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La préparation du Sénégal pour la prochaine Coupe du Monde a véritablement débuté hier avec le match amical face aux Lions Rouges du Luxembourg.
Un score nul et vierge, qui rappelle les matchs amicaux du mois de Mars, (notamment celui face à la Bosnie) avec une équipe inédite en termes d’association des hommes mais néanmoins beaucoup plus proche du onze type que l’on verra en Russie, et dans un dispositif tactique dans lequel les joueurs ont plus l’habitude d’évoluer (4-4-2, avec Niang qui décrochait comme second attaquant). Mais il y a eu du bon et du moins bon dans la prestation livrée par l’équipe du Sénégal. Analyse :

L’effet des retours :

Les matchs ternes livrés par l’équipe en Mars dernier pouvaient ne pas choquer puisque Aliou Cissé cherchait à faire jouer son équipe dans une nouvelle formation et surtout à identifier les joueurs qui pouvaient vraiment compléter le groupe pour le Mondial. Ceci fait, le coach a pu concevoir sa liste finale des 23 bien avant l’échéance. Même si beaucoup s’attendait à une meilleure performance et surtout à une victoire des Lions face à une équipe du Luxembourg beaucoup plus faible sur le papier, on ne peut oublier que cette équipe avait tenu en échec l’équipe de France à Paris récemment, et que les Lions ne sont donc pas les seuls à avoir eu du mal à percer cette défense compacte. On note aussi les nombreux retours dans l’équipe de joueurs comme Gana Gueye, Kouyaté, Saliou Ciss et Keita Baldé entre autres, blessés lors du dernier rassemblement, et dont le dernier match avec le Sénégal remonte à Novembre 2017 et certains (dont Keita), depuis Octobre 2017. Ce match servait donc de remise en jambes pour certains joueurs, qui devaient tenter de retrouver des automatismes avec la sélection, malgré le onze tout de même remaniée. Certains ont montré de belles choses, notamment Mbaye Niang en attaque, élu homme du match, qui a proposé des solutions dans le jeu et sur les phases offensives, avec notamment une frappe en dehors de la surface, bien arrêtée par le gardien luxembourgeois. Niang nous a également fait découvrir sa capacité à tirer des coups francs, après que sa tentative ait heurté la barre transversale. Les défenseurs sénégalais ont également été solides, même s’il y avait un manque flagrant d’attaques luxembourgeoises, avec notamment les latéraux Wagué, Gassama et Ciss qui ont pu créer le surnombre en attaque et envelopper quelques centres. Au milieu de terrain, Gana Gueye et Alfred Ndiaye ont formé un duo complémentaire avec Gana qui poussait de l’avant lorsque Alfred Ndiaye restait pour couvrir, et vis-versa. Cependant, en une mi-temps, il était difficile pour le joueur d’Everton de se remettre dans le bain de l’équipe nationale, lui qui a l’habitude de récupérer et relancé en club, et qui, en sélection, assume également un rôle de Regista. Mais hormis le numero 5 des Lions, avec 6 changements effectués par le coach, dont 4 à la mi-temps, il était difficile pour les automatismes et le jeu de s’huiler dans ce match de préparation.

Leçon à tirer : Le projet de jeu

Beaucoup de sénégalais regrettaient les non-sélections de joueurs comme Krépin Diatta, Santy Ngom ou encore Henri Saivet, qui ont eu à montrer qu’ils ont cette faculté à percer les lignes défensives adverses et créer des ouvertures grâce à leur vista. Mais force est de constater que la situation en club pour certains, et le manque d’expérience du haut niveau pour d’autres, ne pouvait pas convaincre le staff technique que ces joueurs avaient les épaules assez larges pour assumer un tel rôle dans une Coupe du Monde. Mais avant même de se demander qui doit prendre les rênes du jeu sénégalais pour pouvoir le fluidifier et contourner les blocs équipes adverses, une question importante se pose : le Sénégal est-il plus redoutable lorsqu’il fait le jeu ou lorsqu’il procède par pressing et contre-attaque?

Des milieux défensifs de base, Gana Gueye et Alfred Ndiaye distribuaient le ballon à leur coéquipier sans faute, mais avaient du mal à effectuer des passes tranchantes capables de percer le bloc équipe adverse, étant contrariés non seulement par la difficulté des attaquants sénégalais à se démarquer et à faire des courses, (notamment Konaté en première période et Sakho en deuxième période) mais surtout par un manque de vision, qu’on ne peut leur reprocher, n’étant pas des milieux offensifs ou des meneurs de jeu. Ils ont néanmoins tenté de jouer de l’avant mais ont souvent préférer écarter le jeu sur les côtés cherchant Keita Baldé, Sarr et ensuite Diouf, afin de contourner le bloc adverse par les flancs. Le jeu est resté stérile pendant 90 minutes et il est devenu évident que même si l’équipe avait gagné par 1-0 ou 2-0, elle ne peut pas réaliser son vrai potentiel au Mondial en cherchant à faire le jeu.

Cette conclusion est la seule conclusion que l’on peut véritablement tirer des 3 matchs livrés par l’équipe du Sénégal depuis le début de l’année. Ceci dit, le match face à la Croatie le 8 juin, équipe la plus forte que le Sénégal ait affronté sur le papier depuis la France en 2002, permettra de voir comment le bloc sénégalais va faire face à une équipe joueuse avec un milieu composé de Rakitic du FC Barcelone ou encore Modric du Real Madrid, et avant tout et surtout, le niveau de jeu de l’équipe quand elle presse et se projette vite vers l’avant. Après avoir affronté, depuis le début de l’année, des équipes qui leur laissait le ballon, les Lions feront finalement face à une équipe dont le meilleur niveau ne peut être proposé que lorsqu’elle garde le ballon. Il nous revient donc de proposer le nôtre.

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