Mbaye Diagne, vous êtes arrivé à Kasimpasa lors du mercato hivernal, en provenance de la Chine. Qu’est-ce qui a motivé votre décision de revenir en Europe ?
Le championnat chinois est en plein essor mais pour l’heure il manque encore de visibilité par rapport aux championnats européens. J’ai eu des propositions sportives intéressantes dont celle de Kasimpasa. Le championnat turc est suivi et je connais des Sénégalais qui y évoluent, donc on a vite trouvé un accord avec Kasimpasa. C’est aussi l’occasion de retrouver un niveau plus élevé en termes de compétitivité et de me montrer sur le terrain pour espérer intégrer un jour la sélection du Sénégal. C’est un objectif sportif que je me suis fixé car c’est important pour un joueur de représenter sa nation.
Comment s’est passée l’adaptation ? On vous a vu trouver le chemin du but très vite.
Oui j’ai très bien été intégré dans le groupe ici. J’ai découvert des coéquipiers qui m’ont mis à l’aise et c’était facile de communiquer en français ou en italien avec certains comme beaucoup sont étrangers. J’ai suivi un programme de préparation physique et au bout de deux semaines j’étais apte à débuter avec le groupe. J’ai marqué d’entrée car j’étais très motivé à l’idée de faire mes débuts et montrer ce dont je suis capable. Et puis avec la sélection dans un coin de la tête ça m’a encore plus motivé. Partout où je suis passé j’ai toujours marqué.
“La sélection c’est un plus, c’est au-dessus“
On sent que la sélection revient souvent dans votre discours. Il se dit désormais que vous seriez dans la fameuse pré-sélection de 35 joueurs en vue du Mondial 2018. Avez-vous des contacts avec le sélectionneur Aliou Cissé ?
Non, nous n’avons pas échangé, mais je le connais et lui aussi me connaît. Je n’ai jamais cherché à faire le forcing pour entrer en contact avec lui ou être dans ses petits papiers. J’ai toujours cru en moi et au fait que si je suis performant, ma chance viendra. Dans le football actuel toutes les performances sont vues et sues de tous et la vérité vient du terrain. Je me suis concentré sur mon rôle d’attaquant, à savoir marquer des buts et maintenant il se dit que je suis dans une pré-sélection en vue de la Coupe du monde… C’est quelque chose qui me pousse à travailler encore plus pour être prêt si le sélectionneur fait appel à moi.
Jouer pour le Sénégal c’est quelque chose qui vous tient à cœur ?
Je pourrai me contenter d’être dans mon club, bien gagner ma vie et en rester là. Mais au final il y aurait un manque. J’ai envie de porter les couleurs de mon pays, le représenter au plus haut niveau. Ma famille aussi souhaite me voir atteindre les Lions car ce serait une fierté pour eux. Je suis passé par plein de clubs, mais la sélection c’est un plus, c’est au-dessus. Je pense que tout joueur sénégalais rêve de porter un jour le maillot national.
“Il fallait que je quitte la Chine“
Les places parmi les 23 pour aller en Russie sont chères. Quelles qualités pensez-vous être en mesure d’apporter par rapport à vos concurrents ?
Ça, c’est au sélectionneur de savoir dans quel rôle il aurait besoin de moi. Il y a tellement de joueurs de qualité dans l’équipe nationale, ils jouent dans les meilleurs championnats. En tant qu’attaquant mon rôle est de marquer. Si jamais j’ai l’occasion d’être appelé ce sera à moi de mouiller le maillot pour montrer que je mérite ma place. Après si je n’y suis pas il faudra respecter le choix du coach et souhaiter le meilleur à ceux qui y seront. A mon niveau je ne peux qu’être compétitif en club et attendre mon heure.
Vous dîtes avoir fait le choix de rejoindre la Turquie pour retrouver un championnat compétitif et ainsi avoir la chance d’intégrer la Tanière. C’est vraiment le cas ? On peut vraiment tourner le dos aux salaires chinois ?
C’est la seule raison pourtant… Quitter la Chine a vraiment été dicté par cet objectif. J’aurai pu rester là-bas (en Chine, ndlr), j’étais dans de bonnes conditions, je gagnais bien ma vie… Pourquoi partir ? Vu l’objectif que je me suis fixé, il fallait que je retrouve un championnat plus compétitif et la meilleure proposition qui regroupait tous les aspects est venue de Kasimpasa.
“La concurrence ne me fait pas peur“
Vu la concurrence accrue au poste d’attaquant, à combien estimeriez-vous vos chances d’être dans les 23 pour le Mondial ?
Il ne faut pas brûler les étapes. La Coupe du monde est encore loin ! Déjà il faut que je sois performant pour intégrer le groupe et surtout y rester ensuite car je n’ai pour l’heure aucune sélection. Pour le moment je travaille uniquement dans le but d’avoir cette chance de faire mes preuves si le sélectionneur fait appel à moi. Si c’est le cas, je donnerai tout pour lui montrer qu’il peut me faire confiance. Après, ce sera à lui et à son staff de juger. Je crois que ceux qui iront au Mondial l’auront mérité par leurs performances sur le terrain. A mon niveau, la concurrence ne me fait pas peur. J’attends juste mon heure.
Avant le Mondial et une potentielle sélection, il y a d’abord les échéances avec votre club. Quels sont vos objectifs pour la seconde partie de saison ?
Etre en bonne forme physique déjà et surtout marquer des buts. Au poste où j’évolue c’est la seule chose qu’on regarde à la fin du match. Un attaquant n’est vu que par ses buts, donc à moi de donner le maximum sur le terrain. Si je continue de marquer, le reste suivra. Et pourquoi pas viser plus haut ensuite.