Mutinerie dans la tanière ! Les «Lions» du Sénégal qui ont été incapables de remporter la moindre victoire depuis le 2 juin 2012, ont décidé de s’illustrer en dehors des aires de jeu. Les poulains de Alain Giresse ont fait le buzz non pas pour leurs performances sportives, mais plutôt en refusant de s’entraîner. Tout simplement parce que la Fédération internationale de football association (Fifa) a «imposé» à l’équipe nationale la tenue, le dimanche 16 juin à Monrovia, au lieu du samedi 15 juin comme initialement prévu, du match qui doit les opposer à la «Lone Star» du Liberia.
Ce serait la goutte d’eau de trop dans un vase déjà rempli à moitié par l’amateurisme dont le Directeur de la Haute Compétition (DHC) a fait preuve, notamment avec les problèmes d’intendance à Bruxelles où les «Lions» ont frôlé l’expulsion. Si l’on y ajoute la fausse note sur l’annonce de la disponibilité d’un vol spécial pour rallier Accra à partir de Luanda alors qu’il n’en était rien ; la restauration qui laissait à désirer, la coupe était pleine pour les « Lions ». D’autant plus que certains cadres de l’équipe, comme son «frère» Moussa Sow et son «pote» Mohamed Diamé qui tentent de prendre en otage le staff technique, ne semblent pas digérer l’absence de Demba Bâ, écarté pour «raisons techniques». Le capitaine des «Lions» s’est d’ailleurs fait entendre en fustigeant la décision de Giresse. Drôle de capitaine qui n’est pas sans rappeler l’attitude de Patrice Evra et de ses coéquipiers lors de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. La France en était devenue la risée du monde entier, même si par la suite, des sanctions sont tombées sur les joueurs « dissidents ».
Mais comme l’équipe de France d’alors, le Sénégal ne devrait pas laisser passer cette farce de mauvais goût sans prendre des sanctions à la dimension de la gravité de l’acte.
Car le peuple sénégalais qui n’a jamais rechigné à mettre les joueurs dans des conditions de performance au détriment de secteurs sociaux qui peinent à disposer du ? des moyens mis à la disposition des «Lions», ne mérite pas une telle forfaiture. Rien que pour les autres cinq matches nuls-défaites (1-1) contre l’Ouganda, le Niger, la Guinée, l’Angola à deux reprises, chacun des joueurs a empoché plus de 40 millions de F Cfa.
Cependant lorsque la banlieue sénégalaise s’est retrouvée dans des eaux puantes de l’hivernage de 2012, ces mêmes joueurs ont brillé par leur manque de patriotisme. Là où Didier Drogba, un ivoirien, a casqué 5 millions de F Cfa à lui tout seul, les 23 «Gaïndé» n’ont même pas été capables de cotiser 3 millions. On se souvient de leur descente à la pouponnière dénommée Ong Vivre ensemble, située à la sortie de Mbour, lors de stage d’oxygénation en 2012. Les 23 joueurs en partance pour la Guinée-Equatoriale, ont offert… 1 million à des enfants orphelins. Autrement dit, chacun a cotisé 43.475 F Cfa. Diantre !
Pour revenir à la déprogrammation du match par la Fifa, le motif apparaît du coup trop léger pour expliquer leur «boycott». Le Sénégal n’avait-il pas fait déprogrammer son heure de match face à l’Angola à Conakry, le 23 mars dernier, pour pallier à d’éventuelles coupures d’électricité ?
Par ailleurs, l’indiscipline qui règne dans la tanière apparaît structurelle et à l’allure où vont les choses, celle-ci risque de se transformer en une véritable armée mexicaine. Quant à Alain Giresse, il semble avoir encore en travers de la gorge, le fait que l’équipe ait voyagé en vol régulier pour rejoindre Luanda et puis Accra. Et si c’est le retard accusé sur le paiement de son salaire qui le pousse à fermer les yeux sur le comportement des joueurs voire les instrumentaliser, alors vaut mieux lui trouver une porte de sortie. Alain Giresse sait mieux que quiconque qu’avec la nouvelle réglementation de la Fifa, aucun état ne peut refuser de payer son dû à un sélectionneur. Quand bien-même les lenteurs administratives avancées comme raisons sont tout aussi impardonnables.
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