Dans un peu moins d’un mois, la quasi-totalité des championnats européens seront clôturés. Place sera faite aux transferts. Les joueurs sollicités iront aux négociations avec les demandeurs. Cette épreuve n’a pas souvent été une réussite pour les Sénégalais. Si la décision a été un déclic pour une carrière radieuse pour certains, ça été un désastre pour la majorité. Les plus spectaculaires furent les cas de Moussa Konaté, Kader Mangane et Issiar Dia.
Moussa Konaté englouti par ses proches
L’ancien attaquant de Touré Kunda de Mbour a été l’une des grandes révélations du tournoi masculin de football des Jeux olympiques de Londres 2012, avec cinq réalisations en quatre matchs. Cet exploit lui valut la convoitise de grands clubs européens. Moussa Konaté, alors joueur de Maccabi Tel Aviv, a signé à Krasnodar en Russie. Un choix critiqué par les observateurs qui estiment que celui qui avait été cité parmi les Espoirs africains de l’année 2012 aux côtés de l’Egyptien Mohamed Salah (FC Bâle, Suisse), devait avoir mieux que ce club russe. Un avis balayé d’un revers de main par Ibrahima Konaté, l’oncle du joueur, par ailleurs, directeur général du club formateur de l’attaquant international, qui a estimé, à son tour, que le club russe était le mieux pour son prodige. En réalité, la suite sera désastreuse pour le meilleur buteur des JO 2012. Manque de temps jeu
Kader Mangane emporté par l’envie
Alors, maillon essentiel du dispositif mis en place par Frédéric Antonetti à Rennes, le solide défenseur sénégalais (1.90m, 80kg), Kader Mangane a fait parler sa puissance et son expérience au sein d’une défense rennaise qui est restée la meilleure de L1, en 2011, avec 25 buts encaissés. Cette performance a attisé la convoitise de plusieurs clubs. Lyon et Marseille en L1, West Ham et autres se sont renseignés. Pour son profil physique et sa capacité à mener un vestiaire, l’OL était prêt à débourser 10 millions d’euros pour s’attacher les services du natif de Thiès, 28 ans, à l’époque. L’Olympique de Marseille s’est renseigné aussi pour parer à d’éventuels départs de Stéphanie M’Bia ou de Souleymane Diawara. A la surprise générale, c’est au Qatar, à Al Hilal Ryad, que le roc sénégalais déposera ses baluchons, pour 3 millions d’euros. «Je n’ai pas beaucoup réfléchi quand Antoine Kombouaré m’a contacté. Je voulais quitter Rennes. L’envie de partir avec une proposition concrète, il fallait y aller sans hésiter», a-t-il confié après départ. Depuis c’est la routine…
Issiar Dia confond visibilité et aspect sportif
Après avoir tout prouvé à Nancy en 2010, le PSG, l’OM ou encore Bordeaux et d’autres clubs à l’étranger étaient à la trousse d’Issiar Dia. Rejoindre Fenerbahçe, en juillet 2010, pour 5 millions d’euros, n’était pas mal, avec un peu de recul. Mais, deux ans après cette expérience turque, l’attaquant senegalais va surprendre son monde, en acceptant d’aller jouer au Qatar, plus précisément à Lekhwiya. Ce n’est pas du gâchis, a vite fait comprendre le joueur à ses détracteurs. «Seule la visibilité fait la différence par rapport aux différents championnats européens. Personnellement, je n’ai privilégié que l’aspect sportif. Maintenant, le reste n’est qu’accessoire pour moi», a-t-il confié dans un entretien avec le quotidien Stades. En réalité, le lutin sénégalais est en perdition. Eclipsé, son retour en sélection est plus que jamais compromis par des jeunes pousses, Sadio Mané, Henri Saivet, Stéphane Badji qui lui font écran au poste de milieu excentré.