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Pour conforter sa première place du groupe K des éliminatoires de la Can 2017 prévue au Gabon, le Sénégal (6 points +4) rencontre le Niger (troisième avec 3 pts +1, derrière le Burundi, 3pts). Ce sera le 26 mars prochain à Dakar et le 29 à Niamey. Pour cette troisième journée, Aliou Cissé, sélectionneur des Lions, a encore fait appel à Baye Oumar Niasse. Quel peut être le rendement du nouvel attaquant d’Everton en équipe nationale ? Son temps de jeu plutôt réduit avec les Lions ne permet pas de jauger son vrai niveau. Alors, afin de comprendre l’intérêt du sélectionneur pour «Baye», L’Obs ouvre le «Cahier du retour au pays natal», là où tout a commencé : le village de Ouakam. Ses anciens entraîneurs et son ex capitaine à l’Uso, nous font faire davantage connaissance avec un attaquant de pointe avaleur d’espace.

Selon les styles propres et les consignes de l’entraîneur, les avants-centres dégagent des catégories différentes. Il y a ceux qui aiment se frotter aux défenseurs, sentir leur sueur, dans des corps à corps électriques. Il y a aussi ceux qui cherchent, au maximum, à éviter les duels directs avec leurs adversaires. Baye Oumar Niasse est à ranger dans la seconde catégorie. Son ancien coach à l’Union sportive de Ouakam (USO), Salam Lam, renseigne : «Effectivement, il y a des attaquants remiseurs. Baye Oumar, peut-être, peut jouer sur ce registre. Mais son fort, ce sont les accélérations vers le but, jouer dans l’espace, pour finir l’action. Ce n’est pas un joueur de duels, mais un joueur d’espace. Il va vite et sait utiliser son corps mais au bénéfice de la course. C’est un attaquant rapide, qui aime la profondeur.»

Avaleur d’espace, l’attaquant international sénégalais de 25 ans, transféré le 1er février dernier à Everton en Angleterre pour une durée de 4 ans et demi, en provenance du Lokomotiv Moscou (Russie),  a débuté sa carrière professionnelle à Ouakam en 2011 sous les ordres de Alphousseynou Badji. «Lorsque je suis arrivé en 2011 à l’Uso, il me manquait un joueur d’espace, puissant et qui va vers l’avant. A l’époque, Baye était en marge du groupe pour des raisons peut-être personnelles. Le comportement des supporteurs le faisait hésiter. Mais je l’ai convaincu à intégrer le groupe et je me suis très vite rendu compte de ses qualités. C’est une force tranquille. Un joueur généreux dans l’effort.»

Sur le terrain, Pape Latir Ndiaye était un spectateur privilégié de ses débuts dans l’effectif de l’Uso. «Ce n’était pas facile pour lui, parce que la pression était énorme. Il s’en est sorti grâce à son mental. Les supporteurs ne lui pardonnaient pas les occasions manquées. Contre Niary Tally en 2011, ils l’ont attendu devant la porte du stade pour lui faire sa fête. Le lendemain, il n’est pas venu à l’entraînement, mais les supporteurs sont allés le chercher. Il a un mental solide, sinon il n’allait pas revenir.»

Pas franchement catastrophique, jamais stratosphérique. A ses débuts, Baye Oumar Niasse n’était que trop peu souvent parvenu à porter l’équipe sur ses épaules. Mais il a fini par prendre ses marques au fil des rencontres. «Il avait terminé deuxième meilleur buteur du club derrière Pape Jean Koukpaki», sourit Alphousseynou Badji. «Baye doit sa réussite à son application au travail, ajoute l’ancien gardien et capitaine de l’Uso. Assidu et studieux, il ne rechignait pas à la tâche. Il n’hésitait pas à faire des séances supplémentaires pendant les pauses. C’est pourquoi il était physiquement au top.» Et suffisamment intelligent pour se mouler dans un système de jeu qui lui était taillé sur mesure. «On jouait en 4-2-3-1, rappelle Aphousseynou Badji. A ses côtés, Barthélémy Mané, très fort dans la dernière passe, lui mettait le ballon dans l’espace.» Pape Latir : «Quand je devais faire une relance, mon premier réflexe c’était de le situer sur le terrain. Je savais que je pouvais m’appuyer sur ses qualités : sa vitesse, sa puissance et son adresse, pour surprendre l’adversaire. Je lui mettais toujours le ballon dans l’espace.»

Niasse a hissé Ouakam sur la plus haute marche du podium en 2011, avant d’aller monnayer ses talents en Europe. «Auparavant, souligne Salam Lam, j’en avais fait mon leader d’attaque. C’était en 2012. On a passé peu de temps ensemble, mais il m’a donné entière satisfaction. En deux mois, Baye avait marqué six buts, avant d’aller en Norvège (à Sk Brann). Il a fallu une absence de six mois pour qu’un autre attaquant puisse le rattraper et terminer meilleur buteur. Dans notre championnat, il était très efficace dans l’axe. Maintenant, est-ce que les gens qu’il battait à la vitesse sont les mêmes que ceux qu’il rencontre en milieu professionnel ?» Alphousseynou Badji n’a pas la réponse à cette question, mais reste optimiste sur son avenir. «Avant, il se déplaçait dans des zones d’ombre, c’est-à-dire des espaces où il ne devait pas courir. Aujourd’hui, il s’est beaucoup amélioré. Avec un peu de patience, il sera un grand attaquant.» C’est son rêve le plus fou. Attaquant axial à l’appétit féroce, Niasse «se plaignait tout le temps de la qualité des ballons en championnat, confie Latir Ndiaye. C’est pourquoi d’ailleurs, il en a offert aux équipes du championnat national. Il me demandait tout le temps de signaler la mauvaise qualité des ballons. Il aime marquer des buts.»  Niasse en a planté 15 en Turquie à Akhisarspor (2013-2014) et 19 en Russie au Lokomotiv Moscou (2014-2016).

 

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