Kara Mbodji, qui profite de ses vacances avant le regroupement des Lions au Maroc en vue de la préparation de la Can, a profité de cette fin d’année pour faire du social dans son fief. Après un don destiné à la Pouponnière de Mbour, un partage de repas avec les détenus à la Mac de Mbour et un soutien au bébé de l’année, le robuste défenseur sénégalais du club belge de Genk s’est prononcé sur les chances du Sénégal pour cette Can, la situation du football au Sénégal et sur d’autres sujets. Entretien.
Kara, vous êtes en vacances à Mbour avant de retrouver vos coéquipiers pour un stage au Maroc ; dans quel état de forme vous êtes ?
Je me sens bien, je suis dans une bonne forme. En Belgique, j’ai joué mon dernier match il y a de cela une semaine. En principe je devais rejouer le 27 décembre mais compte tenu de la neige qui a couvert le terrain, le match a été annulé. Là je profite de mes congés d’une semaine, je mange bien, je dors bien, je profite vraiment de ces moments pour avoir de la fraîcheur afin de faire une bonne préparation.
Parlons de votre club belge, Genk, comment jugez-vous votre parcours et votre classement dans le championnat ?
Positif ! Parce que nous sommes quatrièmes. Il reste 9 matchs et les Play-offs, rien n’est encore joué. L’essentiel c’est d’être parmi les six premiers pour participer aux Play-offs.
Le sélectionneur Alain Giresse a présélectionné 28 joueurs avec une absence remarquée, celle de Demba Ba. Quel commentaire en faites-vous ?
Je ne veux pas commenter les décisions du coach, c’est lui le boss, il est libre de faire ses choix. Il n’y a que lui qui détient les réponses. Moi en tant que joueur je préfère me concentrer sur le travail, sur mes performances, le reste je le laisse avec l’entraîneur.
Le Sénégal est placé dans la poule de la mort avec de grosses équipes. Ne craignez-vous pas vos adversaires ?
Non nous ne craignons pas ces équipes parce que pour gagner une coupe d’Afrique, il faut gagner face aux meilleures équipes d’Afrique. Moi je ne crois pas que nous sommes dans une poule de la mort. Certes la poule elle est dense mais rien n’est impossible, le plus important étant de faire une bonne préparation pour être prêts le jour J et tout faire pour gagner le premier match, car c’est important.
Puisque vous ne craignez pas ces équipes, le Sénégal fait-t-il partie des favoris pour cette Can ?
Non, nous sommes outsider. Je pense que les favoris c’est l’Algérie, la Côte d’Ivoire et je pense le Cameroun.
Compte-tenu de vos prestations en championnat comme en Equipe nationale, avez-vous des contacts venant de clubs étrangers ?
Oui ! Il y a en beaucoup, je dirais même en Angleterre, mais comme j’ai l’habitude de le dire, je ne suis pas pressé. Le plus important c’est de continuer le travail comme je l’ai toujours fait et je pense qu’au moment venu, je vais sortir par la grande porte. Il y a de grands clubs comme Newcastle mais le plus important je le redis c’est le travail.
Suivez-vous les matchs du championnat de football professionnel sénégalais ?
Des fois je suis les matchs sur certaines chaînes de télévision du Sénégal. Je suis content de voir d’abord les changements au niveau de la réhabilitation des stades ; ça facilite le travail, il faut continuer sur cette lancée. Par contre, je pense que ce sont les écoles de football qui sont le problème car dépourvues de moyens. C’est très difficile de travailler dans ces conditions et il va falloir faire quelque chose. Et pour cela, je lance un appel à l’Etat du Sénégal pour aider les écoles de football parce qu’aujourd’hui dans l’Equipe nationale du Sénégal, il y a pas mal de joueurs qui sont passés par ces écoles. Je pense que si on veut de bons joueurs dans l’avenir, il faudra travailler à la base.
C’est devenu presque une tradition chez vous de soutenir les couches défavorisées. Là vous êtes à la Pouponnière de Mbour, qu’est-ce qui justifie cet engagement de Kara Mbodji ?
Moi j’aime faire dans le social, c’est important d’aider les personnes qui en ont besoin et j’invite mes coéquipiers à faire la même chose. J’ai participé au bébé de l’année au Centre de santé de Mbour. Il y a également le dîner que je dois partager avec les détenus, en tout cas c’est un chantier que j’explore depuis quelque temps. Et je n’exclus pas de mettre en place une fondation.