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Les “Lions” ne dépassent la meute que du bout du nez, mais c’est toujours une longueur qui fait la différence. Cela permet de regarder droit devant, même s’il n’est jamais confortable de sentir le souffle des poursuivants dans sa nuque. Car si les “Lions” tiennent leur destin en main, les autres n’ont pas perdu le leur, non plus.

On se réjouit de pointer en tête après le deuxième virage, mais on a l’impression d’être dans le 200 mètres d’une finale olympique, où les uns et les autres se tiennent au millième de secondes près. La photo finish risque d’être terrible.

Frustré par le jeu des “Lions” contre l’Afrique du Sud, dubitatif devant les choix opérés par le staff technique, interrogateur par rapport à ce que les superviseurs d’Algérie-Afrique du Sud ont pu dire pour peser sur le changements apportés contre les “Bafana Bafana”, on ravale le dépit. L’avenir importe davantage que le passé. Il n’y a pas eu incendie pour qu’on fouille des décombres, ni naufrage pour qu’on cherche des rescapés.

Alors droit devant !

Tournés vers l’Algérie, on se retrouve devant ce qu’est réellement le football : un présent toujours recommencé. Un scénario qui se réécrit selon les circonstances, selon les acteurs qui portent l’adversité et selon l’épilogue attendu.

Victoire ou nul, deux possibilités s’offrent au bonheur des “Lions”. Mais il ne faut pas se tromper pour penser que c’est un match qui se joue à pile… et face. La seule alternative qui s’offre à l’Algérie pèse autant que les deux variables qui se dessinent pour les “Lions”.

Le défi est énorme. Non pas parce que c’est une Algérie auréolée de son panache du Mondial, mais parce que c’est simplement l’Algérie. Un football difficile à contenir quand le temps des calculs est fini. Une équipe qu’on ne subit pas pour espérer l’épuiser dans sa débauche d’énergie. Elle sait presser et échelonner ses mouvements, provoquer et pourrir le jeu, construire et conclure. Les “Fennecs” seront dans la largeur et dans la profondeur, chercheront les intervalles et les espaces, miseront sur la vitesse et le déséquilibre dans les une-deux…

Les contenir c’est entrer dans ce match sans recul. Ne pas avoir à improviser et être clair dans ses choix de jeu dès l’entame. Avoir des principes d’animation clairs et bien à soi, prendre des disposition qui ne se déterminent pas en fonction de ce qu’impose l’adversaire. La maturité sera de se préparer à tous les scénarios et de savoir s’adapter à tous les coups. C’est une élaboration technique de la part du sélectionneur, c’est une disposition mentale dont les joueurs doivent s’imprégner à fond.

On entend Giresse se désoler du fait que contre l’Afrique du Sud ce qui s’est dessiné sur le tableau noir a eu du mal à se concrétiser sur le pré vert. On s’étonne de voir cette équipe incapable d’être consciente et autonome sur le terrain, faire preuve d’intelligence et se déterminer. Demain il faudra bien qu’elle soit à la hauteur de ce qu’elle vaut.

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