Il a récemment redit son envie de rejouer en équipe nationale. Mais en optant pour la Chine, Papiss Cissé a peut-être amoindri ses chances de réintégrer la Tanière.
«Je ne renonce pas à la sélection». C’est la phrase choc qu’a lâchée Papiss Cissé dans un entretien accordé dernièrement à nos confrères de L’Observateur. L’attaquant sénégalais qui n’a plus été convoqué en équipe nationale depuis les matchs amicaux contre le Ghana et le club du Havre AC en mars 2015 dans cette ville du Nord de la France a été transféré il y a quelques semaines de Newcastle à Shandong Luneng en Chine.
Pilier de la sélection depuis quelques années, notamment sous le magistère d’Amara Traoré, Joseph Koto (qui lui avait confié le brassard) et Alain Giresse, Papiss Cissé a été victime de la rupture imprimée par Aliou Cissé. En effet, arrivé sur le banc de la sélection en mars 2015 après une décevante CAN en janvier-février en Guinée équatoriale, l’ancien capitaine des Lions a écarté plusieurs joueurs dits cadres. Outre Papiss Cissé, DameNdoye, Moussa Sow et Demba Ba notamment passent à la trappe.
Une situation que l’ancien avant-centre de Newcastle ne semble pas comprendre. «Aliou Cissé a fait le choix de me mettre sur la touche et pas que moi, la majeure partie des joueurs de ma génération aussi, il a ses raisons. Le mieux placé actuellement pour y apporter des éclaircissements, c’est lui», déclarait-il dans le même entretien avecL’Obs. Pour sa part, le sélectionneur national n’en démord pas. Pour prétendre jouer en équipe nationale, il faut évoluer dans un championnat d’un bon niveau. Le standard étant naturellement aux veux d’Aliou Cissé les championnats européens d’où provient la quasi-totalité de ses joueurs.
«Aujourd’hui, il y a des garçons qui sont dans l’élite, dans le gratin du football mondial. S’il veut jouer en sélection, il n’a qu’à revenir dans l’élite du football. C ‘est aussi simple que ça». Ces propos, le sélectionneur national les a tenus lors d’une conférence de presse en réponse à une complainte de Moussa Sow qui, dans nos colonnes, déclarait que le coach national l’avait écarté de la sélection «sons raison». Mais ils s’appliquent à Papiss Cissé qui, comme Sow au Qatar, a rejoint un championnat asiatique, en l’occurrence celui de la Chine.
Offrant un contre-exemple, Papiss Cissé parle de Mamadou Niang qui «est revenu en équipe nationale après avoir signé au Qatar. C’était sous Amara». Mais à 31 ans, avec une forme physique qui n’est plus des plus reluisantes, dans un championnat chinois qui n’est pas le top niveau en dépit de ses constants progrès, il est clair que Papiss devra remuer sa crinière de diatoo (lion) pour espérer revenir. Surtout que durant son absence, son pote Mame Biram Diouf a marqué son terroir.
Ces Lions… exotiques
Papiss n’est pas le seul Lion victime de l’exil asiatique. Comme lui, Demba Ba, Moussa Sow ou plus récemment Bayal Sall auront de la peine à réintégrer la Tanière. D’autres joueurs, plus jeunes comme l’attaquant Makhète Diop d’Al Dhafra, sont également victimes de l’exotisme de leurs championnats. Dans sa volonté de relancer sa carrière mais aussi et surtout de retrouver la sélection dont il était l’un des piliers, Issiar Dia a décidé de retourner en Europe. Après une tentative de relance infructueuse à Ajaccio, il espère intégrer Nancy, le club qui l’a lancé.