé sa place à Modou Sougou en toute fin de partie (87e) face à l’Angola (1-1, 8 juin 2013), il avait disputé l’intégralité du match contre le Liberia (2-0, 16 juin 2013), avec à la clé une très bonne prestation devant le Lone Star. En vacances à Dakar, Cheikhou Kouyaté (blessé) n’avait pas alors hésité à lui décerner une bonne note. «Il faut tirer le chapeau à Stéphane Badji qui est venu au dernier moment et qui s’est battu pour être titulaire. Il a montré au coach qu’il n’a pas eu tort de lui faire confiance. Il faut vraiment le féliciter», avait déclaré l’actuel joueur de West Ham à l’endroit de l’ancien capitaine du Casa-Sports.
«Il s’en sort grâce à son intelligence, son physique et son courage»
Avec ce crédit engrangé sur ces deux matches, il est encore appelé le 14 août 2013 en amical contre la Zambie (1-1, remplacé par Henri Saivet, 45e) avant d’entrer en fin de rencontre à la place de Moussa Sow (93e), en éliminatoires de la Coupe du monde 2014 disputé à Marrakech (Maroc) contre l’Ouganda (1-0). C’est face aux Grus ougandais qu’il avait étrenné sa première sélection en Équipe nationale sous les ordres de Joseph Koto, le 9 juin 2013 au Mandela National Stadium de Kampala, lors du match aller (1-1, 2e J. EL. CM 2014) où il avait remplacé Rémi Gomis à la 73e minute. La seule fois que Giresse a décidé de le laisser sur le banc pendant tout le match, les «Lions» ont ramené une valise de buts de leur voyage à Abidjan, avec une défaite (3-1) face à la Côte d’Ivoire, dans le dernier tour des qualifications au dernier Mondial. Au retour, à Casablanca, il retrouvera sa place de titulaire face aux «Éléphants» (1-1), avant de céder sa place à Henri Saivet (81e).
Depuis lors, le double vainqueur du tournoi de l’Uemoa (2009 et 2011) a enchaîné les matches, en amicaux face au Mali (1-1), le Burkina Faso (1-1), le Kosovo (2-1) avant les deux dernières rencontres devant l’Égypte et le Botswana (2-0). Une régularité qui ne surprend guère son ancien coéquipier au Casa-Sports, Pape Maguette Gningue, avec qui il a joué de 2008 à 2012. Et selon le portier du club ziguinchorois, le meilleur footballeur local en 2011 (élu par l’Anps) «peut encore faire mieux, si on le fait jouer dans son vrai registre, c’est-à-dire au milieu de terrain comme meneur». «Il ne joue pas à son vrai poste, mais s’en sort grâce à son intelligence, son physique et son courage, dit-il. Au Casa-Sports, il a joué à tous les postes au milieu (meneur, récupérateur, excentré).»
«Il exécute à merveille les tâches défensives et soutient l’attaque»
Mais s’il y a un homme qui connaît assez bien le joueur de 24 ans, c’est bien Demba Ramata Ndiaye. L’emblématique entraîneur du Casa-Sports déclare : «Stéphane peut jouer en milieu relayeur (défensif), milieu animateur et en excentré. Ce sont trois positions sur lesquelles il a toujours joué de manière extraordinaire au Casa. Quand il joue comme excentré, il est très fort sur le plan défensif et l’arrière droit n’a jamais de problème. Mais le rôle de milieu relayeur est son poste de prédilection. Quand il est dans la colonne vertébrale de l’équipe, il joue un rôle de piston, ce que les Anglais appellent le «box to box». Il exécute à merveille les tâches défensives et soutient l’attaque. Il est super dans la combativité et la récupération.»
Mais «puisqu’il est efficace défensivement et apporte un plus de jus sur le plan offensif, Giresse le laissera jouer dans cette position pendant encore quelques matches», estime Demba Ramata qui espère, toutefois, voir son ancien protégé évoluer à son vrai poste, dans le futur, en sélection nationale. «Ça dépend des matches et des besoins de l’entraîneur, explique-t-il. Il arrivera un moment où il l’amènera aux côtés de Gana (Guèye) pour jouer comme relayeurs et animer le milieu. J’en rêve parce que ce serait une paire extraordinaire. Et derrière eux, il y aurait Kouyaté (Cheikhou).» Giresse réalisera peut-être son rêve.