Issa Cissokho, comment décririez-vous votre situation actuelle au Genoa ?
Ça fait deux matchs que je ne suis pas dans le groupe. C’est comme ça, ce sont les choix du coach. Irréversible ? Pour l’instant, on va dire que c’est très compromis. Après, dans le foot, tout peut aller très vite. Aujourd’hui c’est la tempête. Demain, il peut y avoir de nouveau du soleil. En attendant, j’essaye de continuer à être performant à l’entraînement pour, pourquoi pas, réintégrer le groupe, ou, sinon, me préparer pour mon futur club.
Comment en êtes-vous arrivé là ?
A mon arrivée, ça s’est plutôt bien passé, mais au bout de six matchs, j’ai disparu des radars (sic). La raison ? Ah ça, le pourquoi du comment, il faut demander à l’entraîneur. Moi je reste professionnel, je m’entraîne jusqu’au bout. Les gens qui me connaissent savent que je ne lâche jamais rien. C’est une situation un peu délicate, c’est ma première expérience à l’étranger, donc j’aurais aimé que ça se passe mieux, forcément. Malheureusement c’est ainsi et il va falloir faire avec.
Avez-vous senti le vent tourner ?
Non, ça s’est fait du jour au lendemain. J’ai joué six matchs de suite, je pensais avoir donné satisfaction, mais ensuite je suis sorti des plans du coach du jour au lendemain. C’est la première fois que ça m’arrive donc ça fait bizarre, mais j’attends que le vent tourne et j’ai mes amis et ma famille qui sont là pour moi. Moi, je me suis toujours entraîné de la même façon et j’ai le même état d’esprit que celui que j’avais à Nantes, Carquefou, Blois ou Orléans, ça n’a pas changé. Après, le coach fait ses choix, je dois les accepter.
« Dans ma situation , le mieux c’est de trouver un nouveau club »
Avez-vous pris une claque ?
Oui, forcément on prend une petite claque, mais c’est le football qui est comme ça et qui est fait de hauts et de bas. Jusqu’à présent, tout allait bien pour moi et aujourd’hui je vis une nouvelle expérience, mais que je ne regrette pas car ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. A moi de trouver un nouveau challenge, si mon avenir ne passe plus par le Genoa, et reprendre du plaisir car c’est ça qui me fait avancer. Après, j’ai mon frère Aly, qui a lui aussi eu du mal quand il a quitté le championnat de France, mais il a toujours su rebondir et va reprendre du plaisir à rejouer, même si avec Aston Villa, ils ne sont pas très bien au classement. A moi de prendre exemple sur le petit frère, de ne rien lâcher et un jour, ça sourira de nouveau.
Avez-vous eu votre petit frère Aly au téléphone ? Que vous a-t-il conseillé ?
Oui, on est très unis, on en a beaucoup discuté, on s’appelle quasiment tous les jours, il prend des nouvelles, ça fait plaisir, car on sait que parfois, dans les moments difficiles, il n’y a plus personne (rires). Il m’a conseillé de ne rien lâcher, de travailler. C’est ce que je vais faire en espérant trouver quelque chose de mieux par la suite.
Envisagez-vous un départ dès cet hiver ?
C’est simple, je suis dans une situation qui n’est pas confortable, donc c’est dur de se dire que je vais rester encore cinq ou six mois dans ces conditions, donc je vais étudier les offres qui vont arriver. Pour l’instant, j’ai quelques touches, mais rien de concret pour le moment. On verra ce qui arrivera et ce qui pourra être le mieux pour moi, et surtout pour ma famille, qui présente une grosse part dans ma décision, et on fera un choix. Dans une situation comme la mienne, le mieux, c’est de trouver un nouveau club, un nouveau point de chute pour prendre du plaisir et montre qu’on n’est pas mort et qu’on a toujours les jambes. J’espère que je vais pouvoir retrouver quelque chose de bien.
« L’Angleterre, c’est le rêve ! »
Pour vous le choix de la sécurité serait-il de rentrer en France ?
C’est vrai que question sécurité, la France c’est bien, car, un, je parle français et, deux, pour l’intégration c’est beaucoup plus facile car je connais bien le championnat et les joueurs. J’ai quand même fait deux saisons pleines en L1. Mais je reste aussi ouvert à d’autres championnats étrangers qui peuvent être intéressants. Je vais étudier les offres qui vont arriver et je prendrai une décision. J’ai surtout envie de retrouver du plaisir et le goût de tacler, l’ambiance du vestiaire, c’est quelque chose de très important pour moi. Le championnat italien est un championnat très fermé où il faut être bon tactiquement, mais j’aimais bien. C’est dommage mais c’est le football qui est comme ça. J’ai connu des galères bien plus difficiles que ça quand j’étais à Orléans, alors ce n’est pas ça qui va me freiner. J’ai toujours la patate et le sourire, rien n’a changé. Mais aujourd’hui, je veux trouver un nouveau point de chute et retrouver le plaisir de jouer au football.
Peut-on imaginer vous retrouver vous aussi du côté d’Aston Villa aux côtés de votre petit frère ?
Ah, l’Angleterre, c’est le rêve (il rit) ! L’Angleterre, ça fait rêver tout le monde, c’est le meilleur championnat du monde. Si j’ai une opportunité pour aller en Angleterre, je l’étudierai de très près, mais je ne suis pas axé seulement sur l’Angleterre. Je suis axé sur tout, le plus important est de retrouver du temps de jeu et de m’épanouir.
Un départ du Genoa est-il devenu inévitable aujourd’hui ?
Oui, je pense, oui.